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Dominique Wavre et Michèle Paret

Vous sentez-vous prêts ?
Dominique Wavre :
Oui. Après une préparation de type Vendée Globe Challenge, il nous reste quelques détails à peaufiner mais les grosses options sont prises. Après la Barcelona, nous serons fin prêts pour le Vendée Globe.

Michèle Paret :
On est en super forme. Tous ces mois de préparation technique et physique nous ont permis de rentrer dans le processus. Nous avons dûment passé les tests médicaux habituels. Nous avons essayé de nous préparer physiquement tous les jours.

Quel est votre objectif sportif ?
DW :
Avec un bateau neuf et un équipage rodé, notre objectif est évident. Nous allons essayer de nous battre pour le podium, si ce n’est la victoire. Nous progressons, en tout cas, vers cette idée-là.

Quel est votre regard sur le parcours ?
DW :
La sortie de Méditerranée est une grosse différence par rapport au Vendée Globe où les bateaux démarrent plutôt groupés. Des écarts peuvent immédiatement se créer d’entrée. Gibraltar est un premier passage à niveau. Le détroit de Cook, entre l’île nord et l’île sud de la Nouvelle- Zélande, est aussi une nouveauté. S’il augmente un peu la sécurité et l’intérêt médiatique de la course, l’anticyclone qui traîne en mer de Tasmanie peut permettre à l’un ou l’autre des bateaux de s’échapper. En Méditerranée, le tour du monde se termine dans un endroit un peu «pourri» météorologiquement. Il y aura du suspense jusqu’à la fin.

Hormis le fait que la course ne passe pas la traditionnelle ligne de départ du record autour du monde, y a-t-il des possibilités de le battre ?
DW :
Je pense que nous avons les moyens de battre un record. Mais la Méditerranée, le passage du détroit de Cook ainsi qu’une porte obligatoire aux Canaries peuvent rajouter une semaine au temps global….

Il y a pas mal de portes, de passages obligatoires sur ce tour du monde. On sait que vous, Dominique, n’aviez pas beaucoup aimé cela au Vendée Globe Challenge. Qu’en pensez-vous dans le cadre de la Barcelona World Race ?
DW :
Il y a des ports qui permettent d’éviter les zones de débâcle des glaces comme celle des mers de Ross et de Baffin. Celles-là sont parfaitement justifiées..

Sinon, il y a une porte de sécurité au sud de l’Australie, qui sert à garder la flotte à proximité d’une hypothétique intervention de la marine australienne. Je suis moins convaincu par celle-ci. Si tout le monde fait de même, ce n’est plus la peine d’organiser des courses au large.

Vous allez donner de vos nouvelles ?
MP :
Nos allons communiquer via nos services de presse respectifs. L’organisateur Mark Turner a aussi bien prévu les choses: il va y avoir des visioconférences à la place des communications radio. Je pense que nous allons augmenter d’un cran la communication habituelle de ce type d’événements.

Quel est votre regard sur la flotte ?
DW :
Neuf bateaux, c’est une très belle flotte pour une première! La Barcelona héberge les projets les plus en avance dans les programmes de Vendée Globe. Du coup, nous allons régater avec les concurrents les plus redoutables de la classe IMOCA. PRB, de Vincent Riou, est le bateau qui a le mieux navigué en course pour l’instant. Il est donc aussi favori que nous (rire).

Pour une fois, il n’y a pas que des Français…
MP :
C’est vrai! Le fait que cette course se court en double a attiré des Anglo-Saxons et des Espagnols de la Volvo et de l’America’s Cup dans le circuit IMOCA

Régater en double. Est-ce un juste compromis entre le solitaire et l’équipage ?
DW :
Il y a, en tout cas, beaucoup d’avantages. Le fait d’être deux permet d’améliorer la sécurité dans certaines situation comme monter au mât, les manoeuvres, des petites avaries, la veille dans les endroits fréquentés, etc.

MP :
Le défaut, c’est que la connivence est hyper importante. C’est un sacré avantage de partir avec quelqu’un que tu connais bien. Nous allons vivre des moments très durs et des bons moments que nous partagerons.

D’ailleurs vous, Michèle, vous avez plus souvent été au bout du téléphone que sur le bateau. Qu’est-ce que ça change ?
MP :
J’ai l’impression que l’on va peut-être moins discuter sur le bateau que nous l’avons fait par téléphone lors du dernier Vendée Globe. Il fallait, alors, partager des réalités très différentes. Quand les émotions vécues ensemble sont très intenses, la parole devient annexe. On fera probablement le bilan de tout ça à l’arrivée de la course.

Quelles sont vos spécialités respective ?
MP :
Je vais probablement m’occuper un peu plus du mât. C’est mon dada à longueur d’année, à terre. J’adore le bricolage et je surveille beaucoup le bateau. Je suis un peu préparatrice dans l’âme. Je m’occupe du moteur, Dom de l’électricité et des voiles. On va continuer sur l’eau ce qui se passe à terre. La stratégie et la tactique seront envisagées à deux.

Mais qui sera le capitaine ?
DW :
Il y aura deux capitaines à bord.

Les caractéristiques budgétaires entre le Vendée Globe et la Barcelona sont-elles identiques ?
DW :
C’est exactement le même budget. Temenos sera avec nous jusqu’à la fin du prochain Vendée Globe. Le fait d’avoir un budget quasi bouclé change énormément la vie. Ça permet de se concentrer sur l’aspect sportif et technique. C’est très confortable!

Emporterez-vous un grigri sur le bateau ?
MP :
On n’a besoin de rien. Moi j’emporte mon grand grigri à lunette et lui il emporte sa petite grigri blonde. Nous n’avons besoin de rien d’autre.

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