ArMen Race, Tour de Belle-Ile, Grand Prix Guyader ou Record SNSM… Les MOD 70 n’ont pas attendu les rendez-vous officiels de la classe pour se rencontrer. La plupart a en effet participé aux grandes classiques de Bretagne en attendant de traverser l’Atlantique, début juillet, pour leur premier rendez-vous océanique.

Groupe Edmond de Rothschild et Spindrift ont participé à la cinquième édition du Tour de Belle-Ile, le rendez-vous populaire du sud de la Bretagne. © Chris Schmid
Amuse-bouche à Belle-Ile

Le fameux Tour de Belle-Ile a ouvert la saison fin avril. Foncia, Groupe Edmond de Rothschild et Spindrift étaient présents pour cette entrée en matière. Pour sa cinquième édition, cette épreuve qui compte plus de 500 concurrents a réuni, outre les trois MOD 70, deux maxi-trimarans, Idec et Sodebo. Longue de 44 milles, cette régate est un peu le Bol d’or de la Bretagne sud. Ouvert aux unités à partir de 6,5 mètres, il est disputé tant par les amateurs que les professionnels. Si la course représentait une première confrontation pour Yann Guichard et Sébastien Josse, qui ont touché leur bateau dans le courant de l’hiver, Michel Desjoyeaux avait déjà participé à un événement promotionnel de Krys, à La Trinité-sur-Mer en octobre 2011.

© Yvan Zedda

Groupe Edmond de Rothschild, qui rentrait de son camp d’entraînement au Maroc a rapidement été mis au parfum au milieu des 502 voiliers présents sur la ligne : « C’est toujours impressionnant de prendre le départ d’une course avec autant de bateaux », a expliqué Josse. Et d’ajouter : « Les voiliers sont très différents les uns des autres dans leur potentiel de vitesse. Nous avons d’ailleurs évité le contact avec un petit multicoque de justesse ! » Pointés en tête à la sortie de la baie de Quiberon, puis à la pointe des Poulains, Michel Desjoyeaux et ses hommes ont vu revenir Groupe Edmond de Rothschild sur leur tableau arrière, sous Belle-île : « Nous avons pris un départ moyen mais l’équipage était assez à l’aise en vitesse, poursuit Josse. Nous avons su exploiter correctement les zones de transition derrière l’île pour revenir petit-à-petit sur Foncia. Ensuite, nous nous sommes livrés à du vrai match-racing jusqu’à la
Teignouse. Nous étions à deux-trois longueurs l’un de l’autre. À l’entrée du chenal, nous avons pu nous démarquer. Ils ne nous ont pas accompagnés dans un virement de bord car Spindrift, profitant de notre bagarre de contrôle, tentait de revenir par l’arrière. La course s’est jouée à 40 minutes de l’arrivée dans les derniers milles. »

© Chris Schmid
© Yvan Zedda
Incontournable Douarnenez

Après cette mise en bouche, les MOD 70 se sont retrouvés début mai pour le Grand Prix Guyader, en baie de Douarnenez. Plusieurs épreuves étaient au menu de cet événement qui réunit des kites, des planches de Stand Up Paddle ou des maxi-multicoques. Foncia et Groupe Edmond de Rothschild se sont déplacés pour l’occasion et Michel Desjoyeaux s’est imposé au terme d’une course aux conditions lacustres. « Cet événement représente une bonne occasion de régater en compétition et en équipage sur un plan d’eau sympa. Et du coup, il y a beaucoup plus d’engagement qu’à l’entraînement. Ça nous permet aussi de faire des relations publiques et d’embarquer des journalistes. C’est parfait comme compromis ! », a déclaré le professeur, qui sait apprécier tous les types de régates. Une série de runs de vitesse a également été lancée. Sébastien Josse, chronométré à 27,03 nœuds, s’est démarqué sur l’exercice.

Tous à La Trinité

L’ArmenRace a ensuite occupé les grands monotypes à trois coques. Cette course, qui est un sprint de 330 milles entre l’Ile de Sein et l’Ile d’Yeu, a vu quatre MOD sur la ligne de départ, à La Trinité-sur-Mer. «  La course était super mais très humide et rapide, a déclaré Yann Guichard, skipper de Spindrift, au retour de l’épreuve. Nous sommes partis avec du vent qui a bien forci pendant la nuit. Au passage de Sein, nous étions trois premiers à deux minutes d’intervalle ! Nous avons eu jusqu’à 27-28 nœuds de vent et il a fallu trouver la bonne configuration de voile. Foncia nous a doublé au passage du Palais où nous avons eu un petit souci de ris dans la grand-voile. Nous n’avons par ailleurs pas été très bons entre Hoëdic et l’Ile d’Yeu où nous avons attrapé un casier avec le safran central qui s’est relevé ! Ensuite, nous nous sommes battus avec Oman Sail. On a fait tout le retour bord à bord. Nous n’avons pas dormi, pas mangé ! On a été servi ! »

Le record SNSM, qui devait être disputé tout début juin, n’a malheureusement pas pu être couru, suite à un mouvement de grève des officiers du port maritime de Nantes et de Saint-Nazaire. Pour le symbole et la beauté du geste, les quatre skippers (Desjoyeaux, Gavignet,

Guichard et Josse) se sont concertés et accordés pour prendre un départ commun dès la fin de la grève. Ils ont ainsi adressé un joli clin d’œil à la SNSM et aux sauveteurs bénévoles, premières victimes de l’annulation de la course qui portent leur nom.

© Chris Schmid
Ravussin absent

Race for Water, le bateau de Stève Ravussin n’a pour sa part participé à aucune de ces courses : « Nous n’avons pas de partenaire à ce stade, et devons gérer nos ressources financières, explique le skipper vaudois. Notre programme se limite à celui de la classe, soit la Transat et le tour d’Europe, ce qui représente déjà 120 jours de navigation. » Ravussin est toutefois très content d’avoir vu régater les MOD 70 sur ces événements locaux. « Ils ont démontré qu’ils étaient solide et bien nés. Aucune casse n’a été constatée et les régates étaient très intéressantes sportivement. La monotypie a encore démontré tout son intérêt. J’espère que d’autres équipages nous rejoindront sur ce circuit. »