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Tremblement de terre, vent de solidarité en mer

par Quentin Mayerat
– La flotte sous le choc du drame sismique qui touche la Nouvelle-Zélande
– De nombreux messages de solidarité sont adressés par les skippers
– Neutrogena et Mirabaud se hissent en 4è et 5è position après le passage du détroit de Cook
– Groupe Bel et Estrella Damm quitteront Wellington ce soir à une minute d’intervalle

 

Mardi noir sur la flotte de la Barcelona World Race sous le choc du violent séisme, qui a fait 65 victimes et provoqué de nombreux dégâts à Christchurch sur la côte orientale de l’île du Sud. Lors de la visioconférence du jour, de nombreux marins ont exprimé des messages de solidarité et tout leur soutien à l’égard des Néo-Zélandais. L’organisation de la course se joint à eux dans ce contexte difficile et douloureux pour de nombreux acteurs de cette régate planétaire dont le parcours passe actuellement par les eaux du pays au long nuage blanc. Difficile en effet d’ignorer les liens d’amitié qui unissent l’ensemble de la flotte aux Néo-Zélandais. Sur l’eau, la journée reste marquée par les courses dans la course qui gagnent un peu plus d’intensité à mesure que la flotte poursuit sa progression au dédale des pièges et embûches jalonnant les latitudes australes…

Pas de deux en tête

En tête, c’est toujours un duel au sommet que livrent la paire Dick-Peyron à bord de Virbac-Paprec 3 et le duo – en forme olympique ! – de MAPFRE. A bord de l’ancien Foncia, Iker Martinez et Xabi Fernandez ne cèdent décidément rien. Les deux complices ont su profiter à plein d’un effet d’accordéon pour franchement réduire leur retard. Ils pointent désormais à 58 milles du tableau arrière des solides leaders. Une goutte d’eau à l’échelle des deux océans qu’il reste à parcourir d’ici Barcelone ! Depuis leur passage au large de Wellington, les deux complices ont su tirer le meilleur d’un supplément de pression généré en bordure du système anticyclonique qui les accompagne dans leur remontée vers la deuxième porte de sécurité du Pacifique Sud. De quoi gagner un peu de terrain avant que la situation ne se stabilise pour poursuivre dans des vents d’ouest-sud-ouest mollissant : non pas au pas de charge, mais bien au pas… de deux !

Trois bateaux en 300 milles

Dans leurs tableaux, la bataille n’en est pas moins belle entre les trois bateaux qui ont rejoint depuis hier les eaux du grand désert liquide en direction du cap Horn. Les nouveaux locataires de la 3è place d’honneur depuis le passage du détroit de Cook tirent également profit des conditions favorables pour maintenir une jolie vitesse de progression dans leur descente vers la première porte de sécurité. Pachi Rivero et Tonio Piris ont pu s’assurer un petit matelas de sécurité de 200 milles face à leurs poursuivants immédiats, Neutrogena et Mirabaud. Il n’empêche que ceux-là se tiennent en 300 milles. Une belle preuve par trois que tous les coups tactiques sont donc plus que jamais permis pour sortir son sillage du jeu dans ces quartiers très fréquentés du Pacifique Sud !

Match-race pour la paire de Wellington

Les choses se compliquent en revanche pour les équipages de Groupe Bel et d’Estrella Damm. Toujours en escale à Wellington, mais toujours aussi inséparables, ces deux équipages reprendront en effet les chemins de la compétition ensemble ou presque, avec une seule petite minute de décalage. Autant dire qu’à 20h13 et 20h14 ce mardi soir, les paires De Pavant-Audigane et Ribes-Pella prendront ce deuxième départ en mode match-racing. Ils se verront ensuite confronter à une décision stratégique de haute importance pour tracer au mieux leurs routes dans les eaux troubles qui baignent la sortie du détroit de Cook. La faute à un talweg et aux systèmes associés qui favorisent une panne de vent le long des côtes orientales de l’île du Sud. Plonger ou faire du large ? Ce sera-là toute la question sachant que beaucoup d’incertitudes l’emportent toujours quand il s’agit dans un contexte aussi perturbé d’attraper le vent de la réussite dans ses voiles ! Seule certitude, ces deux tandems reprendront la course avec des bateaux au potentiel retrouvé pour gagner le moindre mille. De quoi former, à deux, de redoutables adversaires pour leurs prédécesseurs !

WAW… Leeuwin !

De l’autre côté du détroit, le doute persiste toujours quant aux intentions de l’équipage d’Hugo Boss qui se plaît à cultiver le mystère. Wouter Verbraak et Andy Meiklejohn vont-ils faire escale à Wellington pour réparer le rail de grand voile arraché en tête de mât, permettant ainsi aux filles de Gaes Centros Auditivos de leur voler la politesse dans le classement ? Motus et bouche cousue. Réponse donc dans les prochaines heures au large de Wellington. En queue de flotte, soulignons par ailleurs la performance des Juan Merediz et Fran Palacio. A bord de Central Lechera Asturiana, ils décrochent la palme de la meilleure progression du jour : au compteur, 418 milles parcourus sur les dernières 24 heures. Enfin, saluons aussi Jaume Mumbru et Cali Sanmarti. A bord de We Are Water, ils ont enfin laissé ce mardi après-midi le cap Leeuwin dans leur tableau arrière…

Classement du 22 février à 15 heures (TU+1) :

1 VIRBAC-PAPREC à 1451 milles de l’arrivée

2 MAPFRE à 58 milles du leader

3 RENAULT ZE à 723 milles

4 NEUTROGENA à 918 milles

5 MIRABAUD à 1014milles

6 GROUPE BEL à 1083 milles

7 ESTELLA DAMM à 1083 milles

8 HUGO BOSS à 12229 milles

9 GAES CENTROS AUDITIVOS à 1348 milles

10 FORUM MARITIM CATALA à 2894 milles

11 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 3187 milles

12 WE ARE WATER à 3700 milles

ABD FONCIA

ABD PRESIDENT

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