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Vous êtes le président de Swiss Optimist. Quel sentiment vous inspire la victoire du titre mondial dans votre série ?

C’est formidable, fantastique, un grand moment ! La victoire de Nicolas est une belle récompense pour le travail constant et professionnel qui a été fourni et une grande satisfaction pour toutes les personnes qui ont travaillé dur pour y arriver : les enfants et leurs parents, les clubs, les chefs d’équipe et les entraîneurs. Le président de Swiss Optimist y est certainement aussi pour quelque chose … Cela fait sept ans que je travaille pour Swiss Optimist, les quatre premiers en tant que caissier et vice-président de l’association. A l’époque, j’avais promis d’assumer la fonction de Président si je voyais des perspectives.

Alberto Casco
© Matias Capizzano

Quelles étaient ces perspectives ?

En Suisse, il y avait deux mondes chez les Optimist, celui des Romands et celui des Alémaniques. Les Romands s’entraînaient déjà de manière professionnelle et évoluaient à un haut niveau. Les Alémaniques travaillaient sans véritable structure. Tout reposait sur le bénévolat qui a évidemment ses limites. Pour y remédier, nous avons créé DIRT (groupe d’entraînement interrégional de Suisse alémanique, ndlr). Nous y avons réuni les meilleurs éléments de la série pour les préparer de manière ciblée aux régates de sélection de Swiss Optimist. Grâce à DIRT, le niveau s’est rapidement élevé. En 2012 déjà, le championnat suisse a vu un Alémanique remporter le titre et sept des onze membres du Swiss Talentpool étaient issus des régions alémaniques.

Avec ces succès, avez-vous mis les Romands au pied du mur ?

Non, après avoir réussi à nous mettre sur un pied d’égalité avec les Romands, il s’agissait d’en finir avec le dualisme. Nous sommes une nation et au niveau international, seuls les résultats de la nation comptent. Il était primordial d’intensifier et d’améliorer l’entraînement de notre cadre national. Aujourd’hui, nous passons 100 jours par année sur l’eau et les entraînements sont de très grande qualité et très professionnels.

Alberto Casco Equipe
Bain de victoire obligatoire pour tout l’équipe, y compris l’entraîneur Zizi Staniul et la cheffe d’équipe Carmen Casco. © DR

Tout ceci ne serait pas possible sans d’excellents entraîneurs. Comment Swiss Optimist est-il parvenu à les recruter ?

Après m’être renseigné sur les meilleurs entraîneurs du monde, je me suis rendu à Palma pour discuter avec Zizi Staniul. Il est venu en Suisse pour un essai qui s’est avéré concluant. En l’engageant moi-même, j’ai également pu lui proposer des perspectives personnelles. Il en va de même pour Antonis Drosopoulos, l’entraîneur de notre cadre B. Aujourd’hui, Swiss Optimist organise lui-même les entraînements sur mandat de Swiss Sailing Team SA. C’est un choix pertinent puisque je suis la personne qui connaît le mieux nos navigateurs.

© Matias Capizzano

D’autres nations ont également de bons entraîneurs, encore plus de jours d’entraînement et surtout s’entraînent dans de meilleures conditions. Qu’est-ce qui fait la différence ?

Notre succès est le fait de différents éléments fonctionnant en synergie. Les clubs réalisent un excellent travail de fond. La continuité a également joué un rôle. Depuis trois ans, nos cadres A et B sont encadrés par les mêmes entraîneurs et les chefs d’équipe sont également restés les mêmes. Ces derniers constituent un lien important entre les entraîneurs et l’équipage. Ils représentent l’équipage et s’occupent du back-office et du bien-être des enfants pour permettre aux entraîneurs de se concentrer sur leur travail. Il en résulte un climat de sérénité et de confiance parmi les acteurs.

Et maintenant, vous vous reposez et savourez le succès ?

En aucun cas ! Nous devons continuer à travailler dur et persévérer pour maintenir notre niveau. Nous disposons d’une large base de 20 à 25 jeunes qui naviguent au niveau international et je suis confiant que nous arriverons à rester dans le top 5 des nations. On ne peut toutefois rien promettre. Au sommet, la concurrence est serrée et nos possibilités limitées.

Nos projets d’avenir ne s’arrêtent toutefois pas là. Nous aimerions organiser le championnat du monde d’Optimist en Suisse. Le club nautique de Saint-Moritz a déjà répondu positivement et la candidature officielle pour 2017 ou 2018 sera déposée prochainement. Je prévois aussi de lancer un circuit européen en équipage sur Optimist ouvert à tous les clubs. Il compterait quatre étapes. Nous songeons à Monaco, Venise, Berlin-Potsdam et un lieu en Suisse. Pour voir cet événement complexe se réaliser, il faudra encore patienter quelques années.

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