A la fois concentré de nostalgie et modèle d’un tourisme repensé, le village
a tout pour séduire les adeptes d’une nouvelle qualité de vie.
Texte : Bernard Pichon
Facilement accessible – été comme hiver – au départ de Sierre (23 km), perchée à 1’572 mètres d’altitude, Grimentz fait partie de ces petits bijoux alpins séculaires dont l’attrait et les charmes ont été redécouverts récemment par les citadins en quête d’authenticité et de quiétude.
Si l’on n’y croisait pas le curé, l’instituteur ou le cafetier au détour d’un roa (petit chemin entre les maisons du hameau), on pourrait se croire dans une Suisse reformatée par Disney. Dieu merci, ces gens ne sont pas des figurants ; ils protègent Grimentz de toute assimilation à un village-musée ou à une réserve indienne. Le décor, pourtant, pourrait prêter à confusion: tant de soin apporté à la mise en valeur des raccards noircis par le temps, à l’entretien des jardinets, à la floraison des balcons, sous la houlette d’une association soucieuse de glorifier le géranium depuis les années 30…
Plongeon dans les annales
Cette perle des Alpes valaisannes n’est pas née de la dernière pluie. Son histoire remonte au IIIe , voire au IVe siècle avant J.-C. les Romains, les Barbares, les Huns et les Burgondes ont successivement occupé le Val d’Anniviers, d’abord tourné vers l’agriculture de montagne, beaucoup plus tard vers l’exploitation des eaux du barrage de Moiry (1957) jusqu’à l’arrivée du tourisme, vers la fin des années 60.
Au cœur du village, une maison – dite de Grand-Maman – ramène les visiteurs en 1529, année présumée de sa construction. À l’époque, fière de ses quatre étages empilés sur cave, cette vénérable demeure devait faire figure de gratte-ciel ! Les défenseurs du patrimoine s’appliquent à entretenir la chambre d’origine aux petites fenêtres, la cuisine traditionnelle avec son âtre, sans oublier l’écurie du cochon.
Des activités toute l’année
Diverses manifestations rattachent périodiquement les Grimentzois à leur passé. La plus étonnante a lieu le 17 janvier. Elle perpétue la légende du Boconett selon laquelle – en 1348 – des jeunes bergères ne durent leur survie qu’à leur confinement au-dessus de Saint-Jean, alors que la peste décimait les villageois. Reconnaissantes, les familles promirent alors de réserver chaque année aux enfants une part de fromage d’alpage.
Toujours bien vivace – hebdomadaire dans le val d’Anniviers – le firong (petit marché, en patois) concoure aussi à pérenniser les traditions. En été, chaque vendredi, il est dédié à une thématique différente: la musique, la pêche, la chasse, les cristaux ou le cor des Alpes…une belle mise en valeur les produits du terroir et les différentes coutumes villageoises.
Le choix des balades est impressionnant (490 kilomètres de sentiers pédestres !). Une boucle spectaculaire entraîne les marcheurs de Sierre à Vercorin en passant par Chandolin, Saint-Luc, Zinal et Grimentz. On dort chaque nuit dans un nouveau lieu, on chemine à son rythme, on pique-nique où l’on veut. La durée de marche quotidienne est de 5 heures environ.
En hiver, la randonnée à raquettes est l’activité rafraîchissante par excellente. Le ski alpin ne demeure pas en reste, avec 115 km de pistes au bénéfice de conditions d’enneigement exceptionnelles. Les amateurs de sensations fortes visent l’espace freeride. Après l’effort, une petite vingtaine d’hôtels et restaurants veillent au réconfort.
Louer ou acheter
Un tel joyau au cœur du Valais ne peut laisser insensible et quelques projets s’y développent. Le plus emblématique est sans doute celui du Guernerés Exclusive Lodge qui s’y profile entre les pistes et le village de Grimentz. Répartis sur un hectare au panorama exceptionnel, 16 chalets abriteront une quarantaine de logements et autant sont prévus dans la résidence avec service hôtelier (piscine, restaurant, ski room, spa). Cette formule permet de louer ou d’acheter son logement (de 54 à 324 m2 ), voire de l’acheter en gestion-location. Des vacances toute l’année ou un investissement pour la prochaine génération ? Plus d’infos sur www.guerneres.com.