Riche en rebondissements et particulièrement disputé, le Challenge Julius Baer 2008 a encore démontré l’incroyable potentiel de progression de chacun des équipages engagés. Les dix voiliers qui ont participé aux régates se sont en effet battus comme rarement lors des huit événements que comptait la saison.

Après avoir affûté leurs armes pendant l’hiver, en procédant aux différents transferts et recrutements, ainsi qu’aux chantiers d’entretiens, les Décision 35 se sont retrouvés début mai à la SNG pour leur habituelle régate d’ouverture: le Grand Prix Chopard. Huit manches ont pu être courues lors de cette entrée en matière et le ton a été rapidement donné quant au niveau sportif. Si Alinghi et Okalys ont assez clairement dominé les épreuves, les autres voiliers ont presque tous eu l’occasion de se démarquer à un moment ou l’autre de ce premier week-end de mai. De nombreuses têtes d’affiche se sont d’ailleurs déplacées à cette occasion. Franck Cammas, Stève Ravussin et le tacticien d’Oracle John Kostecki ont navigué sur Zen Too, Loïck Peyron sur Okalys et Emanuelle Rol sur Ladycat. Okalys a finalement remporté cette première manche d’un petit point devant Alinghi. Le Foncia d’Alain Gautier est venu compléter le podium.

La flotte a ensuite disputé l’Open de Rolle, toujours pour une série de régates sur parcours bananes. Courues dans du tout petit temps, les compétitions n’ont toutefois pas manqué de piment. Alinghi a remporté trois des six manches. Ladycat a créé la surprise en se classant deuxième. Les girls de Dona Bertarelli rappelant à cette occasion aux autres concurrents qu’un équipage féminin peut inquiéter les meilleurs régatiers.

Alors que les deux premières manches du Challenge ont laissé se démarquer les leaders, le classement de la première grande course, la Genève-Rolle-Genève a rapidement contredit les pronostics. Zen Too, barré par Stève Ravussin, remportait en effet la régate principale du Yacht Club de Genève. Il est suivi de Cadence et de Julius Baer. Alinghi a signé quant à lui son unique contre-performance de la saison en fermant la marche. Foncia a ainsi pu profiter de l’occasion pour se propulser en tête du classement général.

Les dix voiliers se sont ensuite retrouvés pour la plus longue régate du Challenge, le Bol d’Or Mirabaud. Chacun attendait impatiemment l’événement et Okalys jouait particulièrement gros, puisque le bateau de Nicolas Grange avait la possibilité s’il gagnait de remporter définitivement le trophée. Éole et les autres concurrents en ont toutefois décidé autrement, et c’est Frank Cammas à bord de Zebra 7 qui a coupé la ligne en tête. Zen Too qui avait mené plus de la moitié de la course a finalement terminé quatrième un peu déçu. Romandie.com est monté sur la troisième marche du podium et Alinghi a repris la tête du championnat sur une seconde place.

Après une longue pause estivale appréciée par tous, les compétitions ont repris fin août lors de la HP Cup La Réserve. Disputée dans des conditions de cinéma, l’épreuve de la rentrée a permis à Alinghi de confirmer sa suprématie, alors que le Zen Too de Guy de Picciotto a remporté trois courses sur six. Foncia s’est classé second.

La saison s’est ensuite poursuivie avec les Grands Prix Romandie.com Acts I et II disputés à Versoix. Le Décision 35 Romandie.com chavirait justement lors de l’Act I. Foncia a de son côté remporté l’Act II dans la brise.

La dernière manche du Championnat, le très apprécié Grand Prix Beau-Rivage Palace a bouclé la saison début octobre. Alors que les deux premières places du Challenge n’étaient pratiquement plus accessibles, Okalys et Zen Too ont joué la troisième place lors de cette ultime confrontation. Le bateau de Nicolas Grange l’a finalement emporté d’un petit point sur son concurrent direct qui n’a terminé que 6e du Grand Prix.

Alinghi et ses marins de l’America’s Cup remportent donc le Challenge Julius Baer 2008 pour la deuxième fois consécutive. Ernesto Bertarelli déclarait : «Nous avons beaucoup travaillé et fait preuve de régularité tout au long de la saison. Nous avons pu naviguer avec des marins de la Coupe de l’America, comme Murray Jones ou Yves Detrey et cela a fait monter le niveau». La montée en puissance de l’ensemble des équipes ne semble pas prête de s’arrêter.