Reflétant l’emprise croissante des équi•pages professionnels sur le Challenge Julius Baer, Alinghi SUI1 a largement dominé l’Open de Nyon des 22 et 23 août (1er 4 manches sur 8, 2 fois 2e, 1 fois 3e et 1 fois 6e), partageant le podium fi nal avec Banque Populaire de Pascal Bidégorry et Foncia d’Alain Gautier. Eux-mêmes sont suivis de près lors de cette épreuve par Philippe Cardis sur Julius Baer qui a recruté l’équipage gagnant du Tour de France à la Voile, puis Franck Cammas sur Zen Too, Fred Lepeutrec sur Smart Home, et Karine Fauconnier dont les équipières sont toutes pros également. Propriétaire de Zen Too, Guy de Picciotto évo•que l’apport de Franck Cammas sur les quel•ques régates auxquelles il a pu participer : « Franck est très ouvert et très exigeant. C’est un perfectionniste qui nous pousse à tou•jours faire plus. Parfois, il me semble que nous pourrions nous contenter de certains régla•ges mais pas question pour Franck de ne pas essayer de les améliorer davantage. » Louant les mérites de son barreur Fred Le Peutrec, Christian Michel constate quant à lui que la progres•sion de son Smart Home est indéniable. « Ce qui était diffi cile, c’était de mélanger des amateurs et des professionnels, l’alchimie n’a jamais fonctionné. J’ai fait le choix de n’avoir plus que des pros, et je suis ravi du fonctionnement à bord. L’ambiance est excellente et j’ai beaucoup de plaisirs à naviguer », explique-t-il.

L’exception qui confirme la règle
Parmi les propriétaires de Décision 35, fondateurs du circuit, on ne s’at•tendait pas en 2004 à un tel plateau de stars océaniques. Tous s’accor•dent à dire que c’est un plaisir et un honneur de naviguer avec eux, même si le revers de la médaille implique une queue de peloton pour les équi•pages amateurs. Co-président du Challenge Julius Baer, Philippe Cardis analyse la situation à partir de son propre cas : « Après avoir mis un peu de temps à réagir, j’ai pris conscience de deux éléments à la fin de la sai•son passée. Premièrement, le Challenge Julius Baer était rentré dans une configuration de régates qui ne permettait plus de valoriser les équipages amateurs purs ; deuxièmement, mon âme de compétiteur m’empêche d’éprouver du plaisir à naviguer dans la deuxième moitié du tableau. Il m’a donc fallu prendre la décision d’engager un équipage professionnel. Stève Ravussin m’a présenté ses connaissances du circuit ORMA. J’ai no•tamment rencontré Daniel Souben avec qui le courant est passé, et qui offrait par ailleurs l’énorme avantage de naviguer avec une équipe déjà soudée. Grâce à leur professionnalisme, j’ai donc pu me concentrer sur la barre et nous avons réussi à concrétiser quelques podiums. Cerise sur le gâteau, ils assurent également la gestion du bateau. » Seule exception dans le haut du tableau, Okalys-Corum est certes barré par Loïck Peyron, mais le reste de l’équipage se compose d’amateurs (très) éclairés et s’accroche avec conviction au podium du Challenge Julius Baer depuis le Grand Prix Corum au printemps dernier. A suivre dans le pro•chain numéro de Skippers et sur www.skippers.tv dès la fi n septembre.