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Jour 23 – Premier bilan analytiqueDay 23 – Initial analysis

par Quentin Mayerat

 

Alors que Groupama 4 était à moins de 450 milles de l’arrivée ce dimanche en milieu d’après-midi, Franck Cammas et ses hommes naviguaient dans un flux modéré de secteur Nord-Ouest, mais devaient encore traverser l’anticyclone de Sainte-Hélène. Leur arrivée à Cape Town est prévue pour mardi.

 

Au regard du classement de cette première étape de la Volvo Ocean Race, le bilan peut être analysé de deux façons : d’un point de vue comptable, Groupama 4 devrait terminer sur la troisième marche du podium à l’issue des deux premières manches, à seulement neuf points du leader, Telefonica, et sept points du deuxième, Camper. Avec seize points d’avance sur le quatrième, Abu Dhabi, dix-sept points sur le cinquième Puma, et dix-neuf points sur le sixième Sanya. D’un point de vue temps-distance, l’écart entre les trois premiers à Cape Town est particulièrement élevé puisque les néo-Zélandais sont arrivés en Afrique du Sud avec 16h 34′ 57 » de retard sur les Espagnols qui ont parcouru les 6 500 milles de cette première étape océanique en 21j 05h 14′ 25 », soit à la moyenne orthodromique de 12,75 nœuds.

Une brise plutôt modérée

Dans l’ensemble, la brise est restée modérée à l’exception de la Méditerranée avec plus de trente nœuds et des rafales à quarante nœuds, et de l’arrivée sur l’Afrique du Sud où le vent a dépassé les trente nœuds. Mais entre le détroit de Gibraltar et les abords de l’Afrique du Sud, le vent moyen tournait autour de 14 nœuds avec une journée et demie entre 20 et 25 nœuds lors du contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène, sur les Quarantièmes Rugissants. D’autre part, les conditions météorologiques ont pratiquement toujours favorisé les leaders, dès le passage de l’archipel du Cap-Vert : Pot-au-Noir plus difficile pour Camper et surtout pour Groupama 4, alizés prenant du souffle pour les plus Sud, Quarantièmes plus musclés pour les premiers, dernières centaines de milles plus ventées pour le leader.

Pour preuve, l’écart grandissant de Camper sur Telefonica puisque ces deux derniers jours, il a quasiment doublé pour atteindre 210 milles à l’arrivée des Espagnols. La configuration était encore plus pénalisante pour Groupama 4 qui a lui aussi vu son déficit plus que doubler puisqu’il atteignait 830 milles contre 350 milles deux jours plus tôt ! De fait, les conditions de navigation n’ont pas du tout été les mêmes depuis le Cap-Vert au détriment des poursuivants et les écarts temps-distance à Cape Town ne sont donc absolument pas symptomatiques d’un écart de potentiel. Cette première étape démontre surtout que la fiabilité du matériel est un paramètre capital, puisque les trois premiers en Afrique du Sud finiraient dans un parfait état, quand les trois autres ont été sévèrement sanctionnés en arrivant par cargo avec un travail de remise en configuration course assez important. Au point qu’ils ne repartiront pas pour la deuxième étape en situation totalement sereine.

Dernier jour

Pour Franck Cammas et son équipage, la déception est certes perceptible d’être encore en mer quand les deux premiers fêtent leur arrivée : « Il y en a d’autres qui doivent être en train de la passer, la ligne, et en ce moment même. Bravo à eux ! Ils ont gagné une étape de la Volvo, et un samedi soir au sec, en bonne compagnie ! Pour nous, forcement, la régate devient moins intéressante… Heureusement, on a retouché du vent, qu’on devrait garder pendant 24h, avant une ultime dorsale à traverser. Neptune ne nous aura pas épargné, sur ce coup là… » écrivait Yann Riou samedi après-midi.

