Dans le sud-est du Costa Rica, un petit bout de terre baigné par le Pacifique cultive à la fois la discrétion et l’amour de la vie sous toutes ses formes. La région est un pic de biodiversité, un cap foisonnant où s’épanouissent bêtes et plantes. Que dis-je, c’est un cap ?… C’est une péninsule !

La menace de la banane

Orchestre sous canopée

Diables en surface
Deux ou trois jours sont nécessaires pour se plonger dans ce bouillon de biodiversité. Autour de la Sirena, les sentiers font des boucles dans la forêt épaisse ou longent le littoral entre jungle et plages immenses émaillées de bois flottés et de légions de bernard-l’hermite. Chaque sortie apporte son lot de paresseux, tapirs, pécaris, singes-araignées, lézards de toutes couleurs et serpents de tous diamètres. On regagne le village de Drake en se demandant si cette profusion de vie est parvenue à se diffuser sous la surface de l’océan. L’Isla del Cano, à 20 km au large devant le village, est réputée pour réunir les plus beaux sites de plongée du Costa Rica continental. Un mystérieux peuple précolombien l’utilisait jadis pour y enterrer ses défunts. Wilson Cadavid, le guide de plongée qui fréquente la région depuis une douzaine d’années affirme avoir trouvé un jour par 12 m de fond l’une de ces énormes sphères de pierre – plus d’un mètre de diamètre – attribuées à la culture Diquis. Aujourd’hui, l’île érigée en réserve biologique est tenue par une poignée de gardes en uniforme chargés d’enregistrer les plongeurs et de surveiller l’activité des bateaux de pêche alentour. Ici, il est interdit de fumer et bien plus encore, puisqu’il n’y a aucune toilette. Seuls le nord et l’ouest sont accessibles aux activités sous-marines, les autres secteurs étant fréquentés par une forte population de tortues vertes et olivâtres. La première approche se fait sur un site au nom de baptême plutôt inquiétant, El Bajo del Diablo, le Rocher du Diable. La tradition raconte que les Indiens qui s’en approchaient en pirogue voyaient se dessiner sous la surface la terrible silhouette d’un démon, en fait celle d’une innocente manta dont les nageoires céphaliques de chaque côté de la bouche peuvent évoquer chez l’âme sensible une paire de cornes sataniques.
Orages de poissons

Pratique
Le sud-est du Costa Rica est la région la plus difficile d’accès et la moins développée. On y trouve les plus belles étendues de forêt tropicale de la côte pacifique centre-américaine. Le Parc National du Corcovado sur la péninsule d’Osa abrite les endroits les plus sauvages. La côte Ouest de la péninsule, protégée des remous de l’océan Pacifique attire de nombreux cétacés dont les baleines à bosse qui viennent s’y reproduire. Bahia Drake avec sa plage sauvage et ses falaises rocheuses est le point de départ idéal pour découvrir la région : à l’est, le parc national du Corcovado et sa faune exubérante, à l’ouest, à 20 km au large, l’Isla del Cano et ses eaux poissonneuses.
Quand y aller
Éviter absolument les pluies torrentielles d’octobre à début décembre. La saison la plus sèche court de décembre à avril. C’est le moment où l’on croise le plus de raies mantas. Deux saisons pour les baleines à bosse : de fin décembre à mars (population venant du nord) et de juillet à octobre (population du sud).
Randonner dans le parc de Corcovado
Malgré la quasi-absence de dénivelé, les balades dans le parc peuvent être éprouvantes en raison de la chaleur et de l’humidité. Un guide est obligatoire pour randonner dans le parc de Corcovado. Une demi-douzaine de circuits de randonnée sont possibles. Parmi eux : de la Leona à la Sirena, 16 km soit 6 à 7 h de marche sur un sentier côtier passant par des plages désertes et la forêt. Partir très tôt pour éviter la chaleur. De la Sirena à Los Patos, 19 km soit 7 h de marche dont 6 km de faible montée. C’est le sentier le plus à l’intérieur de la forêt et le plus propice à l’observation de la faune.
Plonger dans la réserve biologique de l’Isla del Cano
Le meilleur coin de plongée du Costa Rica continental. L’île est à 20 km (40 min en bateau) de Drake. Club de Pirate Cove, 135 US$ la sortie (2 plongées + déjeuner au restaurant de l’hôtel), piratecovecostarica.com.
À la voile
Pour organiser votre voyage et/ou navigation sur-mesure : My Charter, info@mycharter.ch, www.mycharter.ch Ou Voile Évasion, fabienne@voile-evasion.ch, www.voile-evasion.ch.
Ou :
Ou : Costa Rica Travel & Fishing : croisière à la voile autour de la péninsule sur un voilier de 55 pieds, costaricatravelandfishing.com/sailing/.
Haiku Charters : voile à la journée dans le Golfo Dulce, haikucharters.com.
Marina de Golfito : bananabaymarinagolfito.com.
En savoir plus
Le site de l’ICT (Instituto Costarricense de Turismo) : www.visitcostarica.com. Des infos pratiques sur le site en français : www.costarica.fr/parc-national/corcovado/.


