Avec deux victoires en IRC 0, une lors des régates in-shore et la seconde dans la course au large St-Tropez – Giraglia – Gênes, le 15mJI Mariska barré par le Brestois Sébastein Audigane remplit pleinement son contrat. Face à des maxis au top technologique, tout carbone, comme magic Carpet 3, Jethou, ou SFS II, le racer de 1908 a réalisé une démonstration saluée par la presse internationale.
Lors des trois régates in-shore courues aux abords de la baie de Saint-Tropez, Mariska, plan William Fife III de 1908, a commis un premier « hold-up » en remportant la première course. La deuxième lui fut moins favorable (17e) et la troisième, courue dans un régime de vents très conflictuels, soit très forts, soit inexistants, a contraint le 15mJI à déclarer forfait. Relancer un cotre aurique de 40 tonnes dans la pétole n’est pas aussi facile que pour les bateaux modernes, beaucoup plus évolutifs et réactifs.
Contrairement aux bateaux modernes munis de winches et de systèmes hydrauliques, notamment, Mariska navigue « à l’ancienne, comme à ses premières régates dans le Solent : toutes les manœuvres se font « à bras », au palan, car il n’y a aucun winch à bord. Ramener les 100 m de la grande écoute, pour ne prendre qu’un exemple, est une épreuve particulièrement physique.
Participer à la course off-shore, la mythique Giraglia Rolex Cup, n’était pas un pari gagné d’avance. A bord de Mariska, tout l’équipage était acquis à l’idée d’une participation conditionnelle, pour autant que la couverture météo le permette. S’y lancer dans des conditions trop musclées aurait été insensé, pour d’évidentes raisons de sécurité. Et par un régime de vents trop faible tout autant, car la course se serait inutilement éternisée.
Jusqu’au passage de la Giraglia – le « caillou » situé au nord de la Corse – Mariska a pu profiter de vents d’est constants. Dans la 2e partie de la course, après une bascule au sud-ouest, le vent a rapidement fraichi en début de soirée, atteignant les 40 nœuds en rafales. Préparé à cette probabilité, l’équipage a rapidement affalé toutes les voiles, ne conservant que le foc pour faire route vers Gênes. Et c’est finalement à 3 h 45 le vendredi matin que Mariska a franchi la ligne d’arrivée, après 39 heures 32 minutes de course.
Christian Niels, propriétaire de Mariska : « C’était un pari un peu fou, d’engager un Racer de 1908 dans la Giraglia. Rien n’était certain d’avance, mais nous y avons tous cru. Et lorsque le sud-ouest est sorti jeudi soir, fraichissant jusqu’à 40 nœuds dans les rafales, tout l’équipage a tenu bon. Au bilan, une 1ère place lors des régates in-shore et une autre victoire dans la course off-shore en IRC 0 sont nos plus belles récompenses. J’espère que cette incursion dans l’univers des bateaux modernes donnera l’idée à d’autres classiques de venir participer à la prochaine Giraglia .»
Au final, le 15mJI Mariska remporte la Giraglia off-shore 2016 en classe IRC 0 (maxis de 18 à 30 m). Au combiné de la classe IRC 0, il prend la 11e place. Au général toutes classes en temps compensé, la 55e place. Sur les 268 bateaux inscrits, 179 ont rallié le port de Gênes (89 abandons, dont les équipages de 2 bateaux en détresse ont dû être secourus par le Crossmed.
© Carlo Borlenghi