Switzerland SailGP Team apporte quelques ajustements dans l’équipe lors des derniers événements de la saison 3. Pour mieux aborder le prochain championnat qui sera encore plus relevé!

Texte : Grégoire Surdez

«And it’s a win! » Elle fait du bien cette phrase lancée par le commentateur officiel de SailGP. D’autant plus qu’elle se conclut par «for the Swiss Team!» Il aura donc fallu attendre l’étape 8 de la saison 3 du circuit international le plus relevé pour que la Suisse inscrive son nom au palmarès d’une manche. C’est évidemment un pas important qui a été effectué sur le plan d’eau de Singapour. Dans des conditions light à medium, le F50 helvétique a été l’un des grands animateurs de l’étape asiatique du circuit.

@David Gray

Pour le skipper du Switzerland SailGP Team, comme pour tous les autres membres de l’équipe impliqués sur et hors de l’eau, la bouffée d’oxygène a fait un bien fou. « Pour le moral de toutes et tous, c’était super important d’avoir une fois ce brin de réussite qui nous a parfois fait défaut, dit Sébastien Schneiter, aux manettes sous le nez des gratteciels singapouriens. Nous sommes toujours restés confiants quant à notre approche et à nos méthodes d’apprentissage de ce bateau et de ce championnat. Mais nous avons aussi la lucidité de constater que tout est un peu plus compliqué et relevé que ce que nous imaginions.»

@Bob Martin – SÉBASTIEN SCHNEITER POURSUIT SA PROGRESSION AUX COMMANDES DU BOLIDE SUISSE QUI A PRIS LES DEVANTS POUR GAGNER SA PREMIÈRE MANCHE.

Avant la tempête

Quelques semaines plus tard, le GP d’Australie s’est chargé à lui tout seul de rappeler au Team Suisse que rien n’est jamais acquis et que l’on ne devient pas un candidat régulier au podium
d’un coup de baguette magique. L’exemple de l’équipage français doit sans doute inspirer. Les Tricolores ont pas mal galéré avant de trouver la bonne formule, le bon équipage et cumuler suffisamment d’expérience avant de franchir un cap lors de cette saison 3. À Sydney, tandis que Switzerland SailGP Team rentrait dans le rang, Quentin Delapierre et sa bande claquaient un 3 sur 3 inédit pour s’offrir une victoire éclatante. Une tempête avant la tempête qui s’est abattue sur la baie de Sydney, obligeant les organisateurs à annuler les courses du dimanche.

@Felix Diemer – C’EST DANS LES PHASES DE CONTACT, ET DANS DES CONDITIONS PLUS FORTES, QUE LA SUISSE DOIT ENCORE PROGRESSER ESTIME SÉBASTIEN SCHNEITER.

«La frustration était assez forte sur ces courses australiennes, admet Sébastien Schneiter. Il est vrai qu’après notre belle performance à Singapour, nous arrivions avec pas mal de confiance. Mais voilà, nous avons eu la confirmation que lorsque les conditions sont fortes, nous avons plus de mal à maîtriser le bateau et à le rendre performant. Il y a quand même eu de bonnes choses, comme les départs, mais globalement cela a été un grand prix compliqué. C’est d’ailleurs notre principal axe de travail en cette fin de saison. Nous voulons profiter des derniers événements qui devraient nous offrir des conditions musclées, tant en Nouvelle-Zélande pour l’acte 10 qu’à San Francisco, lors de la finale, pour mieux appréhender ces phases de navigation un peu plus extrêmes.»

Vers la saison 4

Une fin de championnat qui doit servir à la fois de laboratoire et de rampe de lancement pour s’inscrire durablement dans la première moitié du classement dès le début de la saison 4 de
SailGP qui aura lieu à Chicago en juin. Sur cette fin de saison, le Team suisse reçoit le soutien d’une vieille connaissance avec l’engagement de Glenn Ashby, le «pape du multicoque»,
comme le décrit Sébastien Schneiter. On se souvient que l’Australien avait parfaitement guidé les jeunes de Team Tilt lors de leur apprentissage en GC32, les accompagnant jusqu’à la conquête du titre mondial à Riva del Garda en 2018. «Là, il vient surtout pour nous aider dans la transition que nous avons opérée au poste de régleur d’aile puisque Will Ryan remplace Stuart Bithell. Will, nous le connaissons tous très bien de l’olympisme (N.D.L.R. argent à Rio et or à Tokyo en 470 avec Mat Belcher!), il vit depuis de nombreuses années en Suisse (N.D.L.R. il est le compagnon de Nathalie Brugger) et sera considéré comme suisse selon les règles de la FIAS. À terme, l’idée reste la même avec l’ambition de mettre un maximum de marins suisses à bord.»

@Simon Bruty

Il y aura donc de la stabilité chez Switzerland SailGP Team pour mieux décoller dans la saison 4 comme dans une série à succès – Rolex vient de s’engager pour dix ans en tant que sponsor principal du circuit – qui va voir le nombre d’épisodes et d’acteurs grandir encore. «Cette saison, il y a eu beaucoup de changements à bord et dans la composition même de l’équipage, dit Sébastien Schneiter. Nous allons un peu resserrer les rangs et les rotations. Je serai à la barre et Nathan Outteridge sera toujours à nos côtés pour nous faire progresser et performer. Il pourra me remplacer si ma campagne olympique en 49er avec Arnaud de Planta m’oblige à devoir renoncer à certains événements en cas de collision de calendriers.»

Le reste de l’escouade sera toujours le même pour porter haut les couleurs suisses dans ce championnat digne de la F1. Les gros bras seront toujours là avec Eliot Merceron, Julien Rolaz et Jérémy Bachelin qui rouleront des mécaniques à tour de rôle. Les filles qui se partageront le poste ne seront plus que deux, toujours dans ce souci d’efficience. Laurane Mettraux et Maud Jayet devraient être reconduites pour la suite. Tout comme Jason Saunders aux réglages des foils. «Nous allons utiliser au mieux les heures de navigation de cette fin de saison pour être performants d’entrée de jeu», conclut Sébastien Schneiter.Et pour entendre plus souvent: «And it’s a win Simon Brutyfor Switzerland SailGP Team».