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ALAN ROURA

par Pierre-Antoine Preti

IMOCA – « Le projet Swiss Offshore Team est lancé »

Trente profils de jeunes marins, dont cinq femmes, participent cet été à la sélection de l’équipage de The Ocean Race Europe. L’IMOCA Hublot devient Amaala. Le skipper genevois a trouvé un nouveau partenaire-titre qui garantit la participation à cette première course avec, peut-être, la possibilité d’une prolongation sur The Ocean Race Monde, en 2027.

Comment ça va, Alan ?

Plutôt fatigué. On a eu un retour de Vendée Globe assez compliqué puisqu’on ne savait pas ce que notre projet allait devenir.

Et comment le projet Hublot va évoluer?

Faute de visibilité sur le long terme, j’ai dû entamer un licenciement économique de toute l’équipe à la fin du mois de mai… puis réengager tout le monde la semaine suivante. En effet, en juin, nous avons signé un très joli partenaire qui va nous accompagner pour The Ocean Race Europe, une course au large en équipage autour de l’Europe qui aura lieu du 10 août au 21 septembre. L’équipe est donc financée jusqu’à la fin de l’année.

C’est un partenariat qui se lance tardivement. De qui s’agit-il ?

Mon bateau va prendre le nom d’Amaala, une destination en Arabie saoudite tournée vers le tourisme haut de gamme responsable, qui servira d’étape finale à The Ocean Race Monde, en 2027, portée par le promoteur immobilier Red Sea Global. Amaala souhaite avoir de la visibilité en amont du tour du monde. Pour eux, l’aspect humain, l’équipage, est très important. Nous étions plusieurs projets à les intéresser, et c’est le nôtre qui a été choisi. C’est une ville qui a une démarche assez intéressante, avec des structures respectueuses de l’environnement en bordure de la mer Rouge et un institut dédié à la protection et à la régénération du corail. Je vais m’y rendre dès que possible afin de m’imprégner du projet. Il s’agit là d’une première collaboration, un premier test afin de décider si le partenariat s’inscrit dans la durée. L’idée, c’est d’enclencher la machine pour The Ocean Race Monde en 2027…

Et que devient le partenaire Hublot ?

Hublot reste avec nous comme sponsor et chronométreur officiel pour The Ocean Race Europe. Le contrat devait durer jusqu’à la fin du mois d’août, nous avons décidé de le prolonger pour cet événement qui ne figurait pas au programme lorsque nous avons entamé notre aventure commune. Il y aura donc toujours des marquages Hublot sur le bateau et Helly Hansen continue à nous soutenir en tant qu’équipementier. Je bénéficie également de l’appui continu de plusieurs entreprises au sein de notre club de partenaires. Nous avons complètement refait la déco et mon équipe est en train de préparer le bateau pour la course. Il y a eu une grosse révision, le rachat d’une voile et des réparations sur tout ce qui devait l’être.

Et qui sera l’équipage ?

Avant le Vendée Globe, nous avions lancé ce projet de Swiss Offshore Team à trois, avec Élodie-Jane Mettraux et Simon Koster. Depuis, Élodie a signé pour une saison en multi de 50 pieds (Ocean Fifty). Elle n’a plus autant de disponibilités pour naviguer mais nous sommes en train de finaliser le planning. Elle reste dans tous les cas au cœur du projet qui, je le rappelle, a vocation à s’inscrire sur le long terme. Simon a d’autres engagements en sursis mais devrait faire la moitié de la course. Sur The Ocean Race Europe, nous naviguerons à quatre, avec au moins une femme à bord. Pour le reste des équipiers, nous restons très attachés à un principe de sélection de talents suisses à initier au grand large. Nous avons ouvert les candidatures début juin et reçu près de 30 profils, dont plus de 20 % de femmes. Je trouve ça génial, c’est un premier objectif atteint pour nous de voir que le projet suscite de l’intérêt auprès des marins. Nous allons procéder à deux phases de sélection, une à Genève et une à Lorient, afin de former l’équipage et s’entraîner tout le mois de juillet avant de rallier Kiel et le départ de The Ocean Race.

Voilà pour cet été. Et quelle est ta détermination pour le Vendée Globe 2028 ?

Je ne sais pas encore si j’ai envie d’enchaîner sur un quatrième Vendée Globe. Je me concentre sur ce projet en équipage et sur la transmission de mon expérience à d’autres personnes. Les choses se dessineront probablement en fonction du calendrier Ocean Race, et des opportunités qui se présenteront car je ne repartirai pas autour du monde si c’est pour ramasser les bouées avec un trop vieux bateau. La date limite pour entamer la construction d’un nouveau navire est relativement proche. Il ne reste plus beaucoup de bons bateaux d’occasion sur le marché. Il y a donc beaucoup d’inconnues pour l’instant. Si nous sommes financés, il sera également difficile de faire The Ocean Race Monde avec mon bateau actuel et d’embrayer directement sur le Vendée avec un autre bateau. Il va falloir faire des choix. Après trois boucles d’affilée, je peux aussi sauter un Vendée Globe si les conditions minimales de participation ne sont pas
remplies. J’ai désormais besoin que toutes les planètes soient alignées.

OLIVER HEER

« Je veux participer au Vendée Globe 2028 avec un bateau compétitif. »

Comment se présente la saison 2025 pour toi ? Je ne prévois pas de participer à des courses IMOCA cette année. En revanche, je me concentre sur le lancement d’une campagne pour les années 2026 à 2029.

Quels sont tes projets à long terme ? Mon objectif est de participer à The Ocean Race 2027 et au Vendée Globe 2028 avec un bateau compétitif. Pour cela, il va me falloir trouver un soutien financier solide et de bons partenaires.

Souhaites-tu acheter un nouveau bateau ? Oui. Mon intention est d’acheter un bateau à foils, compétitif pour la prochaine campagne.

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