Foiling in love

En vol avec Sébastien Rogues. Le GC32 peut rapidement atteindre des vitesses de 25 nœuds avec des pointes possibles au-delà de 35 nœuds. © Sander van der Borch

Sur l’eau, le trend est à la vitesse et aux bateaux qui volent. Le circuit du GC32 Racing Tour ne faillit pas à la règle. On peut dire sans se tromper que le programme auquel participera le tout nouveau président de la classe, Flavio Marazzi, sera passionnant et spectaculaire cette saison. En 2014, le support a attiré aussi bien des champions olympiques et des marins de l’America’s Cup que des propriétaires passionnés. Pour la saison à venir, le plateau s’est étoffé. Au moins sept équipes s´affronteront sur un circuit européen à cinq étapes qui permettra aux GC32 de visiter successivement l’Autriche, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie et la France.

Flavio Marazzi (à g.) mène le bal au large des îles du Frioul. © Sander van der Borch

Le catamaran GC32 est un monotype dessiné par Martin Fischer sur une idée de Laurent Lenne. D’une longueur de 10 mètres (12 mètres avec le bout-dehors), il mesure 6 mètres de large pour un poids de 750 kilos. Doté de foils en « L » et de safrans en « T », le catamaran volant décolle même avec peu de vent. Il peut rapidement atteindre des vitesses de 25 nœuds avec des pointes possibles au-delà de 35 nœuds.

Les Suisses d’Armin Strom Sailing Team se sont imposés en septembre 2014 en match race à Marseille. © Sander van der Borch

Au chapitre des concurrents en lice pour le Tour 2015 : l’écurie « Spindrift racing ». Qu’est-ce qui motive Dona Bertarelli pour ce nouveau support ? « L’avenir de la voile se joue désormais dans les airs », dit-elle. « La dernière Coupe de l’America à San Francisco a montré la voie et nous a tous engagés dans cette petite révolution. « Spindrift racing » regroupe des experts en multicoques et des passionnés d’innovation, de technologie et de compétition de haut niveau. Le GC32 entre directement dans cet ADN. Il faut savoir prendre le train en marche. C’est dans cette optique que « Spindrift racing » se lance dans ce nouveau support. Un jour, les avancées technologiques permettront de faire un tour du monde sur un bateau volant. Avec notre équipe, nous voulons être acteurs de ces évolutions. Le GC32 est un moyen rapide et peu coûteux pour faire nos premières armes sur ces engins », explique Dona.

Le team de Flavio Marazzi a déjà accumulé pas mal d’expérience sur ce catamaran d’exception. © Sander van der Borch

Pour le Bernois Flavio Marazzi, 30 ans de quillards de sport au compteur – dont quatre campagnes olympiques en Star –, c’est une aubaine, une magnifique occasion de sauter à pieds joints dans le plaisir vélique. Après une année de pratique déjà sous l’égide de son team « Armin Strom Sailing Team », le président de l’Association internationale de la classe GC32 déborde d’enthousiasme : « Le nouveau GC32 m’a fasciné dès le début parce qu’il est différent des autres catamarans. Les propriétés des foils sont vraiment particulières et intéressantes. Au bout de quelques minutes à peine, le bateau commence à voler. Seules les équipes complètement en phase, en harmonie, qui auront réglé le bateau de manière très pointue par rapport aux conditions de vent, vont gagner. En résumé, ce n’est pas la qualité du matériel qui sera décisive sur le circuit, mais bien la cohésion de l’équipage, la tactique et la disposition à prendre des risques. »

© Jen Edney

Chez « Spindrift racing », c’est Yann Guichard qui sera à la barre du nouveau catamaran dont les premiers entraînements officiels se dérouleront au large de Marseille entre le 23 et le 26 avril : « Yann sera skipper du GC32 Spindrift. Il a régaté sur presque tous les types de multicoques que compte la voile professionnelle et a participé à l’éclosion des AC45 à aile rigide, tout en accrochant des résultats. En tant que régatier et compétiteur, c’est une suite logique », précise encore Dona Bertarelli.

© DR

Autre bonne surprise sur ce nouveau tour : l’arrivée du Team Alinghi emmené par Ernesto Bertarelli. Après avoir terminé le circuit des Extreme 40 sur une belle victoire à Sydney, l’équipe rouge et noire a décidé de se lancer un nouveau défi en 2015. Alinghi ayant toujours été à la pointe de la technologie, il était naturel pour le team d’innover et de participer au circuit des GC32, de suivre ce qui se fait de mieux au niveau multi et de prendre tout ce qu’il y a de neuf dans cette série émergente. Mi-mars, le GC32 SUI 08 était donc en finition et en peinture au chantier Décision. L’équipage comprendra Ernesto Bertarelli, Morgan Larson, Nicolas Charbonnier, Pierre-Yves Jorand, Niels Frei et Yves Detrey. Tous sont déjà prêts pour les premiers essais sur le Léman début avril et les premiers entraînements au large de Marseille fin avril. On le voit, un circuit en plein essor. Avec autant de bateaux et d’activités menées de front, l’écurie Spindrift ne risque-t-elle pas de se disperser ? Yann Guichard a déjà pensé au problème : « C’est vrai que cette année, nous avons placé la barre assez haut en nous engageant sur plusieurs circuits, avec des agendas qui peuvent se chevaucher. Même si le programme sportif est chargé, il a un sens et a bien été réfléchi pour répondre à nos différents objectifs, dont celui de maintenir l’équipage au plus haut niveau », explique le navigateur français.

La compétition d’ouverture du championnat aura lieu lors de l’Austria Cup du 27 au 31 mai sur le lac autrichien du Traunsee.

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