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Tour de Corse éclairéAn enlightened tour of Corsica

île de la Giraglia, Barcaggio, Cap Corse. © Camille Moirenc
La tour de la Parata avec les Sanguinaires en arrière-plan. © Camille Moirenc

Ils balayent de leur faisceau des kilomètres de mer, perchés dans les brumes, léchés par les embruns ou fouettés par de violentes déferlantes sur les plus extrêmes étendages rocheux de l’île. Gardiens solitaires, ils émettent leur identité à qui veut l’entendre, qui veut percer l’obscurité, pour rassurer. Ils sont une trentaine, sans compter les bouées et balises, à arpenter les 1000 kilomètres de côte corse. Jusque dans le milieu des années 80 où l’on commence à automatiser les phares, ces derniers sont tous veillés par des gardiens, missionnaires solitaires entre terre et mer, interface humaine de ces géants de pierre et de lumière pour les marins esseulés, en mal de contact. Aujourd’hui, les phares sont devenus de véritables monuments historiques.

Le phare de Pertusato, Bonifacio en Corse du Sud. © Camille Moirenc

 

Au nord, Giraglia : un milieu biotope

Situé sur un îlot rocheux de 9 hectares, à la pointe du Cap Corse et à un mille des côtes, le phare de Giraglia est le premier faisceau lumineux annonciateur de l’île, lorsque l’on vient du nord. Il signalise également l’une des zones les plus dangereuses en mer.

© Camille Moirenc

L’endroit est si exceptionnel qu’il a été classé réserve biotope. Bien que le phare ne soit plus habité, les anciens gardiens, nostalgiques, se souviennent de la vie sur place et des anecdotes rocambolesques qui nourrissaient le quotidien : « L’âne de Giraglia ne décollait pas du phare, sauf le lundi, lorsqu’il était de service pour porter les bagages de la relève : il restait introuvable ! »

 

Au nord-ouest, Revellata : une double mission

On ne pouvait rêver mieux que la pointe de la Revellata pour y dresser un phare : un énorme bras de roche s’avançant sur la mer pour délimiter le golfe qui abrite la commune de Calvi. Depuis le phare, le panorama est exceptionnel : la fameuse citadelle, sur son promontoire rocheux, et derrière, les montagnes, souvent enneigées, avec le mont Cinto, le plus haut de l’île – 2702 m. Plus à l’est, on aperçoit le Cap Corse et la côte du désert des Agriates.

En dehors de sa fonction première, la Revellata remplit une autre mission : héberger dans ses bâtiments des scientifiques de passage, venus étudier dans la baie de Calvi les effets des changements climatiques observés dans le monde. Une initiative que l’on doit à la station de recherches sous-marines et océanographiques – STARESO, installée sur la pointe depuis 1970.

Cloud 9 © Guillaume Plisson
A l’ouest, les Iles Sanguinaires : des fées mystiques

Un totem de lumière sur roches rouges couvertes de maquis, et la grande bleue autour, quelquefois douce comme du velours, quelquefois d’une furie démoniaque ! Le phare des Sanguinaires se plante au sommet d’un roc, à 9 milles du port d’Ajaccio. Camille Lorenzo, son ancien gardien, le connaît bien : « Les premiers travaux d’édification sur les Sanguinaires ont débuté en 1838. Il a fallu six années pour attendre de voir le phare s’allumer. Pourtant, c’est une tour carrée massive, de 80 mètres, qui s’élance dans le ciel, dominant tout le golfe.»

Aujourd’hui le phare n’est plus habité, mais il continue de fasciner et d’attirer les touristes, venant par vedettes, depuis Ajaccio.

 

Au sud-ouest, Senetosa : l’exception
© Camille Moirenc

Senetosa fut le dernier phare habité de Corse. Ses derniers gardiens se souviennent encore de la vie, si spéciale, que leur offrait le géant de lumière. Julien et Noël ont travaillé sur pratiquement tous les phares de l’île, mais c’est celui-ci qu’ils ont toujours préféré : « Cet endroit est perdu, dans un site superbe. On avait la paix, entre parties d’oursins, de pêche et de chasse ! Chaque matin, les niveaux d’eau des batteries qui alimentent les bâtiments étaient contrôlés, l’optique nettoyée. On s’assurait également du bon allumage du phare, avant l’obscurité. »

 

Au sud, Pertusato : un bout du monde !

Ce superbe phare situé à Bonifacio, sur la pointe de Pertusato, est le premier phare qui a émis en Corse, en 1844. C’est également le plus haut. Sa tour culmine à 100 m au-dessus de la mer. Automatisé en 1986, il a tout de même gardé sa cuve à mercure d’origine qui permet, par une motorisation électrique, d’assurer dans de parfaites conditions, la rotation de l’optique composée d’une lentille de Fresnel à deux faces et quatre « yeux ».

Lui aussi occupe la mémoire collective avec ses petites histoires… Par exemple, Lucien, chef d’équipe pour la Corse sud, se souvient de l’hiver 1998 : « Il y a eu un grand bruit dans la coupole, et sur place les dégâts étaient tels que l’on a d’abord cru à un plasticage : l’hydrogène contenu dans les batteries s’était répandu partout ! » La foudre était tout simplement tombée sur le phare.

 

A l’est, Alistro : l’atypique

Ce phare, construit en 1864, est l’un des plus récents. Sa grande particularité tient à son emplacement. Situé dans la plaine orientale de l’île, il profite du promontoire de la commune de San Juliano qui lui donne un peu de hauteur pour émettre son faisceau. L’automatisation du phare en 1988 est assez tardive, mais cela n’a pas empêché le gardien, avec sa famille, de continuer d’habiter les locaux pour assurer un service jusqu’à sa retraite.

