Capables de monter à 50 noeuds, ces machines volantes monotypes construites sur la base des anciens AC50 font leur révolution autour d’un circuit : SailGP ! À la clé ? Un million de dollars US pour le vainqueur ! À bord, cinq marins casqués mués en fous d’un volant à sept boutons. Alors, ces F50 ultra connectés, truffés de caméras, de micros et de mille deux cents data points pour faire vivre l’expérience au public, sont-ils les futurs rivaux de l’America’s Cup ?

Un Cirque du Soleil sur l’eau
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Skipper de l’Australie, régional de la première étape gagnée dans sa légendaire baie de Sydney le 16 février dernier, Tom Slingsby confirme : « Certes, nos bateaux volent. Mais, pour les mener le plus vite possible à un instant « T », nous devons garder les pieds sur terre, le nez au vent et les yeux à 360° sur l’eau. Au final, c’est de la voile à l’état pur imposant des analyses ultrafines dans la seconde ».
Skipper du Japon, l’Australien Nathan Outteridge suit son compatriote : « L’idée n’est pas de battre des records de vitesse à chaque régate. Qui bat un record en finale olympique du 100 m plat ou 100 m nage libre, personne ?! Mais oui, il faut aller le plus vite à l’instant « T » tout en bataillant contre des rivaux arrivant de droite et de gauche. La priorité sur ce circuit est de ne pas se laisser griser par notre vitesse potentielle. Alors, devenons-nous des concurrents de l’America’s Cup ? Non, notre idée de base est d’amener un maximum de gens à s’intéresser à la voile en général… ».
L’un des papas du « Sail GP », le Néo-Zélandais Russell Coutts (56 ans), légende de l’America’s Cup, vise au passage de « développer la voile en Chine et au Japon… ».
Vers un équipage suisse ?

En 2020, avec une sixième étape au sud de la Chine, une septième nation sera donc au départ : « Nous pensons pouvoir accueillir une flotte de huit à dix bateaux, prévoit Julien Di Biase. Après, ça risque d’être plus compliqué en termes de sécurité. Mais, rien n’est impossible. Qui aurait cru en une telle organisation internationale, basée entre Londres et San Francisco, avec des acteurs, à bord et à terre, de 20 nationalités, se retrouvant pour monter ce chapiteau à tel ou tel coin du globe avec ces vaisseaux spatiaux nous faisant poser un pied sur Mars. Qui y aurait cru ? ».
Sydney : les Australiens, premiers de la première !
Au pied de l’Opéra, devant 20 000 spectateurs, les barreurs australiens sont restés les maîtres de leur baie : « Malgré des vents faibles, nous nous en sommes bien sortis portés par un incroyable public, lâchèrent en choeur “Le Kangourou“ Tom Slingsby et le “Nippon“ Nathan Outteridge. Nous étions aussi les deux équipes avec le plus d’heures de pratique. Quand les autres en auront, il faudra se méfier ! ».
Classement provisoire :
- 1. Australie, 48 points ;
- 2. Japon, 45 pts ;
- 3. Grande-Bretagne, 36 pts ;
- 4. Chine et France, 33 pts ;
- 6. USA, 31 pts.
Prochaines étapes :
- San Francisco, 4 et 5 mai ;
- New York, 21 et 22 juin ;
- Cowes, 10 et 11 août ;
- Marseille, 20 au 22 septembre.