Sur huit dates, le Challenge Julius Baer 2008 n’a compté que deux grandes courses: la Genève-Rolle-Genève et le Bol d’Or. Bizarrement, ce sont elles qui ont créé le suspense dès le début de la saison. En terminant dernier de la Genève-Rolle-Genève, Alinghi grillait son joker. En effet, à partir de quatre manches, les dix équipages du Challenge ont le droit d’effacer leur plus mauvaise performance. Le cata noir et rouge ne se donnait plus aucun droit à l’erreur jusqu’à la fin du championnat, prévue cinq régates plus tard. Paris tenu pour l’équipage d’Ernesto Bertarelli, qui remporte le Challenge Julius Baer 2008, avec quatre victoires de manches et huit points d’avance sur son poursuivant direct, le Foncia d’Alain Gautier. Fort d’une jolie régularité, ce dernier n’a cessé de harceler et de mettre la pression au leader. A défaut d’une contre-performance d’Alinghi, Foncia a creusé un trou de sept points devant Okalys, qui grimpe sur la troisième place du podium.

Le niveau augmente

A l’occasion de cette cinquième saison, les marins ont vu leur niveau de compétence monter. En France, la mise en veilleuse du championnat ORMA a mis au chômage technique d’excellents régatiers en multicoques. Du coup, une partie d’entre eux se sont dirigés vers les autres circuits de multicoques existants. Normal, dès lors que le Challenge Julius Baer en recueille une bonne partie. L’annonce de l’arrivée d’un nouveau bateau, Veltigroup, barré par Stève Ravussin, fait peut-être aussi partie de ce mouvement. Une rumeur de plus en plus persistante en annonce un autre, comme le Banque Populaire de Pascal Bidégorry, toujours non confirmé au moment d’écrire ces lignes.

Une série aussi sédentaire qu’internationale

Chez Okalys, l’objectif secondaire de gagner définitivement le trophée du Bol d’Or n’est pas pour cette année. Le précieux trophée est tombé dans l’escarcelle de Zebra 7, doté d’une moyenne d’âge de 23 ans, après une option risquée tout près de la côte suisse. «Pour gagner le Bol d’Or, il faut prendre le risque de finir dernier et de perdre de précieux points au classement général», expliquait Nicolas Grange en début de saison. De manière plus générale, le président de l’Association des Multicoques de Compétition est comblé par l’évolution de la série: «Aujourd’hui, notre jauge et nos règles de course sont abouties. Nous profitons également d’une belle concertation entre les différents propriétaires. La reconnaissance internationale des D35 est à son maximum. Je pense qu’il sera difficile d’aller plus loin, tout en restant sur le lac Léman».