Les 450 derniers milles à parcourir ne s’annoncent en effet, pas très ventés pour le voilier français qui va devoir traverser les hautes pressions avant d’espérer toucher une brise de secteur Sud-Est sur la fin… L’équipage de Groupama 4 aura tout de même eu la satisfaction d’avoir tenté une option dès les premiers jours, même si elle n’a pas abouti, d’avoir exploité au maximum le potentiel du plan Juan Kouyoumdjian sans entamer son intégrité, d’avoir pris la mesure de la machine et d’avoir assumé ses choix stratégiques collectivement. Avec une température en hausse, une brise très modérée et une mer plus calme, cette dernière journée de lundi en mer devrait apporter un peu de baume au cœur des onze équipiers de Groupama 4…

 

Position des concurrents de la Volvo Ocean Race sur la première étape Alicante – Cape Town à 1600 UTC (17h00 heure française) le 27/11/2011

1. Telefonica – arrivé

2. Camper – arrivé

3. Groupama 4 – à 448 milles de Cape Town

Puma – abandon

Abu Dhabi – abandon

Team Sanya – abandon 

Whilst Groupama 4 was less than 450 miles from the finish mid-afternoon this Sunday, Franck Cammas and his men were sailing in a moderate north-westerly breeze, but have yet to traverse the Saint Helena High one last time. Their arrival in Cape Town is scheduled for Tuesday.

 

Looking at the standing for this first leg of the Volvo Ocean Race, the results can be analysed in two ways. In terms of points, Groupama 4 is set to finish on the third step of the podium after the first two races, just nine points shy of the leader, Telefonica, and seven points astern of the second placed Camper. She is also likely to boast a sixteen point lead over fourth placed Abu Dhabi, seventeen points ahead of fifth placed Puma, and nineteen points in front of sixth placed Sanya. In terms of time-distance however, the separation between the top three in Cape Town is particularly high as the New Zealanders made it into South Africa with a 16hr 34′ 57 » deficit in relation to the Spanish, who covered the 6,500 mile first leg in 21d 05h 14′ 25 », at an average speed along the great circle route of 12.75 knots.

A fairly moderate breeze

All in all, the breeze has remained moderate, with the exception of the Mediterranean where there was over thirty knots, gusting to forty knots, and the finish in South Africa where the wind exceeded thirty knots again. However, between the Strait of Gibraltar and the area surrounding South Africa, the average wind was around 14 knots, with a day and a half of between 20 and 25 knots during the rounding of the Saint Helena High in the Roaring Forties. Moreover, the weather conditions have virtually always favoured the leaders since the fleet passed the Cape Verde archipelago. Indeed it proved to be a difficult Doldrums for Camper and above all for Groupama 4, with the tradewinds gaining power for those further South, the Forties being more boisterous for the frontrunners, and the final few hundred miles, which were windier for the leader.

Evidence of this comes with the growing separation between Camper and Telefonica, which saw the Spanish team almost double their lead to finish 210 miles in front. This configuration was even more penalising for Groupama 4, which has also seen her deficit more than double to reach 830 miles, compared with just 350 miles two days earlier! Basically, the sailing conditions haven’t been anywhere like the same since Cape Verde, to the detriment of the pursuers, and the time-distance deficits in Cape Town are certainly not symptomatic of a difference in potential between the boats. Above all, this first leg demonstrates that the reliability of gear is a key factor since the first three into South Africa have or are set to have completed the race in tip-top condition, while the other three have been severely penalised by having to make landfall in South Africa in a cargo ship and the considerable reconfiguration work involved in that. As such, the latter trio are unlikely to be able to set off on the second leg with complete confidence.

Final day

For Franck Cammas and his crew, there is certainly a sense of disappointment in still being at sea whilst the first two celebrate their arrival: “There are others who must be in the process of crossing that line at this very moment. Congratulations to them! They’ve won a leg of the Volvo and a Saturday evening in the dry in good company! For us, the race has obviously become less interesting… Fortunately we’ve latched onto some more wind, which we should manage to keep hold of for 24 hours, before we have to traverse one last ridge of high pressure. Neptune hasn’t really spared us as far as that’s concerned…” wrote Yann Riou on Saturday afternoon.

In fact the last 450 miles to go aren’t forecast to be very windy for the French boat, which will have to traverse the high pressure before she can stand a chance of hooking onto a south-easterly breeze at the finish… The crew of Groupama 4 will have nevertheless been satisfied with attempting something different from the start of the race, even though it didn’t quite pan out in the way they’d have liked. They’ll also be pleased that they’ve managed to get the most out of their Juan Kouyoumdjian design, without damaging her integrity, and have got the measure of the machine and collectively stuck to their strategic choices. With a temperature on the up, a very moderate breeze and a calmer sea, the final Monday at sea should give the eleven crew on Groupama 4 some degree of comfort…

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