La 7e saison du Challenge Julius Baer n’annonce pas de révolution, le circuit ayant atteint une maturité enviée dans la planète voile. Président de la série, Nicolas Grange dresse un état des lieux non complaisant des Décision 35: «Les bateaux étaient prévus pour cinq ans, nous avons toujours du plaisir à naviguer dessus et ils tiennent encore bon malgré leur sollicitation extrême. Par contre, le niveau est devenu tellement élevé qu’il freine les ardeurs des nouveaux venus potentiels: rendez-vous compte, l’Alinghi 2 barré par Ed Baird pointait en milieu de classement l’an passé! Il faut beaucoup s’entraîner et, par ailleurs, payer des professionnels. Lorsqu’on est prêt à s’investir à ce point, c’est rarement sans ambition.»

L’analyse se vérifie avec le retrait de Christian Michel, propriétaire de Smart Home, qui n’effectuera pas plus qu’une ou deux étapes cette année: «Je n’ai plus le temps de m’entraîner suffisamment pour espérer gagner des manches, et cela ne m’amuse pas de rester derrière.» Son D35 est repris par Eric Maris.

Comme nous l’annoncions dans le dernier Skippers, par contre, Pierre-Yves Firmenich renoue avec les grands multicoques (il faisait partie des pionniers du F40) et confie la barre de son SUI6, racheté à Jean-François Demole, au jeune Arnaud Psarofaghis. S’il manie le D35 comme il jongle avec le Mach2, le plan d’eau risque d’être animé. Après quelques hésitations en fin de saison, Dona Bertarelli s’est décidée à barrer Ladycat, dont l’équipage n’est plus exclusivement féminin puisqu’Arnaud Gavairon reprend du service. Ses facultés de concentration vont s’avérer capitales avec autant de charme à bord: Emmanuelle Rol, Nathalie Brugger, Marie Riou, Morgane Gautier, Elodie Jane Mettraux, Liz Wardley, ou encore Lorraine Texari et Justine Mettraux navigueront en alternance.

Quant au calendrier, il s’appuie toujours sur les grandes régates lémaniques, mais intègre une course de plus en deuxième partie de saison, qui débute cette fois par le Grand PrixBeau-Rivage Palace de Lausanne. Gageons que le vent y soit plus généreux qu’enseptembre 2009.