Alistro se distingue des autres phares corses par un petit détail que tout le monde remarque : il est le seul à arborer une tour octogonale, qui plus est, de couleur grise… Une fantaisie qui correspondait peut-être aux tendances du moment.

Le phare de la Revellata, en Haute Corse. © Camille Moirenc
The island of Giraglia, Barcaggio, Cap Corse. © Camille Moirenc

The Parata tower with the Sanguinaires in the background. © Camille Moirenc

They sweep miles of sea with their beams of light, perched in the mists, licked by sea spray or whipped by violent breakers on the island’s most extreme rocky expanses. Lone guardians, they give out their identity to whoever wants to listen, to whoever wants to pierce the darkness, to reassure. There are some thirty or so of them, not to mention the marks and beacons, surveying the 1,000 kilometres that make up the coastline of Corsica. Up until the middle of the 1980’s when they began to automate the lighthouses, they were all watched over by the keepers, lone missionaries between land and sea, the human interface of these stone giants and a guiding light for forsaken sailors, yearning for contact. Today, the lighthouses have become genuine historic monuments.

The Pertusato lighthouse, Bonifacio in southern Corsica. © Camille Moirenc

 

To the North, Giraglia: a biotope environment

Situated on a rocky islet spanning some 9 hectares, atop the Cap Corse headland and a mile inland, the Giraglia lighthouse is the first beam of light to herald the island as you approach it from the North. It also signals one of the most dangerous zones of ocean.

© Camille Moirenc

It is such an exceptional place that it has been ranked as a biotope reserve. Although the lighthouse is no longer inhabited, its former keepers recall with nostalgia what life was like on this site and the fantastic anecdotes which nourish everyday life here: “The Giraglia donkey didn’t budge from the lighthouse, except on a Monday that is, when it was on duty to carry luggage for the relief guard, at which point it remained impossible to find!”

 

To the North-West, Revellata: a dual mission

You couldn’t dream of a better headland than Revellata for standing a lighthouse on: a vast arm of rock jutting out into the sea to delimit the bay which harbours the commune of Calvi. From the lighthouse the panorama is exceptional: the famous citadel, on its rocky promontory, and behind it the mountains, often capped with snow, with Mount Cinto forming the apex of the island at 2,702 m. Further to the East, you can make out Cap Corse and the slopes of the Agriates Desert.

Beyond its primary function, the Revellata fulfils another mission: to accommodate passing scientists in its buildings, who come to the bay of Calvi to study the effects of climate change observed around the world. It’s an initiative which is owed to the underwater and oceanographic research station – STARESO, set up on the headland back in 1970.

Cloud 9 © Guillaume Plisson
To the West, the Sanguinaires Islands: mystical fairies

A totem of light on the red, scrub-covered rocks, and all around it the Mediterranean, at times soft as velvet, other times in a diabolical fury! The lighthouse on the Sanguinaires islands stands atop a rocky summit, 9 miles from the port of Ajaccio. Camille Lorenzo, its former keeper, knows it well: “The initial construction work on the Sanguinaires began in 1838. It took six years before the working lighthouse could be seen in all its glory. Nevertheless, it boasts a massive 80 metre square tower that thrusts up into the sky, dominating the entire bay.

Today the lighthouse is no longer lived in, but it continues to fascinate and lure tourists, who come in launches from Ajaccio.

 

To the South-West, Senetosa: the exception to the rule
© Camille Moirenc

Senetosa was the last lighthouse on Corsica to be inhabited. Its last keepers still remember the very special life the ‘light giant’ gave them. Julien and Noël worked on practically all the lighthouses on the island, but this one has always been their favourite: “It’s a lost place, on a terrific site. It was peaceful between the sea urchin, fishing and shooting expeditions! Every morning the water levels in the batteries that fuel the buildings were checked and the optic cleaned. We also ensured the lighthouse was correctly illuminated, before nightfall.”

 

To the South, Pertusato: an area at the back of beyond!

This terrific lighthouse situated at Bonifacio on the Pertusato headland, was the first lighthouse to emit a light in 1844. It’s also the tallest. Its tower culminates at 100m above sea level. Automated in 1986, it has nevertheless retained its original mercury tank, which through electric motors enabled the perfect rotation of the optic, which comprises a Fresnel lens with two sides and four ‘eyes’.
It too occupies the collective memory with its little stories… For example, Lucien, foreman for southern Corsica, recalls the winter of 1998 at the lighthouse: “There was a lot of noise in the cupola and on site the damage was so extensive that we initially thought a bomb had gone off: the hydrogen contained in the batteries had spilled everywhere!” Quite simply lightning had struck the lighthouse.

 

To the East, Alistro: the atypical one

This lighthouse, built in 1864, is one of the most modern constructions. What is particularly special about it is its location. Situated on the island’s eastern plain, it makes use of the promontory of the San Juliano commune to gain a bit of height from which its beam of light can be seen far and wide. The automation of the lighthouse in 1988 came fairly late in the day, but it didn’t prevent the keeper from continuing to live at the premises, with his family, where he provided a service until his retirement.

Alistro differs from the other Corsican lighthouses through just one small, but very noticeable detail: it is the only such building to feature an octagonal tower, which happens to be grey in colour… Perhaps something that was done on a whim in line with the fashion of the day.

The Revellata lighthouse in Upper Corsica. © Camille Moirenc
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