Le projet Sashimi de la Fondation Building a Future (BAF), qui consiste à développer des multicoques de pêche en haute mer à double propulsion voiles et moteurs, a vécu une avancée notable cette année. Le prototype du catamaran Sashimi MK2 de 14,5m, destiné à une pêche plus écologique, économique et durable, a été mis à l’eau en février. Grâce à ses 77,8 m2 de surface de voilure, ce catamaran conçu pour la pêche à la longue ligne, a de bonnes capacités de remontée au vent et doit permettre aux pêcheurs de réduire leur consommation moyenne de carburant d’environ 30 %.

Ce prototype développé à l’initiative de la Fondation BAF a été gracieusement dessiné par German Frers et a été soutenu financièrement et techniquement par le Gouvernement belge, la Fondation Bénéteau et de nombreux donateurs privés. Il a été construit par une équipe de dix jeunes sri lankais formés par un expert français en construction navale. Le mât en carbone a été fabriqué par les apprentis de la Fondation BAF et les voiles par un atelier de confection de la région. Le prototype doit maintenant passer une phase test. Des pêcheurs locaux vont en effet l’utiliser en conditions réelles pendant un an avant de définir une version finale. Les plans seront ensuite mis gratuitement à disposition des chantiers du Sri Lanka et de l’Océan Indien.

Parallèlement à ce lancement, une version industrialisée du trimaran Sashimi MK1 de 13,8m a également été baptisée. Ce bateau est issu d’un prototype mis à l’eau en 2007. Le voilier a pris la direction du Puntland au Nord de la Somalie où il sera utilisé pour la pêche à la longue ligne. Le but poursuivi est le développement socio-économique du secteur pour permettre aux populations de cette région de vaincre la pauvreté et la faim. En proposant un moyen de vie durable, les porteurs du projet espèrent également encourager les gens à choisir cette voie plutôt que celle de la piraterie, véritable fléau de cette partie du globe.

Ces initiatives laissent espérer qu’il sera à nouveau possible de naviguer en croisière dans l’océan indien et le golf d’Aden et de croiser des multicoques de pêche plutôt que des pirates en quête de prise d’otages.