Les paralympiques de Londres ont rappelé aux amateurs de voile que leur sport n’est pas réservé aux valides. La régate fait partie de longue date des disciplines sportives accessibles aux handicapés. La compétition n’est cependant pas la seule manière d’amener les personnes en situation de handicap aux joies de la voile. Le Défi voile Bretagne le prouve depuis bientôt 20 ans.

Rallye nautique qui réunit valides et handicapés, cette manifestation qui a toujours eu lieu, comme son nom l’indique, en Bretagne, s’est expatriée pour la première fois cet automne sur les rives du Léman. Suite à la participation de deux de ses institutions (la Petite Arche et l’Essarde), la fondation Ensemble en faveur des personnes avec une déficience intellectuelle a proposé un partenariat à l’association des paralysés de France, intéressée par la découverte de nouveaux horizons. Le Défi Voile
Bretagne a ainsi profité de ce réseau pour tenter l’expérience lémanique, un véritable succès qui s’est construit grâce au travail acharné de nombreux bénévoles.

« Nous avons dû apprendre à fonctionner avec les contraintes du Léman », explique Jérôme Laederach, directeur général de la fondation Ensemble. « Avec 100 navigants dont 40 handicapés et 15 en fauteuil roulant, nous avons constaté que les ports ne sont pas toujours adaptés. Si notre but n’était pas de faire un état des lieux, tout le monde a pu se rendre compte qu’il y avait encore du travail dans ce domaine. »

Douze bateaux ont pris part au projet qui s’est déroulé entre Versoix, Thonon-les-Bains, Ouchy, et Nernier. « Ce genre d’expérience permet d’appréhender autrement la dimension de handicap qui, au-delà d’atteintes physiques, sensorielles ou intellectuelles est renforcée par des caractéristiques de l’environnement. Or, dans ce contexte très cadrant, nous nous apercevons que le handicap n’est pas forcément là où nous l’attendons. Cette approche n’a pas de vertus thérapeutiques, mais elle permet d’appliquer des solutions qui mettent en valeur les potentialités des personnes. En ce sens, un rallye de ce genre est réellement intéressant. »

Sur la question de la pérennité du projet, Jérôme Laederach estime que ce Défi peut avoir sa place, pour autant que des énergies extérieures se manifestent.