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Grand Prix Beau-Rivage Palace

Le dieu du vent Eole n’était pas au Grand Prix Beau-Rivage Palace, du 23 au 25 septembre dernier, à moins qu’il ne soit resté dans une des chambres du Palace organisateur. Dans des airs évanescents, voire inexistants, le Challenge Ferrier Lullin a su garder son suspense jusqu’au bout. Il s’en est fallu de peu pour qu’Alinghi ne souffle la victoire du championnat 2005 à Okalys. La 7e édition du Grand Prix était divisée en deux parties: les régates officielles et les régates «exhibitions» avec les stars invitées.
Loïck Peyron était à la barre d’Okalys lors de cette dernière rencontre de la saison. Pour le propriétaire Nicolas Grange, la présence «d’un équipage homogène» tout au long de la saison a été déterminante. La finesse tactique d’Eric Monnin, doublée des réglages du maître voilier Alain Marchand, a fait merveille. Les équipiers Kristoffer Jonsson, Fabien Froesch, Pierre-Yves Bolli et Malko Pasteur ont magnifiquement complété le tableau. Nils Frei (Team Alinghi) revient sur la deuxième place du cata noir et rouge: «Nous avons beaucoup modifié l’équipage tout au long de la saison. Ça n’aide pas. Mais on y a cru jusqu’au bout». Saluons également la troisième place de Cadence, qui gagne son duel avec Ferrier Lullin (Cardis/Mordasini). «Nous avons beaucoup progressé en un an. Le tacticien Arnaud Gavairon a structuré nos courses. Nous avons fait le choix de rester totalement amateurs en se spécialisant à bord», explique Jean-François Demole.
Avec le rachat de la Banque Ferrier Lullin par le groupe Julius Baer, le challenge éponyme va changer de nom. D’après Pascal Pupet, le responsable de la communication de Ferrier Lullin, «l’existence du championnat n’est pas menacée». En deux ans, le circuit des D35 s’est forgé une réputation qui dépasse nos frontières. Le constructeur Bertrand Cardis continue la réflexion visant à renforcer des mâts. Il annonce aussi la probabilité de «deux nouveaux bateaux pour la saison prochaine». Le constructeur a aussi fait part d’intérêts «suédois et italiens» pour cette technologie à 90% suisse.
Vainqueur des régates officielles, Loïck Peyron a ensuite remplacé le Basque Pascal Bidegorry, annoncé «fiévreux» au dernier moment. Fort de ses deux saisons passées, le Baulois a encore gagné. Deuxième, Dominique Wavre a dompté les petits airs lacustres. Peter Holmberg signe une troisième place… sans aucune expérience du lac ou du D35! Le talentueux barreur d’Alinghi juge les grands catas lémaniques «vivants et intéressants». Faute de vent, Bruno Peyron estime n’avoir «pas encore trouvé le mode d’emploi des D35». Il devance Karine Fauconnier. La seule femme skipper de la flotte est toujours sans bateau. L’avant-dernière place de Klabbe Nylöf n’a pas pu effacer le sourire de ce Suédois, spécialiste de la Volvo Race autour du monde. Bernard Stamm a joué les lanternes rouges. L’adage «Born to be sailor» tatoué sur son bras droit n’a pas préservé le garnement de Saint-Prex de l’intraitable Bernadette Delbart, présidente du jury. Les pénalités «refus de priorité» et «contact avec la bouée de départ» ont retenu le vainqueur d’Around Alone et de la course du Fastnet à la dernière place. Dimanche après-midi, Russell Coutts est venu rendre visite à ses coéquipiers de Banque Gonet&Cie. En gratifiant la remise des prix de son auguste présence, le skipper kiwi a rendu hommage au championnat lémanique.
Même sans vent, les invités ont adoré l’ambiance d’Ouchy et la navigation en Décision 35. Michel Desjoyeaux, le skipper français le plus titré, et Bruno Peyron, le recordman absolu autour du monde, rêvent de courir le Bol d’Or. Au terme du week-end, les «stars océaniques» du Grand Prix Beau-Rivage Palace multipliaient les déclarations d’amour à la voile lémanique.

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