En gagnant tout l’an passé, le barreur de Sails of Change 8 est devenu la référence des favoris du Bol d’Or.
Bol d’Or, Genève-Rolle-Genève et victoire de saison. L’an passé, le TF35 Sails of Change 8 a réussi la version vélique du coup du chapeau. C’est la deuxième fois que cela arrive, si l’on considère la saison 2016, disputée alors sous la dénomination Ladycat. Pas facile, dès lors, pour Yann Guichard de donner un autre objectif que « le maintien du niveau » en 2025. Le skipper
classe toutefois la victoire du Bol d’Or en tête de liste des buts à atteindre. Avec cinq victoires depuis la création de l’équipe, il sait pertinemment qu’il faut non seulement de la compétence, mais aussi « un peu de réussite » pour gagner la plus courue des grandes courses lémaniques. Fin barreur, homme de record, Yann Guichard a grandi sur l’île aux Moines, la plus grande île du golfe du Morbihan. Le skipper franco-suisse ajoute à ses compétences olympiques un solide cursus de coureur au large. Une double capacité qui, chez nous, le pousse naturellement à briller sur le Bol d’Or.
L’écurie Sails of Change, anciennement Spindrift et Ladycat, dispose de deux TF35 dans la course. Les deux unités profitent « d’une réflexion commune sur les optimisations techniques ». Mais chaque équipage a son indépendance sportive. Yann Guichard skippe le numéro 8. Le numéro 10 est barré depuis l’an passé par le jeune Duncan Späth, fils de Dona Bertarelli, la patronne de l’équipe. Pour sa première saison, ce dernier a réussi ses premiers objectifs : passer du rôle d’équipier à celui de skipper, et prendre en main la gestion de son projet. En 2025, le rookie va probablement sortir les griffes et tenter de gagner une grande course, voire d’atteindre le podium de saison. Son équipage est le seul à avoir connu un changement au sein du team, avec le départ de Xavier Revil, remplacé par Julien d’Ortoli. Pour Yann Guichard, c’est aussi « la constance et la stabilité » qui font la force de l’équipe Sails of Change dans son ensemble. Sur le 8, on ne changera donc pas les marins. Noé Delpech à la tactique, François Morvan à la grand-voile, Bruno Mourniac au réglage des voiles d’avant, Adrien Mestre sur le pont avant et Solune Robert au winch, les lieutenants de toujours à bord sur la ligne de départ du Bol d’Or. L’équipe est parfaitement rodée. Quant au capitaine, il apporte sa redoutable expérience à l’ensemble.Quatrième en Tornado aux Jeux Olympiques de Sydney (2000), Yann Guichard dispose d’une expérience complète de coureur au large. Il est aussi le skipper du plus grand trimaran de course jamais construit : 37 mètres de long, 23 mètres de large et 40 mètres de mât. C’est avec ce géant qu’il réussit le troisième temps de référence autour du monde, dans le cadre du trophée Jules Verne 2015-2016. Son épouse, Dona Bertarelli, est la cofondatrice de l’écurie. Elle était sur le bateau. Elle détient le record féminin autour du monde en 47 jours, 10 heures et 49 minutes.
(TACTIQUE), BRUNO MOURNIAC (RÉGLEUR VOILE D’AVANT), ADRIEN MESTRE (PONT AVANT),
SOLUNE ROBERT (GRINDER), YANN GUICHARD (SKIPPER, BARRE) . ©Loris von Siebenthal
Remis à l’eau ce printemps, le maxi-trimaran se consacrera cette année à la recherche de solutions pour éviter les collisions avec les OFNIS, en particulier les cétacés, à haute vitesse. De essais de nouveaux équipements seront menés, accompagnés de tests et de collecte de données dans la continuité des travaux engagés depuis plusieurs années. Si 2025 est encore dédiée à ce
projet de recherche, l’écurie Sails of Change vise dès 2026 à concilier pleinement performance sportive et engagement scientifique.
MAIS CHAQUE ÉQUIPAGE DISPOSE DE SON INDÉPENDANCE SPORTIVE. ©Loris von Siebenthal