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Le Nautic au carrefour de l’environnement

par Quentin Mayerat

 L‘environnement : telle était la thématique de ce jeudi, au Nautic de Paris. Eco-navigation, eco-conception, eco-construstion : tous les sujets ont été exposés, expliqués mais aussi débattus en présence de nombreuses personnalités.

 Ce qu’il ne fallait pas manquer aujourd’hui :
 
Des outils d’analyse du Cycle de Vie
 
Ce matin, la Communauté d’Agglomération de La Rochelle avec le CRAIN (Centre de Recherche pour l’Architecture et l’Industrie Nautique) a présenté des outils d’analyse du cycle de vie, un principe au cœur de la démarche d’éco-conception. Il consiste à prendre en compte toutes les étapes d’un cycle de vie – depuis l’extraction des matières premières, en passant par la fabrication, l’utilisation, le transport et jusqu’à l’élimination – et tous les impacts environnementaux (approche multicritères), mais aussi et surtout à éviter les déplacements d’une étape vers l’autre ou d’un écosystème à l’autre.
 
Les océans, dernière frontière à protéger
 
En début d’après-midi, sur la Scène Nautic, les Mardis de l’environnement ont proposé une rencontre autour du thème  » Les océans, nouveau monde à explorer ou dernière frontière à protéger ». De fait, les ressources immenses annoncées dans les fonds marins attirent toutes les convoitises et dans la même temps, les océans subissent les effets du réchauffement climatique. Quantité d’espèces risquent de disparaître à la suite des pressions humaines. Roger Cans et ses invités ont débattu autour d’une question essentielle : comment les exigences de l’économie et celles de la conservation peuvent-elles se concilier ?
 
L’éconavigation, une démarche responsable
 
A 16 heures, Catherine Chabaud et Hervé La Prairie ont présenté les projets et le fonctionnement d’EcoNav. Ils ont ainsi rappellé que l’éconavigation se définit comme le terme générique regroupant l’ensemble des options écologiques pour la construction, l’utilisation, l’accueil et la fin de vie des bateaux de pêche, de plaisance, de transport et de service. Ils ont également souligné que l’éconavigation est une démarche responsable qui concerne l’ensemble des usagers et acteurs économiques de la mer et qu’elle milite pour que le respect de l’environnement soit au centre des décisions. Celles-ci sont prises dans les différents secteurs maritimes et incitent usagers et professionnels à promouvoir et à développer des solutions plus propres pour l’avenir.
 
20 000 bateaux par an sont en fin de vie
 
Dans la foulée, Christophe Baley, projet NavEcoMat, Hakim Rahmoun, projet Eco Troll et Tanguy Le Bihan, TLB Architecture navale ont expliqué comment les nouveaux matériaux composites à base végétale sont peut-être l’une des grandes solutions d’avenir. L’usage de tels matériaux est une alternative aux produits composites très difficilement recyclables. Ils ont également souligné qu’il y avait aujourd’hui 800 000 bateaux immatriculés en France et que seulement 450 000 sont utilisés régulièrement.
 
La mer, un univers à préserver
 
Hervelyne Guilloux, Territoires en mer, Nicolas Aellion, Surfrider Foundation Europe et Julian Stona, De Navigo, ont ensuite rappelé à tous les pratiques et les comportements à adopter à terre et en mer. Et pour cause, à une époque où nos activités excercent un stress croissant sur les ecosystèmes, une attitude consciente n’est plus un choix idéologique mais une nécessité incontournable. En mer, il faut adopter la règle des trois « R » : réduire les emballages, recycler les produits, réutiliser ce qui peut l’être. Rappellons que la France compte près de 9 millions de pratiquants occasionnels ou d’aficionados de loisirs nautiques. Ils fréquentent le littoral et ses 470 ports de plaisance et sont donc en contact direct avec un milieu naturel particulièrement sensible qu’il est vital de préserver.

Focus sur: le Prix du Bateau Bleu

Dans les allées du Nautic, l’environnement est aussi au centre des innovations des exposants, car il reste d’abord le théâtre de toutes les passions maritimes. Au-delà des nouveaux systèmes de propulsion hybrides et électriques, qui ont fait l’actualité cette année, l’éco-conception est omniprésente. Les nouvelles technologies de rotomoulage du polyéthylène le rendent totalement recyclable, les ponts et cockpits en teck font place à l’iroko certifié FCS, les réservoirs à eaux noires se multiplient ou encore les peintures et produits d’entretien améliorent leur biodégradabilité. Pour encourager ces initiatives, la Fédération des Industries Nautiques a créé le Prix du Bateau Bleu, qui a été remis cette année au chantier Allures pour son système de gestion des déchets. Ceux qui naviguent savent que les sacs poubelles demandent de la place, ne sentent pas toujours la rose et sont parfois déposés n’importe où… Le chantier de Cherbourg a mis en place une stratégie globale de gestion en plusieurs étapes : tout d’abord en réduisant les déchets avec un broyeur et un compacteur, puis en les triant suivant qu’ils soient organiques ou non, pour enfin les stocker dans des zones invisibles ou les éliminer. Mine de rien, un sacré progrès pour l’environnement et l’agrément de tous !

A ne pas manquer demain, vendredi 11 décembre :
 
A 12h00, sur Cuisine à Bord, le jeune chef basque Sebastien Zozaya, qui a fait ses classes avec Alain Ducasse, fera swinguer les cocottes avec Marion Raïsi, la marseillaise championne de France funboard 2008 et vice-championne du Monde de vitesse 2009. Ils seront accompagnés par Sébastien Rogues, 5ème de la Transat 6.50.

 

 

 

 

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