Sébastien Schneiter et Lucien Cujean en 49er sont sur le chemin d’une belle progression. © Loris von Siebenthal

« On est à fond côté préparation. Nos athlètes de l’équipe nationale et des cadres B montrent une fois de plus qu’ils appartiennent à l’élite mondiale de la voile. » Tom Reulein, le responsable de l’équipe olympique, est très optimiste. Proche des coachs et des athlètes, le Munichois connaît le milieu de la régate olympique sur le bout des doigts. Et si la baie de Guanabara est encore à l’heure actuelle dans un état de grave pollution – eau sombre, bactéries et déchets flottants –, Reulein ne cache pas son impatience de se retrouver dans les conditions que les navigateurs rencontreront au large de Flamengo : « Un événement en tout point similaire à des Jeux olympiques est important pour expérimenter la cohésion interne du team. C’est une sorte de répétition générale qui permet aussi de mieux connaître la complexité du plan d’eau de Rio. En raison des régimes de vent très changeants et des courants sur le parcours des régates, on doit naviguer de façon extrêmement concentrée afin de pouvoir réagir très vite.

Nathalie Brugger et Matías Bühler, avec leur Nacra 17. Le tandem a décroché l’argent lors de la Coupe du Monde à Weymouth, en juin. © Loris von Siebenthal

Les connaissances que nous tirons de notre analyse de la météo sur place sont très vastes. Elles seront encore affinées dans les prochaines semaines.

En 470 hommes, Yannick Brauchli et Romuald Hausser visent une position dans le top 8 en août à Rio. © Loris von Siebenthal

Notre analyste de données Marco Versari et notre météorologue Chris Tibbs font du très bon boulot à ce niveau-là », explique Tom Reulein, qui se réjouit d’aller sur place : « Je sais que l’équipe est bien préparée. Nos athlètes y ont déjà obtenu de très bons résultats et sont contents d’y retourner. L’année dernière déjà, il y avait un véritable team spirit. Ça renforce la motivation des sportifs pour aller au bout de leurs performances. A Rio, nous ressentons des émotions très positives et ce sera encore le cas en août. »

Le véliplanchiste Mateo Sanz Lanz fait partie du cadre B. © Loris von Siebenthal
Un beau potentiel

Mais qui sont ces jeunes navigateurs qui vont tenter de décrocher le graal ? Les membres du cadre national, représentés tout d’abord par le tandem Matías Bühler/Nathalie Brugger en Nacra 17, qui vient de briller en Hollande à Medemblik. « En gagnant la Medal Race et en terminant 8e et 5e nation au final, nous sommes sur la bonne voie », explique Nathalie Brugger. Dans le cadre national encore, en 470, les deux duos Yannick Brauchli/Romuald Hausser et Linda Fahrni/Maja Siegenthaler. Ils seront accompagnés par le véliplanchiste Mateo Sanz Lanz, du cadre B, et par certains membres du cadre C : la Lausannoise Maud Jayet en Laser Radial, le Genevois Guillaume Girod en Laser standard et la paire genevoise Sébastien Schneiter/Lucien Cujean en 49er.

Guillaume Girod en Laser standard, actif dans le cadre C, il travaille dur pour décrocher des résultats. © Loris von Siebenthal

L’objectif principal de la délégation est évidemment d’acquérir de l’expérience, pour se jouer des vents et courants complexes du plan d’eau olympique. Par ailleurs, le Test Event de Rio fait office d’événement qualificatif pour les Jeux. « Le Test Event est une vraie régate de confirmation pour la sélection olympique. Cela signifie concrètement qu’avec un positionnement dans le top 8 en Nacra 17 et en 470 chez les messieurs, tous les critères pour Rio 2016 sont remplis.

En 470 femmes, les Bernoises Linda Fahrni et Maja Siegenthaler ont été les meilleures Suissesses à Hyères en avril. © Brunner/ Swiss Sailing Team

C’est un grand avantage pour les préparations spécifiques aux JO. Le potentiel de l’équipage Fahrni /Siegenthaler en 470 et de Mateo Sanz Lanz en windsurf leur permettra certainement d’accéder aux JO, même si leur qualification n’interviendra qu’en automne. Je m’attends aussi à de bonnes surprises de la part des athlètes du cadre C », affirme encore Tom Reulein. Cadre C dans lequel le Président du board de SST, Alex Schneiter, place de grands espoirs lui aussi : « Maud Jayet en Laser Radial a beaucoup de potentiel. Elle doit encore travailler, mais elle se classe quatrième au Championnat du monde ISAF et troisième au Championnat d’Europe. On a aussi Guillaume Girod en Laser standard qui, à force de travail, peut faire de bons résultats. En 49er, il s’est aussi passé des choses réjouissantes à Medemblik. Sébastien Schneiter et Lucien Cujean poursuivent leur belle progression avec le dériveur sur lequel ils préparent leur campagne olympique en vue de Tokyo 2020. Lors de la Delta Lloyd Regatta de Medemblik fin mai, les deux navigateurs ont réalisé de très bonnes performances : 24e sur 56 équipes, ils signent deux victoires de manches d’affilée et se qualifient en Gold Fleet. C’est déjà un exploit ! Ce qui est primordial pour l’avenir, c’est que derrière le cadre C, on a vraiment un réservoir de jeunes qui font antichambre pour arriver en team national. »

Maud Jayet en Laser radial. Quatrième aux Championnats du monde ISAF, elle possède un énorme potentiel. © Loris von Siebenthal

Les bons résultats obtenus à Hyères en avril ont de quoi remplir de fierté le chef de délégation. Le meilleur score des Suisses a été inscrit par Linda Fahrni et Maja Siegenthaler de Thoune en 470. Yannick Brauchli et le sociétaire du Club nautique de Versoix Romuald Hausser, en 470, ont terminé à la 32e place.

Attentif à l’évolution remarquable de ses poulains, Tom Reulein est extrêmement positif sur l’issue du Test Event : « L’exploit de Maja Siegenthaler et Linda Fahrni a montré que les navigateurs suisses sont capables de battre l’élite mondiale. Tout cela nous donne une belle confiance pour les régates à venir », conclut Tom.