© Sabine Plathen
A côté des magnifiques bateaux classiques venus en nombre, cinq catamarans de course ont également fait sensation. © Sabine Plathen

« On ne change pas une formule qui gagne ! », avait proclamé Robert Hallmann l’année dernière. A première vue, le navigateur chevronné et organisateur de la Bodenseewoche qui l’avait ressuscitée en 2009 à l’occasion des 100 ans de l’événement après plus de 35 ans aux oubliettes, est resté fidèle à sa devise.

Cette année encore, quelque 70 000 visiteurs ont déambulé parmi les divers stands de vente du marché maritime et artisanal, admiré les unités exposées dans le cadre de l’InWaterBoatShow – dont des bateaux à moteurs, des voiliers et des vieilles voitures-, et assisté aux animations et concerts pendant que les haut-parleurs diffusaient les informations sur ce qui se passait sur l’eau. Les adeptes de ski nautique, d’aviron et de modélisme ont une nouvelle fois saisi cette occasion pour présenter leurs sports avec des démonstrations et des compétitions à proximité des spectateurs.

Force est de constater que la zone des stands s’est passablement allongée depuis la dernière édition. Un regard sur la liste des participants confirme que la Bodenseewoche s’est une fois de plus agrandie, en dépit des propos d’Hallmann. En 2011, il avait parlé de « limites de capacités » et du fait qu’une croissance se ferait inévitablement aux dépens de la qualité, ce qu’il aimerait éviter à tout prix.

Les IMX 38 Mecki Messer, Ruthli et Tintenfass en petit comité. © Sabine Plathen
Une impressionnante flotte variée

La qualité élevée de la manifestation s’inspirant du modèle des grandes semaines nautiques en Méditerranée s’est répandue loin à la ronde. Refuser les demandes des séries intéressées ne semble par contre pas être le fort de Robert Hallmann et des 18 clubs impliqués dans l’organisation. C’est ainsi qu’au lieu des 122 unités au départ en 2011, ce sont 160 bateaux classiques et modernes cumulant plus de 1000 navigateurs qui se sont affrontés sur les cinq parcours dans 15 catégories. En ce premier week-end de juin, ils ont profité de conditions bien meilleures que celles annoncées par le service météo. Parmi les nouveaux venus, on note la présence de 16 J-Jolle, une série de dériveurs vieille de plus de 100 ans. Fidèles au rendez-vous, les 30m2 suédois ont fêté leur 60e anniversaire tandis que les croiseurs nationaux de 45 m2 et de 75 m2 ont célébré leur centenaire. Les X99 ont quant à eux disputé leur championnat de série ainsi que de nombreux autres bateaux de course classés selon la jauge ORC. Ces racers n’étaient pas les seuls à faire battre le cœur des fans de high-tech : les cinq multicoques en lice ont fait sensation avec leurs manœuvres spectaculaires.

© Sabine Plathen

Bonne nouvelle du point de vue suisse, le M2 Sonnenkönig de la Seglervereinigung
Kreuzlingen s’est imposé chez les catamarans, tout comme le Farr 400 éponyme et basé depuis peu au lac de Constance dans la classe ORC 1. Peter Fritischi, barreur du Farr 400 et coordinateur de l’équipage Sonnenkönig, s’est réjoui du doublé de ses hommes sans pour autant se contenter de ces succès : « Nous voulons aussi être dans les premiers à la Rund Um et au Championnat d’Europe ORC à Punta Ala », a-t-il souligne-t-il comme s’il pressentait déjà le nouveau doublé de Sonnenkönig à la Rund Um.

© Tobias Störkle
Des réactions enthousiastes

Questionné sur la Bodenseewoche, Peter Fritschi s’est dit ravi : « C’est vraiment un événement extraordinaire, c’est un plaisir de naviguer ici. » Seule petite critique : « Le premier jour, le comité de course aurait dû envoyer les bateaux un peu plus tôt sur l’eau. » La crainte de Robert Hallmann que le nombre élevé de participants puisse porter préjudice à la qualité de l’événement s’est en effet avérée infondée. Il n’est donc pas étonnant que personne n’ait formulé d’autres critiques. Bien au contraire, les réactions étaient enthousiastes. Vainqueur sur son Wild Lady, un voilier en carbone de 49 pieds doté d’une quille pendulaire, Eckhard Kaller a même déclaré à l’arrivée : « La concurrence n’était pas très féroce, mais la gestion de cet événement d’envergure est vraiment fantastique. »

Ce qui fait le charme de la Bodenseewoche, c’est le rassemblement de différentes séries, les échanges avec les autres navigateurs et les exposants, la rencontre avec les athlètes d’autres sports nautiques. Gageons que, comme cette année, le public nombreux succombera à tous ces charmes à la prochaine édition programmée du 23 au 26 mai 2013.

Malgré des conditions très variées, les navigateurs s’en sont donnés à cœur joie, tout comme les skieurs nautiques qui ont diverti le public avec leurs acrobaties. © Markus Speissegger

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