En franchissant la ligne d’arrivée à Saint-Gilles-Croix de Vie à 00h29mn17s ce jeudi, Jeanne Grégoire termine 11ème de la 2ème étape de La Solitaire du Figaro après 2 jours 11 heures 59 minutes et 17 secondes de course. Un parcours de 451 milles mené tambour battant à 7,5 nœuds de moyenne par le Figaro Banque Populaire depuis Gijón en Espagne. Toujours dans le match, Jeanne peut se targuer d’avoir joué parmi les premiers rôles de cette traversée du golfe de Gascogne express ! Une belle étape qui, aux deux tiers de l’épreuve, permet au skipper de Banque Populaire de prendre la 13ème place au classement provisoire.
L’étape la plus «facile» sur le papier s’est révélée non pas des plus stratégiques mais comme une sacrée course de résistance. Une étape de «costaud» qui convenait parfaitement au skipper du Figaro Banque Populaire. « Je suis très contente, par rapport à la première étape, les conditions étaient parfaites pour moi. Quand le vent est rentré à plus de 20 nœuds dans le golfe, j’en ai vraiment profité à la barre. L’endurance ne me fait pas peur et je sais que j’ai une carte à jouer dans du vent soutenu !»
De la vitesse pure et dure !
Quelques heures après le départ dimanche, le Figaro Banque Populaire progresse rapidement sous spi. Poussée par un flux de sud-ouest de 15 à 20 nœuds, Jeanne Grégoire opte pour une trajectoire plus « est » à peine 4 milles derrière Gildas Morvan et Nicolas Lunven qui caracolent en tête. « Je fais 4ème à la première bouée de dégagement. Prendre un bon départ, cela permet d’aborder la suite plus sereinement. L’idée était d’avoir un meilleur angle de progression et de traverser la dorsale au plus vite ! Dès que j’ai senti que le vent tournait, j’ai fait du gain sur la route au Nord et cela s’est avéré positif après de longues heures à la barre. J’étais toujours dans le bon wagon ! J’ai eu la visite de bancs entiers de dauphins, c’était magique, jusqu’à ce qu’ils jouent d’un peu trop près avec mes safrans et créent des perturbations… Sur cette traversée, je n’ai qu’un seul regret : à l’approche de la Chaussée de Sein alors que je suis dans une position favorable, je m’engage à suivre Morgan Lagravière et je perds des milles sur le paquet. J’aurais dû rester là où j’étais !»
Après un long bord tout droit de 270 milles vers l’Occidentale de Sein, cette 2ème étape imposait aux solitaires un changement de rythme radical. Manœuvres et louvoyage à la pointe Bretagne ont ainsi permis à la flotte de se resserrer sur l’ensemble du parcours côtier qui les emmenait jusqu’au raz de Sein. « A ce moment là, je me suis ressaisie ! J’ai vraiment bataillé dur pour récupérer les places perdues et je l’ai fait ! D’où ma satisfaction… Reprendre des figaristes comme Fred Duthil et Morgan, cela fait du bien ! »
Ne pas lâcher la pression !
Dans le dernier sprint final de 140 milles vers Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Jeanne Grégoire a dû puiser dans ses réserves pour trouver l’énergie nécessaire et ne pas céder à la fatigue. L’expérience de la navigatrice entre forcément en jeu quand, rivée à la barre, il ne faut pas laisser un mètre à ses adversaires, « le vent était bien établi donc il fallait contrôler derrière. Quand il a pris un peu de droite et de puissance à 15 milles de l’arrivée, je décide d’envoyer le grand spi tandis que certains hissent leur petit spi. Ça a payé, je suis très contente. Maintenant, il faut confirmer sur la dernière étape ! »
Cette nuit, sur les pontons de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, saluée par la pleine lune, Jeanne Grégoire dresse un bilan positif de cette étape. Elle reste cependant déterminée à faire beaucoup mieux sur le dernier acte de cette édition qui partira dimanche prochain vers Cherbourg-Octeville.