Oh my god ! Cardiaques s’abstenir. Le palpitant a pris des tours aujourd’hui à Plymouth. Grand soleil, 35 nœuds en rafales et une mer moutonneuse, tout était réuni pour un parfait rodéo dominical. Trois chavirages dont celui d’Aleph (FRA) sont à déclarer et deux ont été évités de peu dont celui de Loïck Peyron (Energy Team) qui n’a jamais chaviré de sa carrière sur un grand multi.
Pendant deux heures, les spectateurs ont aussi pu trembler devant un nombre incalculable d’étraves dangereusement plantées. James Spithill (ORACLE Racing) remporte la manche en flotte et notons aussi la belle 4e place d’Energy Team. Sur les runs de vitesse, Russell Coutts (ORACLE Racing) a de nouveau été le plus rapide.
L’épreuve en flotte s’est jouée sur un parcours d’une quarantaine de minutes, soit le double de celles disputées hier. Rapidement Terry Hutchinson (Artemis Racing) prend la tête, suivi de James Spithill et Loïck Peyron. Tandis que les Suédois abandonnent sur problème technique et qu’Emirates Team New Zealand opère une fois encore une remontée fulgurante dans le groupe de tête, Energy Team défend la troisième place. Mais pendant qu’ils bataillent bord à bord avec Russell Coutts, les Frenchies sortent de quelques mètres du parcours et sont pénalisés. De quoi laisser de l’air à ORACLE Racing Coutts pour prendre et garder cette place sur le podium. L’équipage de Loïck Peyron termine quatrième.
Trois sur le toit
Dans le second bord de reaching (travers au vent), l’AC45 tricolore d’Aleph plante les deux étraves et se couche sur le flanc bâbord. Le skipper Bertrand Pacé en assume ce soir l’entière responsabilité : « Mon manque d’expérience du multicoque a entrainé notre chavirage. On ne peut pas avoir en si peu de temps la régate et le multicoque, ça s’apprend et aujourd’hui, nous avons touché les limites. Le chavirage fait partie du jeu mais les conditions étaient maniables. »
Le second sur la liste est Team Korea (KOR). Le bateau de Chris Draper passe pourtant un moment « entre deux » mais finit par se coucher lui aussi. Et sur la fin de parcours, c’est au tour de Green Comm Racing (ESP) de chavirer. Ces deux équipes avaient déjà expérimenté la chose en entrainements, Team Korea à Cascais et Green Comm à Plymouth lundi dernier. Ces cascades surviennent rapidement mais se déroulent relativement en douceur, laissant généralement le temps aux équipiers et à l’invité en 6e homme….de s’accrocher au filet pour retomber sur ses pattes.
Runs de folie !
Après le succès d’hier, les organisateurs ont décidé d’ajouter deux nouveaux contre-la-montre par bateau cet après-midi et le spectacle fut complet. Comme samedi, Russell Coutts a été le plus rapide avec un run à 25,92 nœuds de moyenne (48 km/h).
Dans leur premier essai, Oracle Racing Spithill et Energy Team s’envolent vraiment très haut mais les coques se reposent dans le bon sens. Loïck Peyron qui répète ne pas vouloir appartenir au club des « chavirés » de l’AC45 a donc failli y entrer aujourd’hui. Le Français n’a jamais chaviré à bord d’un multicoque de plus de 25 pieds et confiait ce soir regarder cela au travers de son expérience du large : « Ceux qui apprennent depuis six mois ou un an ont cette chance de l’innocence. Nous, nous savons aussi comment faire mais nous avons trop vécu de catastrophes au large en multi pour ne pas en être imprégnés. »
Réactions du jour
Bertrand Pacé (FRA), skipper/barreur, Aleph (FRA) :
« Nous avons chaviré par l’avant, l’étrave a planté et le bateau a suivi. Personne n’a été blessé et nous avons juste abîmé le haut de l’aile. Nous naviguions sur un angle délicat (au reaching) mais nous allions très vite et nous pensions que ça passerait car cela arrive plutôt avec moins de vitesse. Ce sont des conditions dans lesquelles nous devons courir, il suffit juste d’apprendre à bien régater dans ces situations c’est tout. Mon manque d’expérience du multicoque a entrainé notre chavirage aujourd’hui. On ne peut pas avoir la régate et le multicoque, ça s’apprend et aujourd’hui nous avons touché les limites. On attaque plus en course qu’en régate, c’est normal. Le chavirage fait partie du jeu mais les conditions étaient maniables. »
Loïck Peyron (FRA), skipper/barreur, Energy Team (FRA) :
