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Avant, pendant, après ?

© Jean-Marie Liot

Autant le dire maintenant, les photos choisies pour illustrer cet article commémoratif reflètent l’exception et non la règle. L’édition 2008 s’était en effet distinguée par une vaudaire à décorner les loups de mer venus en meute y participer. Dans la grande majorité des autres éditions, Eole ne faisait pas partie des réjouissances pourtant nombreuses dans les jardins du palace. Mais puisqu’il s’agit de faire vivre les meilleurs souvenirs, portons haut les étraves ! Bravo et merci à Marco Landolt, feu propriétaire du Beau-Rivage Palace et mécène vélique à qui de nombreux marins suisses doivent beaucoup, qui eut l’idée avec Philippe Cardis de créer le Grand Prix éponyme pour faire régater les Bretons et autres grands navigateurs étrangers en compagnie des fines lames lémaniques sur les Formule 40, ancêtres des D35. Marc Pajot gagna la 1re édition, puis Grant Dalton en 1996, Russell Coutts en 2000, Loïck Peyron en 2001, et Jochen Schümann en 2003. A partir de 2004, le Grand Prix se courut en Decision 35, remporté en 2004 par Brad Butterworth, en 2005 et 2007 par Loïck Peyron, en 2006 par Pascal Bidégorry dans le cadre du Trophée Marco Landolt, en 2008 et 2009 par Ernesto Bertarelli.

© Jean-Marie Liot
Les années IMOCA

Marc Guillemot sur le même ponton que Bernard Stamm, Laurent Bourgnon, Jean-Pierre Dick, Dominique Wavre et Loïck Peyron ? Il doit forcément s’agir de la Transat Jacques Vabre, de la Route du Rhum, du Vendée Globe ou de la Barcelona World Race. Que nenni ! Aux côtés de Nicolas Grange, Etienne David et autres Pierre-Yves Jorand, ces grands skippers hauturiers sont invités à découvrir la navigation en Décision 35 dans le cadre du Grand Prix Beau-Rivage Palace de Lausanne, dernière étape du Challenge Ferrier Lullin qui vient de voir le jour en 2004. Lors de la 2e saison, ils sont rejoints par Karine Fauconnier, Michel Desjoyeaux, Bruno Peyron, Nylöf Klabbe, ainsi que par les premières « stars » de l’America’s Cup : Russell Coutts à la barre de Gonet & Cie une bonne partie de la saison, et Peter Holmberg sur Alinghi.

Nylöf Klabbe, Michel Desjoyeaux et Luc Dubois © Jean-Marie Liot
une belle brochette de stars océaniques au briefing (droite à gauche): stève Ravussin, bernard stamm, laurent bourgnon, loïck peyron, dominique wavre, jean-pierre dick, marc guillemot. © Jean-Marie Liot
Les années America’s Cup

En 2007, alors que Challenge Ferrier Lullin s’est mu en Challenge Julius Baer pour cause de fusion-acquisition, les Bidégorry, Cammas et Fauconnier s’accrochent mais ne font plus le poids face au déferlement de grands noms de l’America’s Cup. L’« Alinghimania» bat son plein : Ed Baird, mais aussi Ben Ainslie (Team New Zealand), Ian Ainslie (Shosholoza), Rasmus Kostner et Jes Gram-Hansen de Mascalzone Latino, sans oublier le « local » Blumi Scherrer (+39) en compagnie du regretté Andrew Simpson, disparu ce printemps dans le chavirage de l’AC72 d’Artemis à San Francisco. En 2008 les spectateurs venus en masse sur les quais d’Ouchy ont joué des coudes pour apercevoir Murray Jones (Alinghi), Sébastien Col (Areva Challenge), mais aussi un Lionel Lemonchois pour la première fois sur le Léman, sans oublier les frères Ravussin, toujours appréciés du public. 2009 marque le début de la fin pour l’America’s Cup, et voit parallèlement disparaitre du Grand Prix Beau-Rivage Palace les régates d’exhibition avec des stars océaniques invitées. Par contre Pascal Bidégorry, Alain Gautier et Loïck Peyron restent fidèles au poste puisqu’ils se sont battus toute la saison pour décrocher le trophée du Challenge Julius Baer. Les deux derniers se voient d’ailleurs enrôlés par Ernesto Bertarelli en tant que skippers de l’AC90 Alinghi à Ras al-Khaimah.

Christian Michel et Fred Le Peutrec. © Jean-Marie Liot
karine fauconnier © Jean-Marie Liot
Les années sans

Débutant exceptionnellement la saison en 2010, au lieu de la conclure traditionnellement, le Grand Prix Beau-Rivage Palace a été véritablement boudé par le vent pendant trois jours, qui n’est apparu que le temps pour le comité de lancer une manche. Les douze D35 ont alors pu en découdre lors de la Realstone Cup qui suivait. A l’automne, les propriétaires ont décidé d’offrir à leurs D35 la possibilité de prendre le large, planifiant les deux dernières manches du championnat 2011 en Méditerranée. Rebaptisé Vulcain Trophy et amputé de sa fin de saison vaudoise, le circuit ne faisait pas complètement l’impasse sur les quais d’Ouchy puisque le Beau-Rivage Palace a permis lors de son diner des marins de remettre le trophée Marco Landolt au CER pour son 30e anniversaire, et à Paul Cayard de profiter, selon ses termes, de la chance des débutants pour remporter, sur Artemis, la course de ralliement entre Lausanne et Genève. Plus radical en 2012, pour cause d’agenda incompatible et de rénovation du palace, le rendez-vous du cinq étoiles ne figurait pas du tout au programme.

© Jean-Marie Liot
© Jean-Marie Liot

Enfin, dernier flashback, le Grand Prix Beau-Rivage Palace de Lausanne a également servi de rencontre en 2001 entre le futur double vainqueur de l’America’s Cup et le futur éditeur du magazine Skippers, dont il a accepté la demande d’interview avec sympathie et simplicité autour d’une bière après les régates. Cette interview figurait, avec le reportage sur le Grand Prix Beau-Rivage Palace, dans les titres en couverture du tout premier numéro de Skippers à l’automne 2001. La boucle est bouclée. Gageons que l’édition 2013 soit à la hauteur de cette décennie si riche, intense et pleine de surprises.

© Jean-Marie Liot
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