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Se former par Surprise

Pratiquement 40 ans après sa sortie, le Surprise reste LE voilier des écoles de voile et de régates. Le Centre d’Entraînement à la Régate (CER) a vu passer sept générations de ce génial plan Joubert. Le premier lot avait été acquis sous la direction de Dominique Wavre en 1987, après que les fameux Fun, stationnés à la bouée au large de la Tour Carrée, aient fait leur temps.

© Yves Ryncki

Présenté en Suisse pour la première fois au Salon de Genève (qui se tenait au Palais des Expositions de Plainpalais) en 1977, le petit croiseur de 7,65 m continue de faire la joie des apprentis navigateurs et régatiers. Choisi par la majorité des formateurs, à l’image de NavyGo, de la SNG, du Club de Voile de l’EPFL, de la Société Nautique Rolloise, du Club Nautique Morgien ou encore du CUST, le bateau possède des atouts dont aucun autre concurrent n’a encore pu se prévaloir.

Sa force, c’est d’abord de correspondre à tous les niveaux, de la base à la compétition de haut niveau. Il faut dire que le chantier Archambault qui les construit, est toujours resté à l’écoute du marché, et a su faire évoluer son produit pour que la série ne s’essouffle pas, et qu’elle continue à plaire. Malgré quatre relookages, aucune modification n’a jamais rendu les anciennes unités obsolètes. Preuve en est, la famille Monnin qui a dominé les classements jusqu’en 2000 avec un bateau de 1978.

Seul sur ce marché
Aucun autre voilier que le Surprise n’offre autant de possibilités de régater. © Didier Liautaud

Pour Jérôme Clerc, la question de passer à un autre support s’est souvent posée, mais à chaque fois, l’analyse du marché a imposé de retourner au Surprise. « Je dirais que pour l’heure, il n’y a pas de réel choix », relève le patron du CER. Et d’ajouter : « Nous devons disposer d’un bateau robuste mais rapide, facile d’entretien, assez complet et qui propose un programme de régates intéressant. On peut faire le tour des options, mais il n’y en a pas. On a pensé à l’Esse 8,5 ou au Blue 26, mais aucun ne possède un programme aussi attractif. » Il est vrai que les amateurs peuvent autant aller en mer pour des rencontres internationales que régater tous les week-ends lors de critériums. Les plus aguerris peuvent se mesurer au côté d’une centaine d’unités lors du Bol d’Or, ou en mode course au large pendant les 5 jours du Léman.

Le Centre d’Entraînement à la Régate (CER) a vu passer sept générations de ce génial plan Joubert. Le premier lot avait été acquis sous la direction de Dominique Wavre, en 1987. © DR

Jérôme Clerc concède encore : « Il y a clairement des voiliers plus modernes, qui ont un spi asymétrique et sont plus fun. Mais ils sont parfois trop simples et, du coup, l’aspect apprentissage se perd. Le Surprise a l’avantage d’être assez technique si on veut le faire aller vite. Le Melges 24 propose bien un joli circuit international, mais est beaucoup trop pointu et fragile pour notre utilisation. Sans parler du prix qui n’a rien à voir. Le Surprise est encore très intéressant pour notre programme, car il se navigue à cinq, avec des postes bien définis. Ça permet de former nos jeunes à la gestion d’équipe. Quand ils arrivent sur le Tour de France, où on est sept ou huit à bord, ils trouvent facilement leurs marques et ne sont pas perdus. »

© Didier Liautaud

Avec environ 800 unités en Suisse, et 1800 exemplaires construits, le Surprise n’est pas près d’être supplanté, même si son prix à plus que triplé en 35 ans. Il reste le meilleur croiseur de formation du moment. Et Jérome Clerc de conclure: « Je pense qu’il va y avoir encore plusieurs générations de Surprise au CER. »

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