« Belle journée avec un très bon départ pour une manche de 40 longues minutes car il fallait survivre avec beaucoup de vent et des angles de vent difficiles à tenir. C’est la première fois que l’on courrait dans des conditions aussi intenses. Le marin expérimenté du multicoque au large que je suis sensé être revient un peu trop, avec cette envie de finir et de ne rien casser, c’est « offshore » comme attitude. Je ne regrette pas car notre bateau est en entier en soir. Ceux qui apprennent depuis six mois ou un an ont cette chance de l’innocence. Nous, nous savons aussi comment faire mais nous avons trop vécu de catastrophes au large en multi pour ne pas en être imprégnés. »
Yann Guichard (FRA), régleur d’aile rigide, Energy Team (FRA) à propos des différences entre les épreuves d’Xtrem 40 et d’AC45 :
« Les deux sont de la régate condensée à l’extrême. Si les parcours sont un peu plus grands en AC45, les bateaux vont plus vite et nous avons aussi la limite virtuelle à gérer, le rythme à tenir à bord est donc similaire. Il y a néanmoins la spécificité du bateau, plus extrême, plus rapide, plus instable en latéral mais beaucoup moins en enfournement qu’un Xtrême 40. Par contre, quand tu commences à lever, tu arrives vite à l’angle critique où tu es en équilibre instable et tu ne sais pas de quel coté le bateau va retomber. »
Luca Devoti (ITA), directeur sportif, Green Comm Racing (ESP) :
« Personne n’a été blessé mais l’aile a été endommagée, nous aurons besoin de deux jours pour la réparer. »
Three capsizes tell the story of an epic final race in the Plymouth AC Preliminaries with winds gusting close to 30 knots (35 mph; 55 kph) across Plymouth Sound. The race course was pushed up close to The Hoe, and once again, the crowds on the hill were rewarded with thrilling racing just meters from shore.
The blustery conditions pushed the crews and the boats to their limits, and in some cases beyond. Three teams capsized; the French Aleph, Team Korea and just meters from the finish, Spain’s Green Comm Racing. In each case, the crews escaped unscathed, the boats, with minor damage to their wings.
During the race, the ORACLE Racing Spithill crew had many near misses and was lucky not to capsize as they passed the first mark with the lead. Other boats challenged them for their early advantage, with first Artemis Racing, then Emirates Team New Zealand taking their turn at the head of the fleet. But it was a game of least mistakes, a war of attrition that eventually went back in favor of James Spithill and his slick ORACLE team.
France’s Energy Team sailed a strong race to finish fourth, after battling around the course with Russell Coutts for a podium spot. China Team too, sailed well in the conditions to finish in fifth place. Artemis Racing, meanwhile, was forced to retire, moments after relinquishing the lead on the second lap of the course, with equipment problems.
Aleph was the first to capsize, nose-diving right in front of the crowds gathered along Plymouth seafront, early in the race. Then, at the top of the course Team Korea speared their bows into the waves and flipped over. And tantalizingly close to the finish, Green Comm Racing was toppled by a gust on the final leg of the race. Luca Devoti, sports director from Green Comm commented later: « Nobody has been hurt and the wing has been damaged; we’ll need two days to fix it. »
All day, the sailors and the boats were racing at their very limits, unless a nonchalant James Spithill was to be believed after the race. « It was great racing for sure, not even at the limit of the boats; still a way to go. » Brave words after a race that had spectators gasping with disbelief.
While Spithill won the race, his rival Dean Barker’s second place was sufficient to give victory to the Kiwis in the Plymouth AC Preliminaries.
In Sunday’s AC500 Speed Trials, it looked like the Kiwis had it in the bag with two great runs while others were spinning off the race track. James Spithill’s words nearly came back to haunt him as the ORACLE AC45 flipped right on to its edge – there were a few moments of doubt as to whether it would capsize – before it slapped back down on its floats.
With Spithill out of contention in the speed trials, it was up to the remaining teams – and ORACLE Racing Coutts in particular – to take the fight to the Kiwis. Once again Russell Coutts had the bit between his teeth and turned in a scorching final run to post a winning time of 37:48 seconds.
Monday and Tuesday are off days at the America’s Cup World Series – Plymouth allowing the teams a chance to rest and repair both man and machine. Racing resumes on Wednesday with qualifying races for the Plymouth AC Match Race Championship.