Texte et photos : ©Roland Fardeau
Il n’y a pas de secret. Pour attirer encore plus de touristes, les pays d’Asie misent sur des infrastructures conséquentes. C’est le cas de Phuket au sud de la Thaïlande, la destination la plus prisée des agences de voyages européennes qui proposent une palette de plages uniques et un dépaysement à un prix défiant toute concurrence.
En trente ans, les hôtels ont poussé comme des champignons.

Paradis de confettis
Le matin de notre première journée en mer, la température est déjà passée au-dessus de 30 degrés. La mer est calme et le vent faible. Au moteur, le bateau glisse tranquillement sur l’eau turquoise en direction des premiers îlots de la mer d’Andaman. D’emblée, la vue est magnifique. On se croirait dans la baie d’Along devant de magnifiques pains de sucre de toutes tailles qui émergent de la mer. Inégalement creusés à la base par le vent et taillés comme des menhirs bretons, ce sont de précieux amers de navigation. À bord, nous recherchons de l’ombre, car le soleil tape de plus en plus fort. Comme on nous a précisé qu’il ne faut pas utiliser le groupe électrogène, et donc la clim en navigation, notre seul refuge est le petit salon avant qui nous offre une réelle sensation de navigation à l’air libre. La brise monte légèrement à 15 noeuds, ce qui nous permet d’envoyer les voiles. Dans le silence, notre catamaran prend de la vitesse dans un soyeux mouvement de confort. Notre zone de navigation est sans danger. Bordée d’un côté par les hautes montagnes de Phuket et de l’autre par celles de Krabi, la mer est sécurisante même pour une famille qui n’est pas amarinée. La navigation se fait à vue, car les nombreuses îles sont proches de deux milles à cinq milles, ce qui permet de se repérer facilement avec une carte de navigation. Attention à prendre en compte le niveau des marées qui peut varier de deux mètres à certains endroits. Comme nous avons un catamaran avec un faible tirant d’eau, le risque est limité, mais il faut quand même se méfier. Les marées sont indiquées dans un guide fourni à bord.
Seuls au monde
Ici, des îles s’enchevêtrent à perte de vue dans un univers théâtral et d’exploration illimitée. On reste ébloui par le spectacle qui s’offre à nous de jour comme de nuit. Le silence semble venir 
Rencontre avec les pêcheurs
Dans le sud, nous atteignons Ko Pan Yee, appelé aussi le Sea Gypsy, un joli village pittoresque monté sur pilotis. Une curiosité à voir malgré une fréquentation touristique assez dense dans la journée. Mais vers 17 heures, les bateaux s’en retournent laissant le village retrouver sa douce quiétude. L’annexe nous permet de rencontrer une communauté musulmane installée ici il y a plus de 200 ans. Avant le coucher de soleil, quittant cette escale improbable, nous choisissons de contourner les îlots de Ko Ngam et Ko Chong Lat pour atteindre la ferme marine de Laem Sak Village où nous passons une nuit de rêve. Il est temps de lever l’ancre. Un grain nous tombe dessus mais de courte durée. Dès que le soleil réapparaît, un pécheur nous propose de lui acheter des crevettes à un prix d’ami. Un régal de fraîcheur. Les nombreux mouillages et les petits villages cachés par une végétation tropicale valent la peine d’y séjourner plus longtemps. Les belles plages de sable blanc de la grande île de Paradise Resort, Lo Yao Noi, nous rappelle encore celles de Phuket il y a 30 ans. Cap au sud vers Ko Phi Phi Island qui compte deux îles magnifiques. Ces terres immergées font partie d’une incontournable escale avant de revenir vers notre point de départ. La fréquentation touristique de Loh Dalum Bay, le point de rassemblement des jeunes qui débarquent dans le grand village, est impressionnante. On se croirait à Ibiza, musique à fond, boissons alcoolisées qui dégourdissent les plus timides et exaltent les jeunes filles. On rebrousse chemin pour aller au sud de l’île, Phi Phi Don, beaucoup plus tranquille. On peut aisément s’isoler et profiter d’un mouillage naturel comme sur une carte postale. Il suffit de s’approcher de la plage bordée de cocotiers dont les petites baraques en bois multicolores vous proposent des repas thaïs sous la douce musique des chants d’oiseaux. Après huit jours d’émerveillement, la balade s’achève… On aurait dû prendre 15 jours pour en profiter encore plus. Une autre fois…


