© Rolex / Carlo Borlenghi

Ils étaient nombreux à avoir fait le déplacement à Saint-Tropez pour proposer un somptueux ballet nautique alliant tradition et modernisme en baie de Saint-Tropez. Après une entrée en matière dans du petit temps, le vent a forci pour offrir deux belles journées de régates sous le soleil aux 330 bateaux venus de tous les horizons. Le vent et la houle se sont ensuite invités à la fête, contraignant les équipages à rester à terre jeudi et vendredi. Malgré tout, Altaïr et Moonbeam III ont bravé la houle et les rafales de plus de 30 nœuds pour rendre hommage à l’esprit de la Nioulargue en courant la Club 55 Cup, temps fort de la semaine tropézienne.

© Gilles Martin Raget

Répartis en 18 classes en fonction de leur jauge, voiliers de tradition et modernes ont pu naviguer sous le soleil et dans une mer animée le samedi, offrant un magnifique spectacle en guise de tomber de rideau sur une édition haute en couleurs. Parmi les concurrents engagés, on retrouve quelques équipages suisses. « On n’a pas pu beaucoup naviguer. On a commencé la semaine mardi, et entre une journée off et une journée trop ventée, la semaine est passée vite, explique Nicolas Groux, skipper de Carron II, qui courrait dans la catégorie Epoque Marconi B. Nous avons fait une très mauvaise première journée. On a cru pouvoir se rattraper ensuite mais la manche a été annulée. On termine 6e, on est un peu déçu. Cela dit, c’est la première fois que Carron II revient aux Voiles depuis qu’il a été racheté il y a deux ans. » Malgré la qualité des équipages helvètes engagés, on ne retrouve aucun bateau battant pavillon suisse sur le podium. Phoebus termine 6e en Epoque aurique A, Mariska 7e dans le groupe Grand tradition. Du côté des modernes, Inoui s’adjuge la 10e place en IRC A, suivi par Simeron, 13e. Pas mieux en IRC B avec une 7e place pour Music, ni en IRC C, catégorie dans laquelle Tixwave, Lady Jane et Nitochka III terminent respectivement 6e, 19e, et 21e. Enfin, Freya et Monique-Anne VI se classent 12e et 29e en IRC D, alors que Cochice n’est que 30e en IRC E.

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Un événement dans l’évènement

Organisé par le Gstaad Yacht Club en collaboration avec la Société Nautique de Saint-Tropez, le Centenary Trophy devait avoir lieu le jeudi 3 octobre, jour traditionnellement réservé aux défis. Malheureusement, la mer formée et les 25 nœuds d’Est ont contraint les organisateurs à annuler la 3e édition de la course rassemblant les yachts classiques centenaires. Le trophée reste donc entre les mains de Richard Allan, propriétaire du cotre aurique Marigold, vainqueur l’an dernier. Si les équipages n’ont pas pu s’affronter sur l’eau, un plan B sous forme de match racing avec des modèles télécommandés a été mis en place à la piscine du Château Saint-Tropez. Chaque équipage a choisi un skipper et un tacticien pour défendre ses couleurs. Et à ce jeu, c’est Bona Fide qui s’est imposé.

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Une régate toujours séduisante

Depuis la création de la Nioulargue, les années ont passé, mais les Voiles ont su conserver leur esprit d’origine. « On essaie de respecter l’esprit insufflé par Patrice de Colmont, et de défendre le fair-play. On vient se défier mais sans enjeu qui pourrait justifier un comportement extrême. Et puis c’est un endroit mythique, il y a toujours une ambiance festive et conviviale malgré les caprices de la météo », explique André Beaufils, président de la Société Nautique de Saint-Tropez. Si le plateau s’est légèrement étoffé sur l’eau, le village a également pris de l’ampleur. « On a un peu plus de bateaux que l’an dernier, mais on a atteint la limite niveau places de port et sécurité en mer. Nous avions une centaine de bateaux sur liste d’attente, mais nous n’avons pas la place de faire plus de trois zones de départ, poursuit-il. A terre, le village s’est un peu développé grâce à notre partenaire, Rolex, qui a souhaité renforcer sa présence sur l’événement. Nous avons également deux stands de plus que l’an dernier. Nous avons ressenti une implication plus forte de certains partenaires, qui veulent vraiment nous accompagner dans notre démarche d’excellence. Je souhaite que l’on assure la pérennité de cet événement avec eux, dans le respect de l’esprit de Patrice de Colmont. » A terre, tous s’accordent, à l’instar de Sir Lindsay Owen-Jones, pour dire que cet événement a quelque chose de magique. Grand habitué des Voiles, l’ex-patron de L’Oréal participait cette année à la compétition à bord de Magic Carpet Cubed, son troisième Wally. « La magie des Voiles, c’est tout d’abord Saint-Tropez, qui est un endroit magnifique. Pour moi, cet événement incarne la rencontre entre la voile et le plus beau village du monde. Tout le monde est motivé pour prolonger un peu la saison et aime cette régate. Patrice de Colmont a eu un vrai coup de génie en invitant aussi bien les bateaux modernes que classiques. L’événement est devenu un mélange de moderne et d’ancien auquel participent des bateaux de toutes tailles, même s’il y a une prépondérance des grands bateaux. Les Voiles rencontrent un vif succès auprès du grand public et des équipages. C’est un rendez-vous annuel que je ne louperais pour rien au monde  ». A noter que cette année, les Wally ont accueilli sur leur rond quatre ClassJ. « Wally est l’un des partenaires des Voiles. Ils jouent entre eux selon leurs propres règles sur un rond qui leur est dédié et ont un classement spécifique. »

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