Photos : ©Tobias Störkle
Werner Deuring sur Conquistador remporte le championnat du monde de 8 m JI. Malgré deux victoires de manches obtenues le dernier jour, Yquem II de Jean Fabre (SNG) ne parvient pas à lui arracher le titre. Avec un seul point d’écart, Jean Fabre doit se contenter de la deuxième place.

La région lémanique était représentée par quatre bateaux : Yquem II chez les Modernes, Carron II et Catina VI dans la catégorie Neptune et Taifun avec son gréement aurique dans la catégorie « First Rule ». Malgré un départ groupé, les 8 m JI ont été classés dans différentes catégories d’âge vu que la jauge métrique créée en 1907 a subi des modifications en 1919 et 1933. Elle reste inchangée depuis
Un lac aux multiples facettes

C’est donc avec un certain soulagement que les organisateurs et les équipages attaquent l’avant-dernier jour. Mais une fois de plus, la météo fait des siennes. Alors que les bateaux quittent le port, une forte pluie s’abat sur le lac. Entre les averses et un vent d’ouest de trois à quatre Beaufort, les manches se révèlent particulièrement exigeantes et longues. Au dernier jour, le soleil refait son apparition, mais les navigateurs doivent s’armer de patience. Après une longue attente sur l’eau, le comité profite d’un vent d’ouest de force 2 pour libérer les équipages et lancer la première manche de la journée. Il est 13 h 40. En remportant cette huitième course, Jean Fabre parvient à réduire l’écart avec le leader Werner Deuring et crée un suspense peu avant la fin du championnat. Cinq minutes avant l’ultime possibilité de départ, le comité de course lance une dernière course. Avec neuf manches au total, il ne manque pas beaucoup pour atteindre l’objectif fixé des dix manches. Un exploit en plein été ! « On ne pouvait pas s’attendre à plus », souligne Rudi Magg.
Les 8 m JI du Léman

Le vent était le seul vrai problème lors du championnat du monde de 8 m JI sur le lac de Constance. « Il est très changeant en force et en direction. Le lac de Constance ne connaît pas de vents dominants auxquels on peut se fier comme c’est le cas sur le Léman, surtout en juillet. C’est très compliqué », admet Fabre. Mais l’organisation, « très professionnelle », selon lui, « facilite grandement la vie des navigateurs. »
Pour Carron II, barré par Angelo Mazzarella, le championnat du monde a failli prendre fin juste avant la quatrième course. Pendant la phase de départ, l’équipage n’avait pas vu Conquistador qui approchait à vive allure et qui avait la priorité et a provoqué une collision. Résultat : un grand trou dans la coque et sur le pont, le bordé transpercé. L’équipage avait les larmes aux yeux lorsque le bateau a été remorqué dans le port. Finalement, un constructeur de bateaux a réussi à réparer provisoirement les dégâts et trois heures plus tard, le bateau avarié était de nouveau prêt à naviguer. L’histoire s’est soldée par une septième place au classement général et la victoire dans la catégorie « Neptune ». Taifun avec Serge Patry (SNG) termine deuxième chez les « First Rule » et 17e au classement général.
Pour ne rien changer à ses habitudes, en 2019, le championnat du monde devrait à nouveau comporter une touche monarchique. Aussi sera- t-il organisé en Grande-Bretagne par le très prestigieux Royal Yacht Squadron. Rendez-vous à Cowes du 20 au 27 juillet.