Comment accueilles-tu ton titre de SUI Offshore Sailor of the Year 2014?
C’est cool ! Cela fait plaisir ! C’est une chouette récompense, encore plus en tant que fille ! Simon Koster l’aurait aussi méritée, il a effectué une super course en disposant d’un peu moins de moyens que moi, j’ai apprécié régater contre lui.
Comment s’est organisée ta vie depuis ta qualification dans l’équipage féminin de la VOR ?
Début janvier, je me suis installée à Lanzarotte pour m’entrainer à plein temps avec l’équipage de Team SCA, et nous y sommes restés jusque fin juillet. C’était assez intensif car nous naviguions cinq jours sur sept, une semaine sur deux, puis six jours sur sept, avec chaque semaine au moins une nuit en mer. La journée commençait à sept heures du matin avec deux heures de gym, puis le petit déjeuner et le départ pour la base, la navigation puis le débriefing au retour entre seize et dix-huit heures. Parfois quelques formations théoriques venaient s’y ajouter.
Quels ont été les moments les plus forts depuis vos premiers bords ?
Les deux transats que nous avons réalisées entre filles, qui ont duré deux fois treize jours jusqu’à Newport dans le Rhode Island.
En quoi consiste l’essentiel de ton rôle ?
Je suis régleuse de voiles d’avant, et je barre également selon les conditions. Neuf d’entre nous barrent à tour de rôle, même si nous avons toutes nos conditions de prédilection.
Ta meilleure surprise à bord ?
Je savais où je mettais les pieds car j’avais pu naviguer avec eux en 2013, donc à ce stade je n’en ai pas encore vraiment eue. Les expériences s’enchainent et j’imagine que les surprises sont encore à venir !
Avec qui as-tu le plus d’affinités, pourquoi ?
Bien sûr avec Elo* on communique très facilement, mais je m’entends aussi bien avec le groupe qui s’occupe du réglage et de faire avancer le bateau, nous travaillons très étroitement et échangeons un maximum d’informations, avec notamment Annie Lush, Sally Barkow et Abby Ehler.
Que redoutes-tu le plus au cours des prochains mois ?
Nous savons toutes que nous n’avons pas encore connu les pires conditions. Même si on a eu du vent dans l’Atlantique Nord, cela n’a rien à voir avec les 35 nœuds de vent en permanence des mers du Sud. On peut s’en faire une petite idée mais pas plus tant qu’on n’y a pas été confronté. En outre mon expérience du large ne s’est pas réalisée sur ce type de bateaux, qui s’avèrent super puissants. Dès que le vent forcit cela devient impressionnant donc on ne peut exclure une certaine appréhension. D’un autre côté, j’en ressens moins que lorsqu’il a fallu partir seule en transat. Ici, au moins, on peut partager et se réconforter.
Qu’est ce qui va te manquer le plus ?
Sans doute le confort, une bonne douche chaude et se sentir propre. Mais on sait qu’on part pour des durées limitées et que l’escale pourra nous apporter cela.
Quels objectifs vous êtes-vous donnés ?
A ce stade, nous ne nous sommes pas encore donné d’objectif de résultat, nous attendons de nous être mesurées avec les autres bateaux pour ça. Ce qui est certain c’est que nous comptons bien laisser quelques bateaux derrière !
Quelle est l’ambiance entre les différentes équipes ?
Plutôt bonne pour l’instant ! Depuis notre arrivée en septembre à Alicante, les différentes équipes se sont rencontrées et ont organisé de manière spontanée des entrainements communs, certains s’occupant des bouées et d’autres du comité de course. D’une part, nous avons pu progresser jusqu’au bout. D’autre part, ces échanges étaient sympas également à terre. Nous verrons si cela continue une fois la course lancée !
*Elodie Mettraux, sa sœur, également sélectionnée dans l’équipage.