La Riviera athénienne voit son palace iconique renaître en trilogie panoramique dominant les flots.

Texte: Brice Lechevalier

Plus qu’un cinq étoiles entièrement rénové et décoré de manière très réussie, l’Astir surprend agréablement par les découvertes égrainant le séjour sur sa presqu’île. Son domaine comprend en fait trois ensembles d’hébergements harmonieusement intégrés à la végétation et à son léger relief entouré d’eau : deux hôtels et un village de bungalows sur une petite colline boisée, reliés par de charmants chemins. Chacun dispose de son accès à la mer aménagé de manière différente, de ses espaces loisirs et restauration. Selon l’inspiration du jour, les couples et familles en vacances peuvent choisir de s’installer dans l’une ou l’autre de ces zones de détente nichées dans ces 30 hectares de nature luxuriante et profiter de la vue sur les dégradés du ciel et de la mer.

Symbole des grandes années grecques

Ce grand nom de l’hôtellerie de luxe était absent de la Grèce, attendant son heure. Lorsque le groupe Four Seasons Hotels and Resorts a eu vent de la possibilité de reprendre le palace légendaire de la côte athénienne, un ambitieux programme de rénovation a été mis en place pour respecter les valeurs locales et celles de son nouvel hôte international. Synonyme de lieu de villégiature pour la bourgeoisie de la cité antique, la magnifique péninsule de Vouliagmeni porte en effet en elle des témoignages archéologiques remontant à 3’000 ans avant l’ère chrétienne. Au siècle dernier, une fouille sur le site a révélé le temple d’Apollon Zoster ; selon un mythe grec ancien, il aurait été construit là où la maîtresse de Zeus, Leto, avait jeté sa ceinture (zoster) alors qu’elle s’envolait pour Delos, afin de mettre son enfant au monde. Prisée depuis des décennies par les riches Athéniens pour sa beauté naturelle, la péninsule présente aussi l’avantage d’être située à moins de 30 mn du centre-ville et de l’aéroport. Afin de faire renaître le Four Seasons Astir Palace, les bonnes fées de l’architecture se sont penchées sur son berceau. Le design et les matériaux utilisés jouent admirablement avec la lumière et les couleurs de la mer Égée, en les faisant entrer au coeur des édifices par le biais de grandes baies vitrées. Tous le mobilier des trois complexes a été conçu sur-mesure, à la fois confortable et élégant. Séduite par le respect identitaire et le soin exceptionnel apportés à l’ensemble de cette rénovation spectaculaire, l’élite grecque a plébiscité sa réouverture en 2019. Bien sûr, la clientèle internationale a rapidement suivi, et notamment les Suisses bénéficiant de nombreux vols directs depuis Genève et Zürich.

50 nuances de chambres

Entre les bungalows discrètement disséminés de part et d’autre d’une petite colline boisée surplombant deux petites plages, le bâtiment moderniste au design rétro-chic de l’Arion au centre du domaine et celui plus contemporain du Nafiska tourné vers le large, plus d’une cinquantaine de types de logements différents sont proposés, tous avec vue sur la mer. Sans surprise, les plus spectaculaires sont les suites panoramiques des deux hôtels, parfois en attique et sur plusieurs niveaux totalisant plusieurs centaines de mètres carrés, naturellement avec piscine privée à débordement. Mais le choix s’avère vraiment large et s’accorde à tous les types de budgets (pour autant qu’ils soient compatibles avec un séjour en 5 étoiles) et de goûts. Si plusieurs bars et restaurants restent accessibles par tous dans chacune des trois zones de résidence, l’Arion en forme de boomerang se distingue par sa position centrale et son spa (un petit bijou spacieux admirablement intégré à l’hôtel à flanc de falaise au-dessus des flots), le Nafiska par son impressionnant bar en attique, son Kid’s Club et ses chambres toutes équipées de balcons tournés vers la mer, et les bungalows par leur intimité et leurs petites plages aménagées d’où se dégage un air de Robinson Crusoé. Trois piscines chauffées (dont une couverte) permettent à ceux que les petits flux et reflux de la Méditerranée ne tentent pas de se baigner du matin au soir. Sports terrestres et nautiques relativement standards complètent le tableau des réjouissances, ainsi naturellement qu’une palette de plaisirs culinaires assez variée, par ailleurs complétée par d’excellentes adresses locales sur la péninsule à l’extérieur de l’établissement.

Visiter Athènes et ses îles ?

Comme l’explique le chef concierge George Vournazos, « Tout le monde est conscient de
la richesse de l’histoire de la Grèce antique, mais les voyageurs avertis savent qu’il y a aussi beaucoup d’autres raisons de tomber amoureux d’Athènes aujourd’hui. Si l’Acropole et les grands musées sont incontournables, le calendrier estival est riche en spectacles musicaux ou de danse au Athens Concert Hall et au Centre Culturel Stavros Niarchos Foundation, ou en festivals comme le festival de musique Release Athens. » Pour les amateurs d’art, le musée Benaki présente actuellement des oeuvres d’artistes influencés par Yiannis Moralis, l’un des peintres grecs les plus célèbres du XXe siècle, ainsi qu’une collection de près de 2’000 oeuvres d’artistes grecs contemporains. Pour s’en faire une idée, l’hôtel accueille d’ailleurs une boutique du Musée Benaki. Vous préférez la nature et prendre la mer ? Andros, Egine, Hydra, Kythnos et Poros sont les îles les plus connues et accessibles autour d’Athènes. Joignable par la route comme par la mer, le temple de Poséidon se situe aussi à 30 mn de l’Astir, pourquoi ne pas commencer par là ?