Analyser la forme de mes voiles, optimiser mes réglages.
Le réglage des voiles, une affaire d’équilibre ! Que l’on parle d’équilibre latéral ou longitudinal, l’important est de savoir gérer la puissance de ses voiles en fonction de l’assiette du bateau et de ses sensations à la barre. En 2018, Skippers donne la parole à des maîtres-voiliers pour vous accompagner dans vos pratiques. Cette foisci, place aux conseils de Jean-Luc Lévêque, fondateur d’Europ’sails.
Il n’est pas possible de faire un tableau des réglages types applicables à tous les voiliers. Nous ferons ici un rappel des bonnes attitudes à avoir pour être performant. Retenons au préalable deux paramètres à prendre en compte dans le réglage des voiles :
- L’équipage : son poids, sa position et sa réactivité.
- L’état de la mer : les vagues au près demandent plus de puissance qu’une mer plate.
Les différents éléments de réglage
Avant de poursuivre, nous allons faire un petit rappel des différents éléments que nous avons à disposition et leurs effets :
Les bases du réglage
On peut comprendre aisément que l’on n’agira pas de la même manière selon le voilier sur lequel on navigue. Par exemple : sur un Psaros 33, on commence à diminuer la puissance des voiles à 4 noeuds de vent alors que sur un Surprise, on le fait vers 10 noeuds. Ce qu’il faut, c’est trouver le bon équilibre.
L’équilibre latéral
Il est géré par le réglage des voiles et la position de l’équipage. Lorsque le bateau est trop plat, on doit mettre toute la puissance disponible dans la voilure et répartir l’équipage de chaque bord afin d’obtenir l’angle de gite idéal. Lorsque le bateau est trop gité et que les équipiers sont au rappel maximum, il faut libérer de la puissance pour avoir le bateau le plus plat possible. L’équilibre longitudinal Un bateau est agréable lorsque nous avons un peu de pression dans la barre en naviguant au près. Cela signifie que l’équilibre longitudinal est donc bon. Mais lorsque le bateau est neutre, mou (tendance à abattre), ou ardent (tendance à lofer), il faut ajuster la puissance des voiles tout en en contrôlant la gite. Lorsque le bateau est neutre ou mou, il faut réduire la puissance sur l’avant et l’augmenter sur l’arrière, dans le cas où il est ardent, c’est l’inverse. Il faut commencer par faire un premier réglage adapté aux conditions, puis affiner le réglage en commençant par la voile d’avant et ensuite par la grand-voile.
Le marquage et la sauvegarde des données
Maintenant que nous savons optimiser les réglages de notre bateau, il est important de les mémoriser pour toutes les conditions de vent possibles. Pour cela, il est nécessaire de graduer tous les éléments sur lesquels nous allons intervenir et ensuite les noter et établir un tableau par tranche de vent qui nous servira de « Tuning Guide ». Un exemple de Tuning Guide
Notre sport, ou plutôt notre discipline, est passionnant. Nous devons, avant de mettre en place la meilleure stratégie, maîtriser la machine. L’optimisation de nos réglages est la corrélation de l’ensemble des ajustements possibles : lorsque l’on modifie un des paramètres les autres doivent être adaptés en conséquence. Et chaque équipier aura à agir au moment opportun comme un musicien dans un orchestre, afin que la marche du voilier soit la plus fluide possible.