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Fondation Pacifique : Flexible et résiliente, Pacifique voguera presque comme toujours

par Quentin Mayerat

À la suite du naufrage et du sauvetage de l’un de ses voiliers, la fondation établie à Carouge a dû repenser une partie de ses projets pour 2022. L’incident n’a néanmoins pas restreint son activité foisonnante. Un partenariat avec la prochaine SYZ Translémanique en solitaire a par ailleurs été conclu.

Texte : Oliver Dufour

Cette année marque un nouveau virage pour Pacifique. Stéphanie Stiernon, directrice de la fondation humaniste genevoise, a enchaîné les réunions dans le but de définir la ligne que suivra l’entité au cours des années à venir. Sans renoncer aux projets en mer qui ont forgé son identité depuis sa création en 2007, avec des expéditions s’appuyant sur trois piliers (scientifique, socio-éducatif et de sensibilisation), Pacifique cherche surtout à ajouter de nouvelles cordes à son arc.
À commencer par son identité. Dans la dénomination, pour désigner le volet d’activités spécifiquement lié aux projets, la mention «fondation» est volontairement laissée de côté. Une façon de simplifier, de clarifier le message. Au chapitre du financement d’un budget annuel d’environ 2,5 millions de francs, c’est la chasse aux bonnes idées. Comme celle d’embarquer quelques membres d’équipage «touristes» qui paieront leur place à bord des bateaux d’expédition de Pacifique. «Nous cherchons à proposer quelques activités engendrant des rentrées d’argent, afin de diluer un peu le risque de financement, développe Stéphanie Stiernon. En règle générale, c’est compliqué de véhiculer ce genre de message en tant que fondation à but non lucratif. Mais ça se fait de plus en plus. Nos mécènes sont aussi conscients qu’ils ne seront peut-être pas toujours là et que s’ils se retirent un jour, il faut pouvoir assurer la transition.»

Le Mauritius au cœur des glaces durant quatre ans

Un autre changement majeur est pour sa part survenu de manière involontaire. L’an dernier, alors qu’il assurait une expédition en mer Rouge, le voilier Fleur de Passion, l’une des deux embarcations de la fondation avec le Mauritius, s’est échoué sur des coraux. Par chance, le robuste ketch de 33 m, plus grand voilier battant pavillon suisse, n’a pas été trop gravement endommagé et a pu être rapatrié à Portimao, où il sera réparé. Alors que le Mauritius, actuellement en hivernage dans les glaces du Groenland, poursuit son projet de quatre ans, The Arctic Expedition, qui l’amènera à boucler le tour du pôle Nord d’ici 2024, le Fleur de Passion devra encore attendre de connaître sa future destination, une fois remis en état. «Pour que nous puissions poursuivre dès le printemps notre programme de réinsertion Jeunes en mer, qui emmène à bord des adolescents en rupture scolaire ou sociale dans des séjours de décadrage de deux mois, nous avons pu louer un autre bateau, révèle la directrice. Et nous envisageons de faire intervenir certains jeunes de ce programme sur le chantier du Fleur de Passion, pour leur offrir une expérience professionnelle inédite.» Malgré une année 2021 semée d’embûches, Pacifique démontre ainsi une belle créativité et une remarquable adaptation. La fondation a également conclu un partenariat pour la prochaine édition de la SYZ Translémanique en solitaire, à la fin août, au cours de laquelle elle viendra à la rencontre des navigateurs romands pour mieux faire connaître ses activités.

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