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Beneteau Gran Turismo 45 : La simplicité au service du confort et de la performance

par Quentin Mayerat

À la faveur du lancement du GT36 version hors-bord, Beneteau s’est engagé dans la refonte complète de sa série Gran Turismo. Nouvel amiral de la gamme, le GT45 vient en remplacement de l’ex GT46, lancé en 2016. Empreint de sportivité, ce modèle marque le retour à des aménagements plus simples et moins sophistiqués que ceux de la précédente génération.

Texte : Michel Luizet
Photos : Jérôme Kelagopian

Même carène sportive, même concept de hard-top ouvert et même motorisation, le GT45 s’inscrit clairement dans le sillage des précédents Gran Turismo. Une filiation que l’on peut faire remonter au Flyer 42, renommé par la suite Gran Turismo 44 et lancé en 2010. Celui-ci fut ensuite remplacé six ans plus tard par le très italianisant GT46. Le nouveau modèle représente donc la troisième génération d’express cruiser flirtant avec les 15 mètres de long et disponible soit en sterndrive, soit en IPS Volvo. Cette mise en perspective est nécessaire pour constater que Beneteau n’a pas renoncé à un agencement intérieur éprouvé et adopté voici plus de dix ans ! Les plus fins connaisseurs de la marque vendéenne ne seront pas dépaysés.

LE GT45 RESTE FIDÈLE À LA TRANSMISSION PAR PODS IPS VOLVO QUI VA DE PAIR AVEC LA PRÉSENCE D’UN EFFICACE JOYSTICK DE MANŒUVRE. IL ATTEINT LES 33 NŒUDS À PLEIN RÉGIME ÉQUIPÉ DE DEUX D6-440.

Tout confort

On retrouve dans l’habitacle le principe d’une cuisine en L au pied d’une large descente. Le capot de verre en forme de demi-lune est une trouvaille qui fait encore son effet. Il procure un éclairage naturel remarquable complété par les nouveaux vitrages panoramiques de coque. Le plan de travail de la kitchenette n’a rien perdu de son efficacité. On cuisine ici à l’aise en ayant tout à portée de main: les tiroirs et placards aménagés, le four suspendu, le double évier, la plaque vitro, le grand réfrigérateur-congélateur et le mini lave-vaisselles en option. Sur le flanc tribord prend place un carré pour 4/5 personnes. Le client pourra choisir entre cette combinaison salon/cuisine en open space et l’installation d’une troisième cabine avec lits superposés après la pose d’une cloison de séparation. Cette cabine d’appoint au confort spartiate renforce la capacité d’hébergement pour ceux qui font de la croisière en famille (6 personnes en l’occurrence) un objectif prioritaire.

LE CARRÉ OUVERT SUR LA CUISINE PEUT ÊTRE REMPLACÉ PAR UNE CABINE INDÉPENDANTE AVEC LITS SUPERPOSÉS.

La cabine avant est de facture classique, proposant un grand lit en pointe avec salle de bain attenante à partager avec les occupants de la troisième cabine. La suite propriétaire est quant à elle logée à l’arrière en pleine largeur, dans un volume décaissé afin de conserver une hauteur sous barrot correcte. La salle de bain indépendante est sur le palier d’entrée. Elle est associée à une confortable cabine de douche séparée. L’habillage des cabines en placage de noyer grisé et la déco ont été mis au goût du jour mais au final, nous sommes bien en présence du même plan intérieur que celui des GT44 et 46.

A L’HEURE DU MOUILLAGE, L’ÉQUIPAGE PEUT REJOINDRE LE BAIN DE SOLEIL DE LA PLAGE AVANT PARTIELLEMENT OMBRAGÉ PAR UNE CAPOTE PLIABLE.

Retour aux sources

À l’extérieur, c’est une tout autre musique. Le plan de pont a été cette fois-ci modifié en profondeur. Il y a six ans, Beneteau était encore sous l’influence des stars vénitiennes du design de yachts, Carlo Nuvolari et Dan Lenard. Ces derniers avaient conçu la gamme Monte Carlo puis les GT40 et 46 dans la foulée. Leur style sophistiqué et raffiné impliquait un vrai changement de paradigme pour Beneteau. On se souvient des fauteuils électriques à convertir en chaise longue, des sofas orientables ou des fenêtres électriques de hard-top que l’on pouvait escamoter comme des vitres de voitures. Bref, du design inventif, de la personnalisation, de l’ingénierie sans limite de budget et, au bout du compte, une manière d’appréhender la plaisance assez éloignée de la vision pragmatique du chantier vendéen.

Le GT45 déplace le curseur vers plus de simplicité. Le designer Pierluigi Andreani, à l’origine du premier Gran Turismo de 2010, est à la manœuvre. C’est un retour clair à un cockpit plus fonctionnel et convivial. On adopte de nouveau un zonage bien délimité de l’espace coiffé d’un
hard-top aux vitrages latéraux plus généreux. Comme pour les autres GT, c’est le retour à un bain de soleil arrière intégrant cette fois-ci un garage pour une annexe jusqu’à 2,30 m avec le hors-bord démonté. L’ouverture électrique s’effectue sans avoir à dézipper les coussins, c’est appréciable! L’immense plage de bain immergeable est aussi équipée d’un système de fixation pour une seconde annexe ou des propulseurs sous-marins.

L’arrière dissimule enfin sous un capot un barbecue électrique. Andreani reste dans le pratique en aménageant un colossal salon en U pour 8 à 10 passagers faisant face à une étroite console cuisine et un écran TV de 43’’ escamotable. La configuration du cockpit a l’avantage de pouvoir être fermée par une porte en verre et une fenêtre basculante entre le salon et le bain de soleil. L’espace est climatisable, option prisée aux Etats-Unis, moins en Europe où l’on préfère la ventilation naturelle provenant du toit ouvrant et des ouvertures latérales. Le poste de pilotage déporté sur tribord et flanqué d’un fauteuil pilote et d’une banquette double a prouvé son efficacité à bord des précédents GT. Il est ici conservé en l’état après avoir subi bien évidemment quelques adaptations d’ordre cosmétiques.

La transmission IPS Volvo semble être la mieux adaptée à cette vedette musclée qui accuse
plus de 10 tonnes de poids lège sur la balance. Si les embases sterndrive sont encore proposées au catalogue, elles arrivent, sur un tel bateau, en extrême limite d’utilisation. Avec les IPS couplés à des 440 ch Volvo D6, on atteint les 33 nœuds en pointe tandis que la vitesse de croisière s’établit autour de 23 nœuds pour une conso dans les clous habituels entre 100 et 110 l/h. Bien équilibré, le GT45 se montre plutôt réactif et précis dans ses trajectoires. Des flaps à lame automatique de type Zipwake sont néanmoins conseillés pour aider au déjaugeage et corriger l’assiette en permanence. Au port, le joystick de manœuvre, quasi incontournable, est compris dans un prix de base qui tutoie les 500’000 euros hors taxe. Il faudra envisager une rallonge d’environ 80’000 euros pour obtenir un bateau bien équipé et prêt à naviguer.

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