Swiff dans une figure de style assez spectaculaire lors du Grand Prix d’Estavayer, première épreuve de la saison 2013 sur le lac de Neuchâtel. L’équipage s’accroche comme il peut, Pierre Quinodoz finira à l’eau. © Jean-François Hervo

Le Championnat des Ventilo M2 s’est terminé de belle manière au large du Yacht Club de Genève début septembre. Après huit rendez-vous et des courses partagées entre le lac de Neuchâtel et le Léman, Rodolphe Gautier, fondateur de l’AM2 en 2004 et président sortant, fait le point sur une série qu’il a portée pendant plus de huit saisons de régates intenses. « 2013 était une année de transition. Par rapport au calendrier initial, il y avait des nouveautés. On a renoué avec le lac de Neuchâtel et un Grand Prix d’Estavayer qui était très bien. On avait prévu la deuxième partie de saison en Italie, mais pour des raisons de coûts et de logistique, les bateaux inscrits n’étaient pas assez nombreux. En revanche, ça nous a permis de retrouver le Yacht Club de Genève, qui nous a admirablement bien reçus ».

Quels sont les changements qui soulèvent son enthousiasme ? Gautier poursuit : « Lors des deux derniers Grands Prix, la formule de manches très courtes de 15 à 20 minutes, près du bord, a pleinement satisfait les équipages. On constate que sur le déroulement d’un Grand Prix ici, il y a beaucoup de choses à créer et des pistes à explorer. »

Huit ans de souvenirs

Les yeux du « big boss » brillent aussi à l’évocation de tous les bons moments vécus pendant ces huit ans : « Il y a de très beaux souvenirs : les premiers héliportages de voiliers entre le lac de Neuchâtel et le Léman. Les Bol d’Or du lac de Neuchâtel, très ventés, restent également marquants, tout comme les deux étapes hors du pays en 2012, à Hyères et sur le lac de Garde pour la Centomiglia. Je me réjouis de continuer comme simple concurrent. Avec du sang neuf, de nouvelles idées vont surgir. Je suis convaincu que l’esprit de base de la classe perdurera. »

Antoine Thorens et son équipe ont bataillé ferme lors du Grand Prix TeamWork de Genève. Il termine au pied du podium cette saison. © Jean-François Hervo

Pour l’heure, c’est à Michel Vaucher sur GSMN Genolier que revient la palme : « Nous voulions gagner le championnat, a-t-il expliqué. L’essentiel est d’avoir atteint l’objectif, et on est vraiment content de remporter cette saison. C’est une belle récompense. »

Alors que tout semble aller sans anicroches, quid des rumeurs et bisbilles au sein de la troupe cette saison ? Rodolphe Gautier ne se laisse pas démonter : « Ça s’explique par le fait que dans cette classe de M2, il y a plusieurs visions qui s’affrontent. Certains sont moyennement stricts et d’autres font un peu n’importe quoi. A notre petit niveau, il faut trouver la formule magique pour que les règles de fair-play soient respectées. Mon seul rôle a été de faire en sorte que le caractère sportif de l’épreuve soit préservé. »

Belle récompense pour GSMN Genolier qui domine le TeamWork M2 Speed Tour 2013. © Jean-François Hervo

A l’heure où les bateaux qui volent fascinent les esprits, les M2 auraient-ils des velléités de planer au-dessus des vagues ? Gautier n’est pas loin de le penser : « On a une chance inestimable : ces catamarans existent maintenant depuis plusieurs années et sont en super état. Ils sont fantastiques et vont continuer à faire naviguer de nombreux régatiers. Il faudrait juste qu’ils volent ! »