Ladies first !

Le catamaran fuchsia de Dona Bertarelli ne figurait pas parmi les favoris de ce Bol d’Or Mirabaud présenté par Corum 2010, ce qui n’a pas empêché l’équipage de fait mentir tous les pronostics. Pour Christian Wahl, Emanuelle Rol, Morgane Gautier, Elodie-Jane et Justine Mettraux, Arnaud Gavairon et Dona, la course se joue quelques minutes seulement après le départ, lorsque leur bateau réussit à s’extirper du paquet de multicoques arrêtés à la bouée de la ligne, pour traverser le plan d’eau et rejoindre la côte suisse. Ladycat n’est pas seul à tenter cette option et les M2 Tilt et Safram optent pour le même choix avec un peu d’avance sur le D35. Les grands monocoques, positionnés en bout de ligne par le règlement profi tent de ce placement naturellement favorable pour contourner la fl otte par l’extérieur. Les classes TCF 3 et 4 ainsi que les Surprise souffrent en silence en attendant que le vent daigne souffl er sur le quai de Cologny. La voile est parfois un sport ingrat… Le départ de ce 72e Bol d’Or était tout sauf trépidant, c’est pourtant lors de ce moment de grisaille et de battement de voiles que le classement au scratch s’est joué. Il est suffi samment rare de voir un concurrent garder la tête de la course de bout en bout, surtout depuis l’avènement des monotypes D35, pour saluer cet exploit. L’exemple de Stève Ravussin, qui menait la course à bord de Zen Too en 2008 avant de s’arrêter à l’entrée du petit lac, explique bien qu’il est souvent plus aisé d’être poursuivant pour profi ter des erreurs du premier. Ce principe n’a cependant pas fonctionné cette année, car le leader n’a pas vraiment fait de fautes et aussi parce que les airs sont toujours rentrés par l’avant.

Quand les M2 s’en mêlent
Les deux M2 positionnés en tête au départ ont par ailleurs longtemps résisté aux assauts des D35, même s’ils fi nissent par s’incliner pendant la montée vers le Bouveret. Rodolphe Gautier, copropriétaire de Safram et fondateur de la série, est particulièrement fi er de ce classement, et considère que les petits catamarans ne sont pas défavorisés entre 1 et 5 noeuds de vent. Il rappelle également que la présence de Yann Guichard, skipper de Gitana 11 et Gitana 40, n’est pas pour rien dans cette victoire de classe. Si Emanuelle Rol, co-barreuse de Ladycat pendant ce Bol d’Or, estime que les M2 n’ont pas été faciles à dépasser, le performer Arnaud Gavairon déclare de son côté n’avoir jamais douté réussir à les mettre derrière. Ladycat franchit la barge du Bouveret avec une confortable avance sur Safram et Tilt, mais surtout sur Banque Populaire qui passe la mi-parcours avec déjà 40 minutes de retard. L’équipage creuse ensuite l’écart, grappillant petit à petit les mètres sur tout le retour. Christian Wahl explique avoir fait un point à l’entrée du petit lac afi n de connaître la position des poursuivants avant d’aborder la dernière partie. Ladycat franchit la ligne d’arrivée après 16h49 de course, soit près de deux heures de moins que le second, Banque Populaire. Il faudra encore presque trois quarts d’heure à Nickel de Fred Moura pour compléter le podium des M1.

La bataille chez les monocoques La régate a été largement plus disputée chez les monocoques qui ont vu le classement de tête changer à plusieurs reprises. Le Syz&Co de Jean Psarofaghis a longtemps mené la course devant BDO et Oyster Funds. Il prend même un avantage certain samedi soir avant de se faire dépasser par BDO puis par quatre autres concurrents, dont le Taillevent, vainqueur en 2009. Le skipper qui termine sixième monocoque n’a pas caché son désarroi à l’arrivée, évoquant un passage à niveau qu’il n’a jamais pu traverser. Eric Delaye, qui remporte son troisième Bol de Vermeil fait l’éloge de son équipage jeune, dynamique et volontaire, parfaitement adapté à la complexité de son Psaros 40. Le Belotti de Jean-Claude Fert, qui a eu le plaisir d’emmener Anne Liardet, 3e femme à avoir participé au Vendée Globe, arrive quant à lui 25e. Son invitée qui déclarait adorer le petit temps n’a certainement pas été déçue par cette régate peu ventée.

La course dans la course
Côté monotype, les Toucan ont encore démontre que leur dessein était toujours d’actualité puisque le premier, Naxoo.ch, termine douzième après 24h28 de course. Le Grand-Surprise Tix Way de Philippe Raphoz s’impose dans sa classe après 26h55.

Les Surprise se livrent une bataille acharnée jusqu’au passage de la ligne. Mayer Opticien de Jean-Pascal Chatagny qui passe le Bouveret 8e remonte la fl otte toute la nuit, pour gagner une ultime place devant la ligne d’arrivée sur laquelle il coiffe While Wind au poteau. Jean- Pascal Chatagny remporte ainsi son 4e Bol d’Or en Surprise. Ils étaient 124 inscrits cette année.

Classement complet sur www.boldor.ch,

- Advertisment -