Les Voiles de Saint-Tropez
Les 250 Traditions, Modernes et Maxis en lice aux Voiles de Saint-Tropez cette année se sont livrés à de belles joutes nautiques dans le golfe et en dehors, offrant un magnifique show sous voiles en guise d’épilogue de la saison méditerranéenne de yachting dans une ambiance sportive, conviviale et festive. Flashback.
La fine fleur du yachting classique et moderne s’est donné rendez-vous à Saint-Tropez du 28 septembre au 6 octobre derniers pour célébrer la fin de la saison avec l’art et la manière. Sur l’eau: 135 années d’architecture navale ont défilé sous voiles pour le plus grand plaisir des spectateurs venus nombreux admirer le spectacle! Le show était aussi à terre avec le départ et le retour des voiliers en musique, accompagnés de coups de corne ou de canon. Des moments hors du temps fidèles «à l’esprit des voiles, qu’il faut cultiver », selon Pierre Roison, président de la Société Nautique de Saint-Tropez. Ce dernier tire un bilan plus que positif de cette édition, qui a célébré les 25 ans de la manifestation tropézienne. «Nous n’avons jamais vu autant de monde sur les quais. La qualité du plateau était impressionnante et la météo au rendez-vous. Tout était donc réuni pour que cette édition soit exceptionnelle», s’est-il réjoui. Sur l’eau, la compétition a été marquée par «une nouvelle répartition par rating des Modernes», comme le rappelle Georges Korhel, Principal Race Officer. Une initiative qui sera reconduite l’an prochain, «en veillant à rendre les flottes encore plus homogènes et éviter la présence de trop petits groupes qui nuit à la lisibilité sportive de l’événement».
Une belle semaine de régate sous un soleil estival
Tout au long de la semaine, les voiliers, répartis sur trois ronds, ont régaté dans des conditions variées. Une fois encore, les Voiles de Saint-Tropez ont sacré de beaux vainqueurs dans toutes les catégories. On notera, entre autres, la victoire du bateau amiral du Yacht Club de Monaco Tuigachez les BIG Racers, de Blitzen de Simon Le Bon en Époque Marconi A devant Carron II à bord duquel naviguent toujours plusieurs Suisses, ou encore d’Eugenia IV en Classique Marconi A. Chez les Maxis, Yoru s’est adjugé la victoire toutes catégories, Jolt de Peter Harrison celle sur le Trophée Barons de Rothschild en Maxis A et du «best place IMA Member». De leur côté, Y3K et Sud ont remporté respectivement le Trophée Wally en Maxis A et B. Enfin, du côté des Modernes, Expresso est le grand vainqueur toutes catégories. Sur le Trophée North Sails (IRC B), Nanoq, le TP52 du Roi du Danemark, déjà vainqueur l’an dernier en IRC C, a été couronné grâce à sa grande régularité. En IRC C (Trophée BMW), il a fallu attendre le dernier jour de régate pour connaître le vainqueur. Au terme d’une belle bagarre, c’est finalement Shotgunn du Britannique Wilson Michaël qui l’a emporté.
Les Suisses au rendez-vous
Comme à chaque édition, les Suisses étaient bien représentés à Saint-Tropez. Olivier Baiwir, propriétaire du 8mJI bermudien Apache (1917), s’est réjoui de revenir sur la régate pour une 5e participation. «Le plan Anker a été restauré en partie chez Philippe Durr en Suisse, puis chez Gilbert Pasqui à Villefranche-sur-Mer. Les travaux, qui se sont achevés il y a un mois, se sont déroulés sur quatre ans, dont deux en France. Nous sommes heureux d’être là, c’est un événement magnifique pour les Métriques », a déclaré le membre de la Société Nautique de Genève, dont le bateau est basé à Founex à l’année. Apache s’est classé 7e en EMB. Grand habitué des Voiles, Oiseau de Feu (1937) s’est quant à lui classé 12e en EMA. «Les Voiles sont un événement mythique pour Oiseau de Feu. Nous y participons chaque année. C’est la 12e édition avec notre équipage à bord. Je ne pense pas que le bateau ait raté une édition depuis leur création», souligne son copropriétaire Guillaume Floquet, qui précise que sept des dix membres d’équipage du plan Nicholson, classé monument historique depuis 1992, sont suisses. De son côté, Silhouette de Daniel Heine a terminé 12e en EEA.
Dans la catégorie Modernes, Musica de Kicker Schafter s’est classé 13e en IRB, Ottocinque XL
10e en IRC, Nitochka IV 5e en IRE. « Il y a toujours une bonne ambiance aux Voiles. On navigue avec le même équipage depuis une dizaine d’années avec beaucoup de plaisir, et pas mal de succès. Les conditions ont été parfaites et l’organisation irréprochable. Outre la régate, les Voiles nous permettent de passer des vacances en famille et entre amis », commente David Estoppey, propriétaire du voilier, qui réside sur le lac de Bienne mais qui est membre de la SNST. Nostromino II a quant à lui terminé 23e en IRC pour sa première participation. «Sir Andrew Cook, membre du Yacht Club de Gstaad, a vendu le numéro 1 l’an dernier à des Américains du New York Yacht Club mais après les deux dernières courses, il a décidé de commander un nouveau Wally Nano. Ce dernier bénéficie d’un rating différent», explique le Suisse Bertrand Geiser, à la tactique et aux réglages sur le bateau barré par le champion olympique danois Jesper Bank.
Chez les Maxis, deux bateaux battaient pavillon suisse: Saïda, 6e en MAD, et Simeron, 10e en MAB.
Oriole impérial sur le Gstaad Yacht Centenary Trophy
Déjà vainqueur en 2015, le plan Herreshoff Oriole a remporté d’une main de maître la 13e édition du Gstaad Yacht Centenary Trophy devant le 10 MJI aurique Marga (1910) et le P Class Olympian (1913) au terme d’un parcours de 9 milles qui s’est disputé dans un flux d’une dizaine de nœuds sur le format de la «pursuit race».
Marga vainqueur du Trophée Rolex
Cette année, le Trophée Rolex était ouvert aux Époque Aurique. Suite à la disqualification d’Oriole après sa collision avec Lulu le mardi, la victoire s’est jouée entre Olympian et Marga. Ce dernier, barré par le quintuple médaillé olympique brésilien Torben Graël, l’a emporté.