Petit bout de femme à la silhouette aussi solide que le roc, Alexa Bezel a quelque chose d’impressionnant. Peut-être est-ce cette détermination que l’on sent dénuée de la moindre faille ? Ou une certaine ambition dont cette étudiante en économie à l’Université de Zurich ne se cache pas. Un peu des deux sans doute, le tout agrémenté de beaucoup de travail : « Je ne dis pas que la voile est ma profession, souligne Alexa Bezel avec une maîtrise parfaite de la langue de Molière. Mais je dis souvent que les études sont mon loisir. »

A la barre de ChicaCER, la jeune Alexa Bezel apprécie « de naviguer dans un équipage de filles dans un sport dominé par les hommes ». © Dan Ljungsvik

Avant de s’illustrer dans le monde du match race avec son équipage ChicaCER composé de Corinne Meyer, Laurane et Elodie Mettraux, Zoé Dardel et Manon Luther, Alexa Bezel a tout d’abord acquis une bonne expérience en dériveur. Quelques saisons en Optimist à partir de l’âge de 10 ans, une incursion dans le Talent Pool de Swiss Sailing en 420 et 470 avec Livia Naef et Anne-Sophie Thilo… Parcours on ne peut plus classique.

© Dan Ljungsvik

En 2011, Eric Monnin la met en relation avec Elodie Mettraux. Le courant passe et les deux jeunes femmes se lancent dans l’aventure du match race. Le succès est rapidement au rendez-vous : 3e au Geneva Match Race en 2011, 3e à la Ceylou Cup de Lyon, 3e au Scarlino Match Race en janvier. En août, les filles créent la surprise au Lysekil Women’s Match, un événement de Grade 1 où elles terminent en finale. Un résultat prometteur qui, comme l’espère Alexa Bezel, pourrait bien attirer les sponsors et devrait leur permettre de se faire inviter sur des grands événements internationaux. En attendant, Alexa garde son calme, l’une de ses qualités de barreuse, et caresse des objectifs ambitieux mais loin d’être irréalistes: emmener son équipage parmi les 15 meilleurs du monde.