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À mi-chemin ?

par Quentin Mayerat
L’année dernière le somptueux plan d’eau de Cagliari avait accueilli la grande finale du Circuit Audi MedCup 2010, pour déterminer les vainqueurs de la saison.

 

 

 

 

Cette année, l’Audi MedCup revient en Sardaigne, mais cette fois, à mi-parcours, après deux premières épreuves au Portugal et en France. La plupart des équipes en 52 Series et en 40 Series poursuivront simplement sur leur lancée, mais d’autres ont encore la place pour progresser.

En 2010, Quantum Racing était arrivé à Cagliari avec l’espoir de rattraper le champion Emirates Team New Zealand. Cette fois, l’équipe américaine menée par le vainqueur de l’America’s Cup Ed Baird veillera surtout à préserver son avantage de 11 points au classement général et si possible à conforter cette avance.

“Notre objectif est de quitter Cagliari en ayant augmenté notre avance, mais nous serons contents de terminer avec le même écart. Le plan d’eau de Cagliari a toujours été difficile. Nous espérons juste qu’il sera un peu plus facile qu’à Marseille », explique Ed Reynolds, responsable de projet de Quantum Racing.

Après sa deuxième place, quelques secondes derrière le vainqueur Container, l’Américain précise toutefois que la performance de son équipe en France ne fut en aucun cas une déception :

“Au contraire. C’est toujours plus difficile pour le leader sur des plans d’eau de ce type. Nous étions même très contents de la journée à trois manches, où nous avons pris 10 points au classement. En tant que leader, vous ne pouvez pas vous permettre de prendre autant de risques que les autres. Nous avions une bonne vitesse, mais pour moi, c’est un peu comme sur le Tour de France en ce moment. On voit à quel point il est difficile de garder son maillot jaune. On ne prend pas les mêmes risques. Finalement à Marseille, nous avons cédé un point et demi à une équipe et augmenté notre avance sur toutes les autres. D’ailleurs si Audi All4One n’avait pas pris des risques pour réussir la dernière manche, nous aurions gagné la régate. C’était très serré ».

“Nous sommes plutôt optimistes à une semaine de Cagliari car nous travaillons beaucoup entre les épreuves. Avec une jauge box-rule comme celle des TP52, cela revient un peu à choisir entre la peste et le choléra. Il faut faire des choix et accepter de sacrifier un peu de vitesse. Le tout est de savoir à quel niveau. Nous connaissons nos points forts et nous avons bien travaillé sur nos points faibles ».

Changement d’objectif à mi-parcours.

À cette époque de l’année, le plan d’eau de Cagliari offre généralement des conditions de vent très variées et une mer plate. Le thermique a tendance à s’engouffrer dans la baie profonde en forme de U et il n’est pas inhabituel de voir le vent se scinder et s’opposer d’un côté et de l’autre du parcours. Quant au Mistral, il vient de la terre et accélère sur les longues plaines au nord de la baie.

En commençant la saison avec une deuxième puis une première place, le plan Vrolijk d’Udo Schuetze Container s’est révélé un très sérieux adversaire pour l’équipe américaine championne du monde en titre. Markus Wieser mènera pour la premières fois son équipe sur les eaux sardes, mais cela n’empêche pas le team allemand de viser la plus haute marche du podium.

« Nous sommes plus que satisfaits de nos résultats jusqu’à maintenant en TP52. Nous avions de grandes ambitions pour ce début de saison car nous visions le top 3 et cela a bien marché pour nous, donc il n’y a pas de raison de revoir nos objectifs », confie Markus Wieser. « Notre point fort, c’est l’équipe. Nous travaillons très bien ensemble et nous prenons beaucoup de plaisir. Nous n’avons aucune pression interne. Pour réussir il faut aimer naviguer ensemble. Je dirais même qu’il faut un bon fou rire de temps en temps à bord. Nous prévoyons de garder le même équipage pour toute la saison Audi MedCup. On ne change pas une équipe qui gagne !  »

Côté français, malgré des débuts difficiles, les objectifs d’Audi Sailing Team powered by All4ONE, skippé par le médaillé olympique Jochen Schuemann, n’ont pas changé.

“Même si cela ne se voit pas au classement, nous avons fait de gros progrès à Marseille, comparativement à Cascais, où nous avions des problèmes de vitesse avec notre nouveau bateau. Le fait d’avoir gagné une manche et d’avoir été à deux doigts de la victoire dans une autre nous donne confiance. Nous espérons commencer à grimper au classement ».

« Nous allons avoir du mal à atteindre notre objectif qui était de terminer dans le top 3 à l’issue de ce Circuit Audi MedCup 2011, car nous avons déjà perdu de précieux points sur les deux premières épreuves de la saison, et il n’y a pas de raison que les leaders chutent dans les trois régates à venir, mais nous visons toujours le podium à chaque épreuve ».

En 40 Series, les deux victoires d’Iberdrola suffisent à prouver la régularité de l’équipe espagnole, mais la concurrence est rude dans cette classe :

“Notre bateau est déjà à Cagliari, prêt à courir et l’équipe a régaté en J80 et en Laser ces dernières semaines. Nous avons aussi optimisé les voiles, et construit de nouvelles, car nous en avions la possibilité avec 10 manches courues. Une partie de notre équipage a déjà navigué à Cagliari dans des conditions assez difficiles, avec 20-25 noeuds, donc c’est un avantage. Mais il est évident que les autres équipes progressent et que le niveau se resserre. Nous étions peut-être mieux préparés que les autres en début de saison, mais les autres ont maintenant rattrapé leur retard », confie le responsable de projet d’Iberdrola Sailing Team, Augustin Zulueta.

 

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