«Dès que les conditions sont plus sou- tenues, nous avons plus de facilité. Notre mode de navigation convient bien à des conditions un peu plus appuyées. Nous avons souffert sur les deux classiques, mais nous revenons en force sur la fin de la saison avec trois victoires.» Dès son retour au ponton, samedi soir, Ernesto Bertarelli arborait un large sourire qui en disait long sur son bonheur d’avoir pu démontrer à quel point il avait littéralement survolé cette épreuve finale.

Sur Banque Populaire et Foncia, Bidégorry et Gautier se sont littéralement marqués à la culotte pendant cinq manches. Ernesto Bertarelli a ainsi eu le champ libre pour se livrer à une belle démonstration de sa maîtrise dans du vent soutenu. Alinghi s’est partagé les victoires des manches du samedi avec son poursuivant Banque Populaire. A l’arrivée, il devançait le team français de huit points, profitant largement des enjeux du classement général pour survoler le Grand Prix Corum et s’imposer devant Banque Populaire et Julius Baer de Philippe Cardis, qui a terminé troisième. Le skipper de Pully s’avouait d’ailleurs ravi de la performance de son équipe : « Nous sommes très contents. Nous avons changé le N°1, car Alexandre Quiblier s’est blessé. De plus, nous avons trouvé deux-trois astuces qui nous ont aidés. Nous sommes toujours plus à l’aise dans de fortes conditions et nous avons plus de plaisir.»

Une bise de 20 nœuds
Il est vrai que les étraves ont fumé ce samedi au large de Genève. Les douze Décision 35 avaient hâte d’en découdre pour la finale du championnat des multicoques lémaniques. Sur le coup de 10h, la première régate a été lancée, en face de Versoix, sur un lac bien formé et dans une bise de 20 nœuds. Le comité de course avait d’ailleurs rendu la prise d’un ris obligatoire. Les passages de bouées allaient être chauds et les équipages mis à rude épreuve. Après l’attente interminable de la journée de vendredi, où aucune régate n’avait pu se jouer en raison du manque de vent, les concurrents ont été gâtés. Cinq manches se sont finalement déroulées dans une bise faiblissante sur la fin.
Très vite Alinghi a pris la direction des opérations. Cependant, chacun des douze Décision 35 embarqués dans la course de ce week-end pouvait tirer son épingle du jeu et remporter le Grand Prix. Mais dès les premiers bords, le catamaran rouge et noir a mis une belle distance avec ses poursuivants directs, enchaînant les passages de bouée en solitaire.
En alignant un parcours sans faute, Alinghi a remporté cette huitième étape. Ernesto Bertarelli est l’auteur de la plus belle seconde partie de saison. En petite forme lors des premiers rendez-vous, l’équipage a rebondi et remporté les trois derniers Grands Prix.

Tout simplement magique
La bonne surprise de ce Grand prix Corum vient de Zoulou. Le Parisien Erik Maris, bizuth sur le circuit lémanique, a montré qu’il faudrait compter avec lui, puisqu’il termine en 4e position de cette dernière étape du Challenge. Quant à Okalys-Corum de Nicolas Grange avec Loïck Peyron à bord, il termine cette épreuve en 6e position.
Le Basque Pascal Bidégorry a pour sa part surtout appris à dompter le Léman avec bonheur cette saison. Placé juste derrière Alinghi dans ce Grand Prix Corum, il a conclu : « Il y a pas mal d’affinités entre le Pays basque et le Léman. J’adore mon coin de pays tout d’abord parce que c’est beau et riche de contrastes, d’odeurs, d’expressions, et c’est vrai qu’ici dans cette région lémanique, je retrouve un peu les mêmes contrastes. C’est changeant entre chaque baie, les odeurs ne sont pas les mêmes au large des différents endroits et le lac est constamment différent. En dehors de l’aspect sportif de la régate, c’est un émerveillement pour les yeux de naviguer sur le Léman. C’est tout simplement magnifique. »