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Rainer Staub, CEO & Teamleader Swiss Sailing Team

Connu et reconnu dans le milieu de la compétition de ski, Rainer Staub doit encore se faire un nom (et un prénom : il n’existe aucun lien de parenté entre lui et le président de Swiss Sailing, Roger Staub !) dans l’univers de la voile suisse. Il l’avoue sans peine, sa seule expérience vélique date de ses années de planche à voile il y a bien longtemps et, depuis le printemps dernier, il s’est initié au Hobie Cat, passant même un brevet. Conscient de ses lacunes en matière de connaissances nautiques, Rainer Staub compte consacrer du temps à se familiariser avec les dériveurs olympiques : « Même avec un passé de sportif de haut niveau, je dois comprendre les spécifi cités de la régate afin de mieux saisir les besoins des navigateurs lorsque je discute avec eux. » C’est sans doute à l’avant d’un Tornado ou d’un 49er qu’il effectuera d’abord ses premières armes, mais ne se voit pas en Laser car il préfère l’esprit d’équipe. Sportif et père de famille, l’ancien entraîneur de Swiss Ski est selon toute vraisemblance doué pour communiquer son enthousiasme puisque ses deux filles de 9 et 11 ans ont décidé de se mettre à l’Optimist pendant leurs vacances d’été.

Du pragmatisme, il en aura sans doute besoin pour mener à bien sa mission, léguée en grande partie par son prédécesseur Tom Rüegge. Les ambitions pour les JO de Londres en 2012 s’avèrent élevées et les moyens doivent suivre. Rainer Staub compte déployer tous ses efforts pour que la motivation présente chez les sportifs du cadre A puisse se traduire en résultats sans qu’ils aient à se soucier du fardeau administratif. Cette année, le budget lui parait adéquat et permet aux entraîneurs d’accomplir leur travail. Pour autant, il aimerait pouvoir en engager d’autres, avant les JO, puis au-delà de l’horizon londonien. « Nous avons besoin d’infrastructures performantes et si nous visons des médailles il nous faudra plus de moyens », analyse-t-il avec objectivité*.

Des pistes aux pontons

L’adage selon lequel l’argent est le nerf de la guerre se vérifi e chaque jour sur l’eau, lorsque ces ressources sont mises au service d’un véritable projet et de réelles compétences sportives. Mais ce n’est pas propre au milieu nautique. Rainer Staub l’a vécu en tant que skieur de compétition, lorsque trois ans durant il a pu vivre de ses résultats sur les pistes. A la fin des années 1970, les Etats-Unis voyaient un Pro Tour donner leur chance aux amateurs du monde entier : « Chaque semaine, environ 500 skieurs tentaient leur chance pour faire partie des 32 fi na-listes qui recevaient tous du prize money. Rapidement, j’ai pu me hisser dans le top 20 et ces trois années constituent un souvenir fantastique. » Par la suite, Rainer Staub est entré à la Fédération suisse-orientale de ski en 1981 tout en effectuant la formation pour devenir entraîneur de la Fédération nationale, qu’il a intégrée en 1986 pour les championnats du monde et jusqu’en 1991. Les moments les plus forts qui restent imprégnés dans sa mémoire concernent les événements au Lauberhorn et à Kitzbühel, qui ont atteint des sommets en termes de rapports humains. « Nous avions une semaine ou deux de préparation, et du coup nous avions l’occasion de passer du temps à discuter avec les athlètes et de mieux cerner leur personnalité, cela s’avérait nettement plus qualitatif et détendu que lors des campagnes olympiques, synonymes de stress. »
Présent à l’événement ISAF de Palma, il a pu commencer à mesurer ainsi avec beaucoup de satisfaction la motivation des cadres A, et se réjouit d’en faire autant avec les plus jeunes du cadre B. Prônant le consensus et la concertation, il entend dialoguer autant avec les athlètes que les entraîneurs, et ne changera rien aux grandes lignes des programmes lancés par Tom Rüegge tant qu’il ne sera pas convaincu que cela est nécessaire et en accord avec le conseil d’administration. S’exprimant sans peine en français, il rêve aussi de pouvoir monter un jour sur un Décision 35, que la légèreté et le côté high-tech fascinent. D’ailleurs il trouve admirable le travail réalisé par Bertrand Cardis** dans le milieu nautique, depuis son engagement auprès de la voile d’élite à ses débuts jusqu’à la flotte des D35 sur le Léman, et bien sûr la consécration des bateaux vainqueurs de l’America’s Cup. CEO de SST espère pouvoir poursuivre la collaboration avec Alinghi à travers les Clinics pour les jeunes, car « Alinghi a beaucoup apporté à la voile suisse » et reste un vecteur fort de motivation pour les juniors.

* Lire à ce propos l’interview de Jochen Schümann dans le Skippers n°32 et sur skippers.tv/interview
** Lire son interview sur skippers.tv/interview

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