AccueilReportagesVoile en SuissePrésident de l’Association des Multicoques de Compétition

Président de l’Association des Multicoques de Compétition

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Quelles sont les grandes nouveautés du Vulcain Trophy cette année ?

Comme on ne change pas une formule qui fonctionne bien, nous avons gardé les fondamentaux du circuit, basé sur les deux plus grandes courses lémaniques et six Grand Prix réservés aux D35 de mai à septembre, tout en améliorant certains points. Les nouveautés concernent d’une part les lieux accueillant le Vulcain Trophy en fin de saison, avec le retour sur l’échiquier du Yacht Club de Genève et du Club Nautique Morgien, d’autre part le format des manches, plus spectaculaire. Alors que nous avions, jusqu’à présent, en moyenne quatre manches par jour de 45-60 minutes, nous en doublerons le nombre, mais d’une durée de 20 à 25 minutes seulement. Par ailleurs, nous introduisons une double porte à la bouée au près, qui permet aux concurrents de choisir de partir à droite ou à gauche et que nous avions auparavant uniquement à la bouée sous le vent. Ainsi, le jeu devient beaucoup plus ouvert, les cartes peuvent être redistribuées à chaque bouée, l’ensemble apporte plus de spectacle et plus de suspens.

 

Pensez-vous accueillir des grands marins étrangers sur certaines étapes cette année ?

Le plateau comprend bien sûr des grands noms de skippers étrangers qui suivent l’intégralité du Vulcain Trophy comme Fred Le Peutrec ou Paul Cayard, sans oublier bien sûr des Suisses tels qu’Ernesto Bertarelli ou Yvan Ravussin. Ces dernières années, le public avait été particulièrement gâté par la participation de nombreuses stars françaises de la voile, privées de circuit international. Avec le lancement simultané des AC45 World Series et des Multi One Design 70, ils sont retournés en mer, ce qui n’empêchera sans doute pas un Franck Cammas ou un Pascal Bidégorry, qui adorent tous les deux venir naviguer en D35 sur le Lac Léman, d’accepter une invitation ponctuelle. Notre championnat a toujours été porté par la souche des propriétaires à l’origine des Décision 35, pas par les étoiles filantes qui les ont accompagnés.

© Loris Von Siebenthal

 

Quel est votre meilleur souvenir en D35 depuis la création du circuit ?

Je ne les compte plus, car j’ai la chance d’en avoir vraiment beaucoup, mais le meilleur est sans doute lié à ma première victoire au Bol d’Or en 2005. Ce fut une relation au lac et à mon bateau extrêmement forte.

 

Quelles sont les ambitions de votre équipage cette saison ?

Nous nourrissons une ambition assez importante car nous visons le podium, ce qui s’avère somme toute assez logique. L’an passé, il était occupé par Foncia qui n’est plus là et Veltigroup dont l’équipage professionnel a été remplacé par des amateurs. D’autre part, notre bateau connaissait des problèmes de voile au portant que nous avons résolus. Il a été également entièrement remis à neuf au chantier et l’équipage a été renforcé par le retour de Fabien Froesch, qui avait navigué six ans sur Okalys-Corum auparavant, et l’arrivée de Thomas Mermod, qui va nous apporter un peu plus de physique dans les manœuvres. En 2012, Alinghi sera clairement le grand favori mais les places 2 à 4 seront très disputées.

© Loris Von Siebenthal

 

Décrivez quelle serait pour vous l’édition idéale du Bol d’Or Mirabaud en 2012

J’imagine que personne n’aura rien contre un peu de vent au départ ! Idéalement, je souhaiterais une bise établie durant la nuit précédente, force 2 à 5, afin de sortir du Petit-Lac assez rapidement.

 

Menez-vous des discussions avec d’autres séries de multicoques en vue d’une future plateforme commune ?

Depuis trois ans, nous assistons et participons à une vraie réflexion dont personne n’est encore sorti avec un concept décisif fédérateur. En effet, les Décision 35 doivent se réinventer, tout comme les M2 sur nos lacs ou les Extreme 40 sur les océans. Chaque série évolue, certaines équipes passent d’un support à l’autre, les organisateurs s’observent, mais les aspirations divergent. La solution consisterait-elle à fusionner les deux tailles de catamarans lémaniques qui profiteraient des nouvelles avancées technologiques ? Ou plutôt à accueillir des étapes suisses d’un circuit international sur un nouveau catamaran high-tech polyvalent ? La réponse viendra peut-être de la première série à imposer sa philosophie, à laquelle il faudra adhérer. Enfin, il ne faut pas oublier qu’Ernesto Bertarelli réfléchit également à la question et n’a jamais caché son souhait de créer un jour un nouveau circuit. Quoiqu’il en soit, les D35 ont remporté tous les Bol d’Or et Genève-Rolle depuis huit ans, tout en détenant le record du Ruban Bleu, et je ne vois pas quelle série pourrait les détrôner ces trois prochaines années.

 

Naviguer auprès de stars de la voile, se mesurer aux amis sur des bateaux performants, voir les D35 dans les média, régater sur le Léman, quel aspect préférez-vous finalement au bout de 8 ans ?

Très clairement naviguer sur Okalys-Corum avec l’équipe que j’ai mise en place ! C’est la même depuis sept ans, nous prenons beaucoup de plaisir à sillonner le Petit-Lac qui est un endroit que j’adore.

 

Vous avez joué un rôle dans le déroulement de la 33e America’s Cup, que pensez-vous de cette nouvelle édition ?

Les AC45 World Series s’avèrent être une réussite pour les participants et le public, le bateau et le format ont prouvé qu’ils étaient spectaculaires. Il faut laisser ce mérite aux organisateurs. Mais quel crédit accorder à une Louis Vuitton Cup disputée par trois challengers ? A priori, seuls trois équipages peuvent s’offrir un AC72 pour aller défier les Américains et aucun n’a une grande expérience en multicoque. Ils promettaient une America’s Cup plus abordable, où les dés ne seraient pas pipés, c’est doublement raté.  Ne devraient-ils pas inviter une équipe hexagonale, les français étant réputés pour être les meilleurs du monde ? Peut-être les frères Peyron trouveront-ils au dernier moment un mécène américain anonyme. Là il y aurait du panache !

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