Quand la taille compte…

Rencontre annuelle des voiliers les plus prestigieux du monde, la Superyacht Cup 2022 n’a réuni que onze unités, dont quatre Classe-J. Une flotte relativement restreinte qui n’a pas péjoré la qualité des régates.

Onze voiliers de 24 à 46 m, répartis en trois classes, se sont retrouvés du 30 juin au 2 juillet à Palma de Majorque pour la 26e édition de la Supe-ryacht Cup. Répartis en trois classes, Kiboko Tres, yacht issu du cabinet Farr de 32 m se mesurait avec Rose, Wally de 24 m et Pattoo, plan Malcolm McKeon de 33 m en Classe A. Ganesha plan Dubois de 46 m, Archelon plan Humphreys de 37.6 m, Savannah plan Pedrick de 27 m et La Belle, également signé Dubois de 43 m courraient quant à eux en Classe B.Les Classe-J – qui disputaient la deuxième manche de leur saison qui en compte trois avec la Saint Barth Bucket Regatta et la Maxi Yacht Rolex Cup de Porto Cervo – étaient encore sur place avec Svea, Ranger, Topaz et Velsheda.

Who’s who de la voile
Le régatier Suisse Christian Scherrer, alias Blumi, actif en Classe-J depuis une petite dizaine d’années était à bord de Topaz, sur lequel il navigue depuis quatre ans au poste de régleur de voile d’avant. «J’ai beaucoup de plaisir à faire partie de cet équipage. Ça me permet depoursuivre mon activité de régatier professionnel dans un contexte très intéressant et avec une très belle équipe.» Par belle équipe, entendez Peter Holmberg, Francesco de Ange-lis ou encore Nacho Postigo. «C’est vrai que ce genre d’événements est un vrai Who’s Who de la voile de compétition. On croise les stars internationales des années 2000 et d’avant», ajoute Blumi. Bouwe Bekking, Jordi Calafat, John Kostecki ou Ed Baird sont membres d’autres équipages, démontrant l’attrait des super yachts auprès des légendes de la voile.

Régates disputées
Et si le prestige et la taille des unités peuvent laisser supposer que les courses ne sont qu’un prétexte à réunir une flotte luxueuse. Il n’en est rien. La bagarre sur l’eau est à la hauteur des marins présents. Les régates sont véritablement disputées et serrées. Les superyachts appliquent bien, pour des raisons évidentes de sécurité, un écart minimum de 40 mètres dans leurs manœuvres. Mais les Classe-J, qui font en plus des côtiers, des parcours en aller-retour entre eux, n’hésitent pas à entrer au contact malgré la taille des engins. Au vu de la diversité des bateaux, un système de rating est appliqué. À Palma, Svea et Ganesha, qui remportent l’événement, ont terminé à égalité de points, ce qui prouve le niveau élevé des compétitions.

Sur les propriétaires qui arment ces yachts d’exception, on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’ils cultivent la discrétion et pratiquent leur passion en dehors du feu des projecteurs. On trouve quand même facilement que Svea appartient Niklas Zennström, cofondateur de Skype et que Ganesha est détenu par Peter-Alexander Wacker du groupe allemand Wacker Chemie AG. En superyacht, il n’y a pas que le niveau des sportifs qui est élevé.