Photos : ©Saling Energe / World Sailing
Les derniers championnats du monde disputés début août à Aarhus, au Danemark, ont permis à la Suisse de qualifier deux bateaux pour Tokyo. Un résultat prometteur à deux ans des JO.

Disputés tous les quatre ans, en alternance avec les JO, les championnats du monde des séries olympiques sont considérés, à juste titre, comme une des épreuves les plus difficiles du calendrier. Contrairement aux Jeux, plusieurs athlètes ou équipages d’une même nation peuvent être présents dans chaque série, ce qui rehausse considérablement le niveau de certaines classes. Quelques pays comptent d’ailleurs plusieurs régatiers dans le top 10, à l’image des Néerlandais ou des Italiens en RS:X, des Australiens, Italiens et Britanniques en Nacra 17, ou encore des Britanniques et Australiens en Laser.
Étape vers le rêve olympique Si le titre mondial est évidemment convoité par les meilleurs, ces championnats représentent pour tous les autres l’énorme enjeu de la qualification olympique. L’épreuve est pour les prétendants la première occasion de qualifier un bateau pour la grand-messe de Tokyo en 2020. Environ la moitié des places sont attribuées selon certains quotas aux meilleures nations. Chaque athlète ou équipage qui a qualifié son support à cette occasion devra encore remplir les critères de son pays pour aller à Tokyo. Mais ceux qui ont déjà obtenu leur sésame peuvent aborder les deux prochaines années avec une belle sérénité et se concentrer sur la performance.
Progression prometteuse en 49er

Tom Saunt, coach de l’équipage, commente : « L’enjeu à ce niveau ce n’est plus la tactique ou la vitesse, mais bien la capacité de chacun à apprendre sur lui-même, de donner le meilleur chaque jour. » Sur ce point, Lucien Cujean déclare avoir appris la patience et la consistance alors que Sébastien Schneiter confesse son besoin de confiance en lui pour réaliser des résultats : « Cette exigence implique énormément d’entraînement », déclare ce dernier. Au niveau du résultat final, les deux régatiers n’ont pas caché leur satisfaction d’avoir atteint leur objectif. « Notre but était de qualifier le bateau, et nous avons réussi », se réjouit Lucien Cujean. Sébastien Schneiter a pour sa part relevé : « C’est bien de mettre cette épreuve derrière nous. Nous allons pouvoir nous concentrer sur la préparation des JO. Pour Rio, nous étions le dernier bateau qualifié. Cette fois, nous sommes le premier. Ça montre que nous avons bien évolué. Notre objectif est maintenant de rentrer plus régulièrement dans le haut du classement. »
Maud Jayet soulagée
Sacrée meilleur espoir romand en 2016, Maud Jayet a réalisé l’autre excellent résultat de ces mondiaux. Après avoir échoué à décocher son ticket pour Rio, la Lausannoise a réalisé un magnifique résultat en terminant neuvième en Laser Radial. La série comptait 119 concurrents. « C’est un énorme soulagement, a-t-elle déclaré. J’étais tellement déçue de rater Rio il y a deux ans que j’appréhendais ces championnats depuis six mois. Au final, j’ai réussi à naviguer sans penser aux enjeux, sans pression. Je suis restée calme durant toute l’épreuve. J’ai réussi à faire de bons départs, et à rester devant. »
Du bon, et du moins bon

Kilian Wagen et Grégoire Siegwart, le duo du 470 masculin, ont encore signé un résultat qui mérite d’être relevé. En terminant 20e, les deux athlètes démontrent qu’ils font désormais partie des papables pour Tokyo 2020. L’équipage s’est même payé le luxe de remporter une course en Gold Fleet, ce qui constitue toujours une belle satisfaction et démontre un bon potentiel.
Les résultats obtenus par les Suisses lors de ces mondiaux sont donc excellents pour une partie des sportifs présents, et satisfaisants pour les autres. En 2014 à Santander (ESP), seuls Nathalie Brugger et Mathias Bühler avaient qualifié le Nacra 17 avec une sixième place. Le bilan de l’édition 2018 est en ce sens meilleur.
Il convient maintenant d’observer les classements de la World Cup d’Enoshima, qui se dispute en septembre sur le plan d’eau des Jeux, pour se risquer à un pronostic un peu plus construit.

- RS:X : Mateo Sanz Lanz 20/85
- 49er : Sébastien Schneiter/Lucien Cujean 10/86
- Laser Radial : Maud Jayet 9/119, Andrea Nordquist 94/119
- Laser Standard : Eliot Merceron 42/165, Nicolas Rolaz 136/165
- 470W : Linda Fahrni/Maja Siegenthaler 17/47
- 470M : Kilian Wagen/ Grégoire Siegwart 20/64, Yves Mermod/Cyril Schüpbach 43/64, David Biedermann/Jann Schüpbach 53/64
- Finn : Nils Theuninck 86/90