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Mirabaud, journal de bord du mardi 8 mars 2011

par Quentin Mayerat
« Au ralenti, avec des pointes à 25 noeuds »

Le Mirabaud navigue en dessous de son potentiel à l’approche du Cap Horn, Michèle étant toujours alitée et Dominique assurant les manoeuvres en solitaire.

« Nous avons passablement réduit la voilure et nous naviguons d’une façon très conservatrice », confirme ce dernier. « Mais le vent souffle très fort, avec des rafales à plus de 40 noeuds. La mer est aussi très forte et c’est impossible de ralentir correctement un voilier tel que le Mirabaud. Lorsque nous partons au surf sur les vagues, nous atteignons régulièrement des pointes à 25 noeuds, voire plus. Ça tape toujours très fort, dans tous les sens, et ce n’est pas facile pour Michèle de se reposer dans ce contexte.»

La co-skipper du Mirabaud se porte néanmoins légèrement mieux. Toujours affaiblie et peinant à s’alimenter correctement, elle reprend des forces grâce aux soins prodigués par Dominique, à la chaleur (toute relative) de sa bannette et au repos forcé.

« Nous nous trouvons à environ 300 milles du Cap Horn, que nous franchirons demain. Nous allons continuer à naviguer dans des conditions aussi violentes au moins jusque-là ; puis nous mettrons le cap au nord et les conditions vont se calmer rapidement ; la température va aussi augmenter, ce qui nous fera beaucoup de bien. »

Ces derniers jours, les co-skippers du Mirabaud ont reçu d’innombrables messages de soutien de leurs supporters et amis, de même que de nombreux conseils (« faire tremper des clous qui rouillent et boire l’eau pour absorber du fer, manger, se reposer, se faire coucouner par Dominique, absorber des sels de Schussler – se les faire lancer sur le pont par un bateau qui croise au large du Horn » etc…).

« Tous ces messages nous sont envoyés par email, et nous sommes très émus de les recevoir. C’est très réconfortant pour nous, et ça nous fait beaucoup de bien. Merci à tous pour ces encouragements. »

Le partenaire principal de Dominique et Michèle, Mirabaud a également transmis un message de soutien aux marins en précisant une nouvelle fois que la santé passait avant tout ; qu’ils pensaient à eux et les soutenaient totalement dans cette épreuve.

Le cap de la délivrance

Le franchissement du Cap Horn est toujours un moment spécial. Dominique et Michèle préféreraient être à l’attaque mais ce moment sera pour eux – plus que jamais – synonyme de délivrance.

Le phare du cap Horn est la plus méridionale des marques de navigation du globe terrestre. Un gardien veille sur la destinée du feu, même si, compte tenu du faible trafic maritime dans cette portion du monde, son utilité est avant tout symbolique. Pour peu que la nuit soit claire, ce sera pour le navigateur le signal visible qu’il s’apprête à quitter les mers du sud. Le feu du cap Horn est une tour métallique colorée haute de vingt-trois mètres, nichée sur la falaise sud de l’île Horn, à 127 mètres de hauteur.

Rappelons encore que le terme « Everest des marins » est usurpé : ils sont plus nombreux à avoir foulé le sommet du toit du monde qu’à avoir franchi le fameux « cap dur ».

Les élèves de la Seymaz marchent pour le Mirabaud

Les élèves du Cycle d’orientation de la Seymaz, à Thônex (Genève), comptent parmi les supporters de Dominique et Michèle. A l’initiative de Marc Houlmann, navigateur bien connu sur le Léman et professeur d’éducation physique à la Seymaz, les classes de septième (12 ans) sont en effet encouragées à se déplacer en marchant le plus souvent possible (trajet vers l’école, promenades, ..). Leurs pas, convertis en milles, font avancer des bateaux fictifs dans la remontée de l’Atlantique dès le passage du Cap Horn.

Les bateaux virtuels de l’école « Seymaz autour du monde » vont donc accompagner le Mirabaud

jusqu’à son arrivée à Barcelone ; une expérience que l’école avait initiée avec succès l’an passé lors du tour du monde de Stève Ravussin.

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