Photos : ©Jürg von Allmen
Le Regattaclub Bodensee remporte la Swiss Sailing League Cup pour la deuxième année consécutive. La victoire s’est jouée dans l’ultime course disputée sur le lac de Thoune au large d’Oberhofen. Après seulement trois ans d’existence, la ligue a atteint un tel niveau que les amateurs peinent à suivre.
Avant la finale, le suspense était à son comble. Après quatre étapes, le trio de tête de la Swiss Sailing Super League 2017 se tenait dans un mouchoir de poche avec seulement deux points d’écart. Le Regattaclub Bodensee (RCB) affichait un point d’avance sur le Regattaclub Oberhofen (RCO). La Société Nautique de Genève (SNG) pointait à la troisième place, après avoir brillamment remporté la 4e étape et réalisé une magnifique 3e place dans la finale de la Sailing Champions League à Porto Cervo.
C’est donc en excellente forme que les Genevois se sont rendus à Oberhofen au bord du lac de Thoune où se disputait début octobre la finale de la ligue. Avec deux victoires et une place d’honneur réalisées le premier jour, ces derniers occupaient solidement la tête du classement intermédiaire. La victoire de la finale et de la coupe ne semblait plus qu’une formalité. Pourtant, samedi après-midi, rien n’allait plus pour la SNG qui a accumulé les erreurs. Dans la 12e manche, elle s’est trompée de bouée et a été disqualifiée.
Duel décisif entre le RCB et la SNG

Rolle, Zoug et le ZSC relégués
C’est le Thunersee Yachtclub (TYC) qui s’est assuré la victoire dans la 5e et ultime étape de la saison. Afin d’éviter la relégation, l’équipage avait misé sur Chris Rast, le champion du monde sur Melges 24 sachant qu’avec une victoire dans la dernière manche, il pouvait encore passer devant le SV Kreuzlingen et se maintenir dans la première ligue. Mission accomplie, tout comme pour le Zürcher Yachtclub qui a également évité la relégation. À l’image du TYC, les Zurichois avaient cherché du renfort en la personne de Marcel Walser, lui aussi match racer émérite. D’autres clubs ont dû payer la note face à ces équipages renforcés : la Société Nautique Rolloise qui en 2016 s’était qualifiée pour la Champions League ainsi que le Yachtclub Zug, malgré deux victoires de manche, ont été relégués dans la division inférieure. Le Zürcher Segel Club les accompagnera dans la Challenge League.
Vers une professionnalisation ?
Bien évidemment, le renforcement des équipages par de grandes pointures de la voile fait jaser. La Super League sera-t-elle bientôt une arène réservée à des équipages de pointe constitués de membres de l’élite nautique suisse ? Que fait-on de l’esprit associatif ? Le meilleur exemple pour montrer les conséquences de cette évolution est le sort de la Segler Vereinigung Kreuzlingen qui a échoué au pied du podium. Quand Tom Rüegge participait aux étapes, l’équipage s’était classé une fois 1er et deux fois 2e. Sans lui, il a dû se contenter d’une 11e et d’une dernière place. « Nous sommes partis du principe qu’il s’agit d’un championnat entre clubs et non pas entre des équipages individuels, ce qui nous a poussés à envoyer un équipage mixte », a précisé Tom Rüegge avant d’ajouter : « Maintenant que nous avons vu ce que cela signifie, nous pourrions bien changer de concept pour l’année prochaine. » Miser uniquement sur un équipage de haut niveau semble toutefois aussi risqué. Tout porte à croire que Julian Flessati du RCB a trouvé la bonne solution : « Comme l’année dernière, notre noyau dur comprenait huit navigateurs performants dans n’importe quelle configuration. C’est ainsi que nous avons pu gagner l’étape de Kreuzlingen, bien que l’un de nos navigateurs s’est blessé le vendredi matin à l’entraînement et a dû être remplacé. Il est important d’être bien soudé. Nous y travaillons en organisant des événements de team building. »
Ce qui est sûr, c’est que le niveau a augmenté étape après étape. Julian Flessati explique cette évolution par le fait que les équipages sont toujours plus nombreux à naviguer sur J/70, même en dehors de la ligue. « Du coup, le maniement du bateau s’améliore et il n’est presque plus possible de se créer un avantage dans ce domaine. L’accent se déplace de plus en plus vers la tactique, le positionnement et la stratégie. Nous sommes impatients de voir de quoi 2018 sera fait ! », conclut le régatier de Saint-Gall.
