Les prévisions pour le long week-end de l’Ascension ne prêtaient pas vraiment à l’euphorie. Beaucoup de vent, de la pluie et du soleil, pas de vent et une longue attente… ? Tout était possible. Après l’interruption de la première des huit manches, disputée le jeudi après-midi dans un vent faible et légèrement changeant, une deuxième, raccourcie, a pu être courue dans des conditions difficiles. Le championnat suisse était lancé. Même si les tenants du titre Rolf Uhlmann et Bastian Roth de Bienne étaient en tête du classement intermédiaire, personne ne voulait s’avancer pour tenter un pronostic.
© Jean-Claude Guex
Le vendredi, un vent modéré avec des légères bascules attendait les concurrents qui ont disputé trois manches, une nécessitant même une modification du parcours. Le signal ISAF « remplace une marque manquante » utilisé à cette occasion a été mal interprété par plusieurs équipages. Les conséquences de ce malentendu ont donné lieu à des discussions animées à terre.
© Jean-Claude Guex
Le samedi, des vents forts et changeants de sud à sud-ouest ont donné des sueurs froides aux équipages. Pour sortir leurs bateaux du port étroit d’Yvonand sous voiles, ils ont dû faire preuve de beaucoup d’habilité. Captivés par la bataille que se livraient les concurrents, les nombreux badauds venus assister à la course ont suivi les événements sur l’eau avec un intérêt non dissimulé. Malgré les assauts répétés des poursuivants, l’équipage en tête composé de Rolf Uhlmann et Bastian Roth a finalement résisté pour remporter les deux manches, consolidant ainsi leur avance. Tout indique que les régates sur Corsaire ne sont plus seulement l’affaire d’un nombre restreint d’équipages mais que plusieurs bateaux peuvent désormais prétendre à la victoire.
© Jean-Claude Guex
Pour conclure en beauté, le dimanche a été marqué par une large dépression et un vent d’ouest forcissant jusqu’à 5 Beaufort. Des conditions qui ont permis de disputer deux manches exigeantes et de mener le championnat suisse, où le succès était au rendez-vous dans tous les domaines, à son terme. Un championnat suisse d’ailleurs, où l’ancien champion est aussi le nouveau, les bateaux sur la 1re et la 3e marche du podium sont Biennois, un équipage français a fait le long chemin de la région de Brest jusqu’à Yvonand et où Pierre-André Niklaus, le barreur de l’As de cœur âgé de 76 ans, a terminé 6e.